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À La Une - France

A des milliers de kilomètres de Gaza, violences et pillages à Sarcelles, "petite Jérusalem" de région parisienne

Dans la foule, quelques dizaines de manifestants crient "Israël assassin!"

Un jeune homme jette un projectile en direction d'un policier à Sarcelles, dans la banlieue nord de Paris, le 20 juillet 2014. AFP/PIERRE ANDRIEU.

Le bruit d'un hélicoptère de police, l'alarme d'une pizzeria attaquée et la voix d'un jeune homme, visage masqué: "On va chercher la caisse!". Il fonce droit sur une pharmacie de Sarcelles (Val-d'Oise, banlieue parisienne), vandalisée dimanche à l'issue d'une manifestation pro-palestinienne interdite, sur fond d'offensive israélienne à Gaza. Avant lui, des jeunes filles se sont déjà emparées de lait de bébé. Après le pillage, l'officine sera incendiée.


Plus loin, des dizaines de casseurs, le visage dissimulé pour certains, ont détruit la vitrine d'une boutique de téléphonie dans cette ville multiculturelle au nord de Paris. Ils pillent le magasin, piétinent un écran plat à terre. Quand les forces de l'ordre arrivent, ils leur jettent des pierres. Réplique immédiate avec des gaz lacrymogènes.

 

(Pour mémoire: Spectaculaires affrontements à Paris entre sympathisants propalestiniens et policiers)

 

D'autres pilleurs s'en prennent à un magasin de pompes funèbres, qu'ils saccagent, détruisant sa vitrine.
Certains casseurs sont armés de cocktails Molotov. Plusieurs d'entre eux hurlent "Israël on t'encule!". Des policiers tirent avec des balles en caoutchouc en leur direction.


Au milieu du chaos, à des milliers de kilomètres de Gaza, Amir est en larmes. Il désigne une aire de jeu pour enfants, installée sur une place désormais déserte et cernée de magasins pillés. "Regardez ce qu'on fait pour les enfants, pour les vacances...", se désole-t-il.

 

AFP/PIERRE ANDRIEU


Ces violences et dégradations font suite à un rassemblement pro-palestinien interdit par les autorités mais qui avait tout de même rassemblé plusieurs centaines de personnes dans l'après-midi dans cette ville parfois surnommée "la petite Jérusalem", qui compte une importante communauté juive séfarade. Initialement, un défilé pro-palestinien ainsi qu'un rassemblement pro-israélien organisé par la Ligue de défense juive (LDJ) avaient été prévus au même endroit, la gare RER, et à la même heure, incitant la mairie et la préfecture à interdire les deux.

 

(Lire aussi : « La cause palestinienne ne mobilise plus que le Liban »)

  

Un goût âcre dans la gorge
C'est lors de la dispersion qu'une partie des jeunes manifestants s'engouffrent dans la ville, vers des positions de CRS, renversant des poubelles et allumant pétards et fumigènes.

Près de la mairie, des voitures sont incendiées, les vitres d'autres brisées. Une cabine téléphonique est en morceaux et des poubelles flambent. Dans l'air flotte une odeur âcre, mélange de fumée, fumigènes et plus tard lacrymos.


L'accès à la synagogue, quelques mètres plus loin, est entièrement bouclé, des cars de CRS barrant l'avenue. Devant l'entrée, plus d'une trentaine de jeunes armés de matraques et barres de fer bombent le torse en attendant d'en découdre. L'un d'eux agite un drapeau israélien.

 

AFP/PIERRE ANDRIEU


Dans la ville, les attroupements se multiplient, sous l’œil médusé des habitants, penchés à leurs fenêtres. Quelques dizaines de manifestants crient "Israël assassin!" près du barrage policier. "Assassin de quoi?" hurle une femme tenue à distance par les policiers. Un adolescent lui répond en criant: "Tu regardes pas la télé?".

 

(Voir aussi : Offensive terrestre israélienne contre Gaza, les images)


Un vieux monsieur digne en costume marron, parapluie rouge et moustache grise, "un Tunisien connu de tous dans la ville" selon un manifestant, cherche en vain à calmer les manifestants: "Pas de casse!" leur répète-t-il, en appelant à leur "honneur". Plusieurs journalistes sont également pris à partie. Un caméraman de télévision est dépouillé de son matériel et un photographe de l'AFP agressé et légèrement blessé.

 

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commentaires (6)

Cause perdue mais un jihadisme qui s 'impose en France .

Sabbagha Antoine

16 h 21, le 21 juillet 2014

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Commentaires (6)

  • Cause perdue mais un jihadisme qui s 'impose en France .

    Sabbagha Antoine

    16 h 21, le 21 juillet 2014

  • Excuses: lire le Hamas qui 'se sert' ...of course.

    M.V.

    14 h 05, le 21 juillet 2014

  • Äsraël Assassin évident de Palestiniens, ça c'est archi-vrai. Mais le Hamaj est, lui, un Assassin inattendu pour des "experts" Niais mais prévu car Assassin avec préméditation des civils palestiniens qui ne sont pour lui que de banals sacs de sable qui ne servent qu'à le protéger ! La seule issue à ce massacre, est qu’Äsraël, en fin de compte, est condamnée à re-rentrer à Gaza afin d'éliminer ces dirigeants du Hamaj, comme il l'avait fait en 82 afin d'éliminer de Beyrouth Ärafât et l'OLP.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 29, le 21 juillet 2014

  • Voilà, le djihadisme de masse arrive en France...! et tout ça pour soutenir le Hamas qui se serre des gazaouis comme bouclier humain...En fait , le mode d'emploi de la guérilla urbaine n'a pas changer...depuis qu'Arafat produisait ...les même crimes contre les civils dans notre pays...

    M.V.

    13 h 26, le 21 juillet 2014

  • L'ABRUTISSEMENT À L'OEUVRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 30, le 21 juillet 2014

  • La violence est bien sûr déplorable. Mais que ces manifestants, choqués et bouleversés par le carnage nazi d'Israel à Gaza, crient "Israel assassin", c'est la plus vraie des vérités qu'ils proclament. Comment l'Europe peut-elle accepter un tel carnage ordonné et savouré par le Hitler juif Netanyahu ? C'est inconcevable et intolérable.

    Halim Abou Chacra

    12 h 14, le 21 juillet 2014

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