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À La Une - Gaza

Chajaya, images de l'enfer

Le désespoir d'un jeune Palestinien, dont les proches sont morts à Chajaya, lourdement bombardée par l'armée israélienne. AFP PHOTO/MARCO LONGARI

A l'annonce d'une trêve de deux heures, à 13H30 (10H30 GMT), un convoi d'ambulances et de camions de pompiers avance, dimanche, dans Chajaya dévastée, tandis que résonnent encore des tirs d'artillerie, proches.

Les 15 ambulances progressent lentement dans cette banlieue déshéritée de la ville de Gaza, au milieu de scènes de désolation, dans un paysage grisâtre, comme si un séisme avait éventré, aplati, les immeubles. Un HLM de plusieurs étages, à la façade recouverte de suie, est encore en flamme.
Beaucoup de maisons situées en première ligne, face aux chars, sont complètement détruites, notamment dans les rues Nazzaz et Chaaf.

 

 

 


Dans les rues, des cadavres, certains complètement carbonisés, qu'il faut ramasser rapidement. Les victimes ont tous les âges. Ca et là, des chaussons d'enfants, une pantoufle mauve, dans les gravats.
Selon les services d'urgence de Gaza, une soixantaine de corps ont été retrouvés à Chajaya, dont plusieurs dizaines de femmes et enfants. Parmi les morts, un ambulancier et un caméraman local venu faire un reportage avec les secouristes.

 

(Voir aussi : Offensive terrestre israélienne contre Gaza, les images)

 

Des milliers de civils en fuite
"Ca a commencé vers neuf heures du soir (samedi) et c'est devenu de pire en pire", témoigne Ahmed, entouré de sa femme, de ses belles-soeurs et de leurs enfants. "Le bombardement était partout autour de nous. Pas de lumière, pas d'eau, nous ne savions pas ce que nous devions faire", dit-il. "Nous avons appelé les services des urgences, mais ils nous ont dit qu'ils ne pouvaient pas nous atteindre, donc nous avons décidé de partir à pied", explique-t-il.


Comme cette famille, des milliers de civils ont fui Chajaya aux premières heures dimanche, certains pieds nus et en pyjamas. Couverts de poussière, ils ont franchi à pied deux kilomètres de route défoncée jusqu'à la ville de Gaza, la peur chevillée au ventre.
Depuis le début du conflit, le 8 juillet, Chajaya, située non loin de la frontière avec Israël, est l'une des principales cibles de l'armée israélienne et son accès y est très dangereux.


Au grand hôpital Chifa, dans la ville de Gaza, les ambulances arrivent toutes les cinq minutes. Certaines victimes, la plupart touchées par des éclats d'obus, sont aussi transportées à bord de voitures particulières et de camions.
"On nous a dit qu'il y a encore d'autres blessés et des morts allongés dans les rues", désespère le docteur Saïd Hassan, qui attend devant l'hôpital. "Je n'ai jamais vu rien de pire", lâche ce médecin de 38 ans qui travaille pour le ministère de la Santé à Gaza depuis huit ans.

 

(Lire aussi: Les enfants, terrible dégât collatéral de la guerre à Gaza)

 

'Notre père est mort'
A Chajaya, le convoi humanitaire est venu aussi récupérer les blessés et les survivants. 250 rescapés ont été hospitalisés.
"S'il y a encore quelqu'un, sortez, vous êtes en sécurité", crient le long des rues les agents de la Défense civile, accompagnés de médecins, qui mettent un masque de chirurgie dès qu'ils entrent quelque part. "Notre père est mort, il est dans la maison, il est toujours ici!", hurle une voix de femme.
On peut entendre les tirs de l'artillerie israélienne mais aussi des rafales d'armes automatiques.


Tous ceux qui fuient ne sont pas que des civils. Une poignée de combattants s'échappent d'un immeuble, s'enveloppant le visage d'un keffieh.


Peu après, les bombardements israéliens reprennent. En Israël, l'armée vient d'annoncer que le Hamas avait rompu la trêve et qu'elle a riposté. Des obus s'abattent non loin de la grand-rue de Chayaja, rallumant des incendies.


Plus de 70 personnes ont trouvé la mort à Chajaya, alors que le bilan de l'offensive israélienne lancée le 8 juillet contre la bande de Gaza a passé la barre des 500 morts palestiniens, dont plus de 140 dimanche. Vingt Israéliens, dont 18 militaires, sont morts. Ce conflit, le plus sanglant depuis 2009 à Gaza, est le 4e entre le Hamas et Israël depuis 2006.

 

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A l'annonce d'une trêve de deux heures, à 13H30 (10H30 GMT), un convoi d'ambulances et de camions de pompiers avance, dimanche, dans Chajaya dévastée, tandis que résonnent encore des tirs d'artillerie, proches.
Les 15 ambulances progressent lentement dans cette banlieue déshéritée de la ville de Gaza, au milieu de scènes de désolation, dans un paysage grisâtre, comme si un séisme...

commentaires (3)

UN PAYS... UNE ARMÉE SUPER ÉQUIPÉE... DES SUPER FANATIQUES... CONTRE "UNE VILLE"... UNE PAUVRE POPULACE... ET UNE POIGNÉE DE SUPER FANATIQUES COMME EUX ! BIBICO, JE VOUS RAPPELLE : GAGNANT OU PERDANT... VOUS SORTIREZ "PERDANT" !!!

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 01, le 21 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • UN PAYS... UNE ARMÉE SUPER ÉQUIPÉE... DES SUPER FANATIQUES... CONTRE "UNE VILLE"... UNE PAUVRE POPULACE... ET UNE POIGNÉE DE SUPER FANATIQUES COMME EUX ! BIBICO, JE VOUS RAPPELLE : GAGNANT OU PERDANT... VOUS SORTIREZ "PERDANT" !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 01, le 21 juillet 2014

  • "Tous ceux qui fuient ne sont pas que des civils. Une poignée de combattants? (de lâches plutôt, car se cachant parmi les civils) s'échappent d'un immeuble (comme par hasard, same qu'au Liban que ce soit avec ce hézébbb ou avec feu OLP), s'enveloppant le visage d'un keffieh (absolument non-méritée, cette kéffieh par contre)." !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 35, le 21 juillet 2014

  • "Images de l'enfer à Chajaya" ? Images dont le nazi Netanayhu fait ses délices. Il faut les montrer une à une à Obama le lâche, pour entendre son sot refrain "Israel a le droit de se défendre". Par ces mots, l'imbécile donne carte blanche au boucher des Palestiniens pour qu'il aille de l'avant dans son vil carnage.

    Halim Abou Chacra

    12 h 28, le 21 juillet 2014

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