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Liban - En dents de scie

Humain, trop (in)humain

Mets-toi à ma place.
Se glisser, parce qu'il le faut, du moins dans un premier temps, parce qu'il faut essayer de comprendre, parce que rien n'est figé, que tout est fifty shades of grey, dans la peau de cette Israélienne qui a ramené des caramels, des bonbons, des pop-corn pour regarder, spectatrice privilégiée là-haut sur la montagne de Sderot, entourée de ses amis, en live et en 3D, le bombardement holocauste de Gaza. Essayer de trouver ne serait-ce qu'un infime plus petit dénominateur commun, entre elle et nous, mais lequel, pour applaudir, frétiller, se féliciter, comme elle. Se mettre dans la peau de cet Israélien qui a menacé Diana Magnay, la journaliste de CNN, effarée, anéantie par ces réactions déréelles, et qui a été obligée d'effacer son tweet, qu'elle a terminé par le mot scum, avec un point final, épithète sublime et définitive assénée à la gueule de ces gens-là. Se glisser dans leur peau, puis en ressortir d'un coup, ivre de dégoût, de honte, d'incrédulité aussi, et se demander ce qui a bien pu se passer pour en arriver là.
Mets-toi à ma place.
Se glisser, parce qu'il le faut, du moins dans un premier temps, parce qu'il faut essayer de comprendre, parce que rien n'est figé, que tout est fifty shades of grey, dans la peau de cet homme, de cette femme, du Hamas, Palestinien(ne) ou pas, qui n'ont toujours pas compris, des décennies après, que le terrorisme n'a jamais été la solution, que leurs enfants rêvent d'aller faire des études de médecine à l'Université américaine de Beyrouth, ou d'intégrer Polytechnique, ou mélanger finance et british literature en minor à Yale, qu'ils veulent résister ainsi, par la culture, l'éducation, l'argent et la diplomatie, pas par les ceintures de TNT ni en attendant les dizaines de vierges au paradis ou en enfer. Se mettre dans la peau de cet homme, de cette femme, qui encourage, par ses actes cette barbarie des gouvernements israéliens successifs, qui l'enfle, la décuple, la gigantise, la justifierait presque. Se mettre dans la peau de ceux-là mêmes qui deviennent complices en barbarie, parce que leur geste, aussi désespéré soit-il, tsunami à mort, entraîne des centaines et des centaines de cadavres, 296 en une semaine. Se glisser dans leur peau, puis en ressortir d'un coup, horrifié, pantelant.
Mets-toi à ma place.
Se glisser, parce qu'il le faut, du moins dans un premier temps, parce qu'il faut essayer de comprendre, parce que rien n'est figé, que tout est fifty shades of grey, dans la peau de ce sunnite fondamentaliste qui égorge 115 personnes d'un coup sur un champ gazier de Homs ou lapide à mort une femme à Raqqa pour... adultère, essayer d'envisager, de rationaliser l'humiliation intense devenue la sienne après des années d'oppression menée tambour battant de l'Iran au Liban en passant par l'Irak et la Syrie, par le croissant chiite : ayatollahs-Maliki-Assad-Hezbollah. Se glisser, parce qu'il le faut, du moins dans un premier temps, parce qu'il faut essayer de comprendre, parce que rien n'est figé, que tout est fifty shades of grey, dans la peau de ce Libanais, membre du Hezbollah, passé de résistant french style superbe jusqu'à l'an 2000 à vulgaire milicien puis à mercenaire à la solde d'un gang au pouvoir en Syrie, tenter de comprendre, lentement, quelles peurs, quelles angoisses doivent être les siennes pour qu'il en arrive, sans ciller, à sacrifier sa vie pour une cause qui ne devrait en aucun cas être la sienne, à ouvrir le Liban à tous les vents mauvais, à métastaser l'État et noyer le seul pays qui soit le sien. Se glisser dans ces peaux-là, puis en ressortir d'un coup, noyé de sueur et de rage froide.
Mets-toi à ma place.
Se glisser, parce qu'il le faut, du moins dans un premier temps, parce qu'il faut essayer de comprendre, parce que rien n'est figé, que tout est fifty shades of grey, dans la peau de ces femmes, de ces hommes, tous milieux socioculturels confondus, qui s'enfoncent dans un lyrisme hallucinant, une transe quasi mystique, pour condamner, dans tous les termes et tous les excès possibles la (certes très condamnable) sauvagerie de l'État hébreu contre les enfants palestiniens, sans un instant n'évoquer, ne serait-ce qu'en un mot, un seul, les mêmes exactions, aussi monstrueuses, commises par les Assad contre les enfants de Syrie. Se glisser dans leur peau, puis en ressortir d'un coup, terrifié par l'ampleur de cette schizophrénie, son évidente incurabilité.
Mets-toi à ma place.
Dans ce Proche-Orient épicentre depuis toujours de tous les séismes, berceau ensanglanté de toutes les religions monothéistes, Ground Zero, donc, de l'anamorphose de l'humanité, jamais, au grand jamais, l'on ne s'est approché à ce point (de non-retour?) du degré zéro de cette humanité, jamais autant approché du degré zéro, naturellement, du et de la politique.

Mets-toi à ma place.Se glisser, parce qu'il le faut, du moins dans un premier temps, parce qu'il faut essayer de comprendre, parce que rien n'est figé, que tout est fifty shades of grey, dans la peau de cette Israélienne qui a ramené des caramels, des bonbons, des pop-corn pour regarder, spectatrice privilégiée là-haut sur la montagne de Sderot, entourée de ses amis, en live et en 3D, le...

commentaires (5)

Il fut 1 temps lointain où les Folosstînïéhhhs du Hamaj enchantaient par la fraîcheur de leurs idées courtes et fixes et la confondante pertinence de leurs banalyses. Des barbus qui font des observations pareilles ne peuvent être méchants ! Ah bon ? Et pourquoi non ? Mais bon, disons que plutôt banals ils sont. Quand ils assurent qu'1 Hamajiste qui doute n'est pas 1 Hamjiste qui marche, ils font penser à celui qui avait remarqué qu'1 intellectuel assis ira toujours + loin qu'1 Hamaj qui marche. Mais voici que sous la bonhomie d’1 Gaza réduit, perce 1 fatuité attendue et prévue. Sous prétexte que des "Instances" avaient, poliment, fait remarquer que Gaza ne respecte pas en matière des Droits de l'homme palestinien les contraintes auxquelles ce réduit en camp à ciel ouvert devait s’engager, ces imbuvables Hamajistes imbus de frelaté jus, se crurent autorisés à dire qu'ils ont mieux à faire que d'aller rendre des équations comptables pour que telle ou telle ONU, réfugiée dans tel ou tel exil, soit satisfaite ! Incroyable mais vrai. Mais que l’on s’attarde pas trop à tancer des barbus de tous poils qui ignorent à ce point les bonnes manières, et dont l'infatuation va jusqu'à prétendre que ce Gaza par eux-mêmes réduit.... à ce triste sort ne peut se comparer à n'importe quel réduit, car ces réduits n'ont pas 1 "moukâmawâh" comme ce Gaza réduit a ! Les autres Folosstînïéhhhs restés tout de même Sains, eux au moins, se chargeront 1 jour lointain de les tancer quand même. N'challâh !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 21, le 19 juillet 2014

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Commentaires (5)

  • Il fut 1 temps lointain où les Folosstînïéhhhs du Hamaj enchantaient par la fraîcheur de leurs idées courtes et fixes et la confondante pertinence de leurs banalyses. Des barbus qui font des observations pareilles ne peuvent être méchants ! Ah bon ? Et pourquoi non ? Mais bon, disons que plutôt banals ils sont. Quand ils assurent qu'1 Hamajiste qui doute n'est pas 1 Hamjiste qui marche, ils font penser à celui qui avait remarqué qu'1 intellectuel assis ira toujours + loin qu'1 Hamaj qui marche. Mais voici que sous la bonhomie d’1 Gaza réduit, perce 1 fatuité attendue et prévue. Sous prétexte que des "Instances" avaient, poliment, fait remarquer que Gaza ne respecte pas en matière des Droits de l'homme palestinien les contraintes auxquelles ce réduit en camp à ciel ouvert devait s’engager, ces imbuvables Hamajistes imbus de frelaté jus, se crurent autorisés à dire qu'ils ont mieux à faire que d'aller rendre des équations comptables pour que telle ou telle ONU, réfugiée dans tel ou tel exil, soit satisfaite ! Incroyable mais vrai. Mais que l’on s’attarde pas trop à tancer des barbus de tous poils qui ignorent à ce point les bonnes manières, et dont l'infatuation va jusqu'à prétendre que ce Gaza par eux-mêmes réduit.... à ce triste sort ne peut se comparer à n'importe quel réduit, car ces réduits n'ont pas 1 "moukâmawâh" comme ce Gaza réduit a ! Les autres Folosstînïéhhhs restés tout de même Sains, eux au moins, se chargeront 1 jour lointain de les tancer quand même. N'challâh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 21, le 19 juillet 2014

  • Merci Ziyad Makhoul pour ton humanisme. Beaucoup l'ont perdu qui gagneraient a te lire, s'ils voulaient, ne fut-ce qu'un instant, le retrouver.

    George Sabat

    11 h 21, le 19 juillet 2014

  • L'HUMANITÉ DISPARUE... LA BESTIALITÉ EN HONNEUR ! ET PAS UNIQUEMENT AT MOYEN ORIENT... CAR AUTANT BARBARES ET PLUS RESPONSABLES DES CARNAGES... PERPÉTRÉS PAR LES HUMANOÏDES MOYEN ORIENTAUX... SONT LES INSTIGATEURS ET POURVOYEURS DES PRÉTENDUS PRINTEMPS ARABES QUE LES SUPPOSÉS PRINTANIERS EUX-MÊMES !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 26, le 19 juillet 2014

  • Que les Netanyahu nazis, inhumains, monstres, assassins des enfants palestiniens; que les Bacher petits Hitler grotesques, ridicules, assassins des enfants syriens; que tous les fondamentalistes, intégristes, fanatiques, assssins, daechistes, des deux bords, dans ce Moyen-Orient cent fois maudit, qui mérite cent fois d'être réduit en cendre car il est le bordel, le malheur et la honte de l'humanité; que tous ces gens et leurs idéologies assassines aillent au fond de tous les enfers. C'est là la place de ces crapules, de ces ordures de l'humanité.

    Halim Abou Chacra

    06 h 56, le 19 juillet 2014

  • vrai...très vrai parfois...j'ai vécu une scène similaire a l'age de 7-8 ans, quand on regardait de Jounieh ces memes israéliens bombarder l'ouest de Beyrouth...ces jeunes de Sderot ne sont pas des monstres...c'est de l'inconscience doublée d’ignorance...le tout bien assaisonné d'une haine vertueuse voire "génétique" d'une génération PS3 ou le virtuel domine...en un mot "humain" de bêtise! On a tous touché le fond... Bel article.

    Kaldany Antoine

    04 h 38, le 19 juillet 2014

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