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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Netanyahu fait taire à sa droite ; Abbas accusé de protéger l’occupant

Le PM israélien est entré dans Gaza, mais ne compte pas y rester ; le président palestinien ultracritiqué par ses compatriotes.

La rue palestinienne critique de plus en plus Mahmoud Abbas pour son manque de réaction face à l’offensive contre Gaza, et pour avoir empêché en Cisjordanie des manifestations de solidarité envers l’enclave. Abbas Momani/AFP

En ordonnant l'entrée des troupes dans Gaza, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis en sourdine les critiques de ses alliés de droite. Il s'est même dit prêt hier à « élargir de manière significative l'opération terrestre » lancée dans la nuit de jeudi à vendredi dans la bande de Gaza après 10 jours de bombardements. L'action comme le discours ont été accueillis plutôt positivement à sa droite qui dénonçait un manque d'engagement et de fermeté sur le terrain. Ainsi, Danny Danon, limogé du poste de vice-ministre de la Défense cette semaine pour qualifié d'« échec » les opérations militaires, a exprimé hier « son soutien » au chef du gouvernement.

 

Opérations limitées
Mais pour les commentateurs israéliens, il est clair que M. Netanyahu n'a pas pour objectif d'engager son armée en profondeur dans Gaza et d'y rester, notant que les opérations menées depuis la nuit de jeudi à vendredi restent limitées à des objectifs précis, comme le réseau de tunnels souterrains. Le général de réserve et ex-élu du Likoud, Uzi Dayan, abonde dans ce sens. « Nous n'avons pas l'intention de réoccuper Gaza, c'est clair pour tout le monde », observe le neveu du général Moshe Dayan, le vainqueur de la guerre des Six-Jours.
Dans la presse aussi, on souligne que M. Netanyahu n'a pas envie de se retrouver plongé dans un bourbier à Gaza, avec encore plus de morts civils palestiniens, des condamnations internationales en nombre et des cercueils de soldats en série. « Netanyahu connaît le calcul politique : les guerres sont un poison, et pas seulement pour les généraux », relève Nahum Barnea, l'éditorialiste vedette du Yediot Aharonot. Benjamin Netanyahu, conscient des difficultés, relève quant à lui qu'il n'y a pas de « garantie de succès à 100 % », mais qu'il n'avait plus d'alternative.

 

(Lire aussi : « La cause palestinienne ne mobilise plus que le Liban »)

 

Abbas, le « collabo »
De l'autre côté de la barrière, la colère monte contre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas en Cisjordanie, accusée de rester passive devant l'assaut d'Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza, malgré la récente réconciliation entre les deux frères ennemis. Des manifestants ont été empêchés à maintes reprises par les forces de sécurité du président Abbas de marcher sur les barrages de l'armée israélienne pour exprimer leur solidarité avec les « frères » de Gaza. Et le refus de l'Autorité de les laisser manifester laisse un goût amer aux activistes palestiniens. Pour Nachaat al-Aqtach, professeur à l'université de Bir Zeit, cette interdiction est « dangereuse car aux yeux de l'opinion, cela veut dire que l'Autorité protège l'occupant ». Cible des critiques, Mahmoud Abbas, 79 ans, une figure modérée, est carrément accusé de « collaboration » avec Israël, surtout sur les réseaux sociaux qui lui reprochent une attitude par trop conciliante avec « l'occupant ».

 

(Voir aussi : Offensive terrestre israélienne contre Gaza, les images)


La coopération active entre les forces de sécurité de l'Autorité et l'armée israélienne, en particulier, passe mal. Pour beaucoup, la relative discrétion de M. Abbas depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza est la goutte qui fait déborder le vase. « Le peuple palestinien n'a pas ressenti durant cette guerre israélienne contre Gaza qu'il a un leader proche de lui et qui reflète ses aspirations », accuse ainsi Moammar Ourabi, un militant de la société civile.
Il faut dire que le Fateh de Mahmoud Abbas a été chassé par la force de la bande de Gaza par le Hamas islamiste en 2007 et que la récente réconciliation entre les deux frères ennemis du mouvement national palestinien reste très fragile. Et depuis le début des bombardements israéliens sur Gaza, qui vise à détruire l'infrastructure militaire du Hamas, Mahmoud Abbas a adopté un profil bas. Certes, il a dénoncé publiquement un « génocide » mais il en a été réduit à demander à l'ONU une « protection internationale » pour les Palestiniens. Seule arme à sa disposition, la poursuite de l'adhésion de la Palestine à des traités et conventions internationaux, comme son accession au rang d'État non membre à l'ONU en novembre 2011, lui en donne le droit. De même, M. Abbas était hier au Caire, où il a rencontré les dirigeants égyptiens et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, avant de se rendre en Turquie dans le cadre des efforts internationaux pour arracher un cessez-le-feu.

 

(Pour mémoire : Ahed, Zacharia, Mohamed et Ismaïl, quatre enfants palestiniens rattrapés par la mort sur une plage de Gaza)


Les partisans de M. Abbas se défendent (faiblement) toutefois de « collaboration » entre le Fateh et Israël. « Il s'agit simplement d'une campagne d'incitation (à la haine) interne contre la direction palestinienne », rétorque un responsable gouvernemental palestinien. Ce dernier en veut pour preuve une « attaque orchestrée » contre le ministre de la Santé du gouvernement d'union (composé de personnalités indépendantes mais soutenu par le Hamas), Jawad Awad, contraint d'annuler une visite de solidarité à Gaza et retourner en Cisjordanie via l'Égypte. Le convoi du ministre venu de Ramallah a été en effet la cible de jets d'œufs et de chaussures par des jeunes en colère au terminal de Rafah, à la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza.

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En ordonnant l'entrée des troupes dans Gaza, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis en sourdine les critiques de ses alliés de droite. Il s'est même dit prêt hier à « élargir de manière significative l'opération terrestre » lancée dans la nuit de jeudi à vendredi dans la bande de Gaza après 10 jours de bombardements. L'action comme le discours ont été accueillis...

commentaires (3)

MÊME SOUS LES BOMBARDEMENTS LES PALESTINIENS AFFICHENT AU GRAND JOUR LEURS DIFFÉRENDS ET S'ACCUSENT LES UNS LES AUTRES !

MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

10 h 19, le 20 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • MÊME SOUS LES BOMBARDEMENTS LES PALESTINIENS AFFICHENT AU GRAND JOUR LEURS DIFFÉRENDS ET S'ACCUSENT LES UNS LES AUTRES !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    10 h 19, le 20 juillet 2014

  • Il faudrait que les pays occidentaux et arabes nous expliquent pourquoi ils protègent tant Israël depuis toujours.

    Robert Malek

    02 h 55, le 20 juillet 2014

  • Je me demande si les malheureux Palestiniens, otages du Hamas et qui tombent sous le feu de Tsahal, pensent vraiment que ces sauvages de sionistes sont des poltrons et si leur attaque est un échec, comme le prétendent certains imbéciles heureux et fanatiques qui ne savent plus quoi inventer pour justifier la fuite en avant du Hamas. Au fait, deux soldats israéliens sont morts aujourd'hui, victoire divine donc, n'est-ce pas ?

    Robert Malek

    21 h 56, le 19 juillet 2014

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