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Liban - L’éclairage

Liban : Les Occidentaux planchent sur une nouvelle liste de trois présidentiables

Les milieux diplomatiques occidentaux ont peur de ce qui se passe au Liban-Sud, de ces roquettes tirées à partir du territoire libanais contre Israël et qu'aucun groupuscule fondamentaliste, aucune faction palestinienne ne revendique, même s'ils soutiennent ces initiatives.
Ces milieux ont peur que cette escalade, si elle se poursuit, ne mène à une explosion de la situation au Sud – sachant que les services de sécurité ont réussi à arrêter des suspects et que les investigations ont commencé pour savoir si c'est une partie bien précise qui a commandité ces tirs et si oui, laquelle, puisque même l'État hébreu a rejeté toute implication du Hezbollah dans ces tirs.


En attendant, les services sont mobilisés tous azimuts et les chancelleries déploient toutes leurs antennes pour essayer de comprendre, auprès des autorités, ce qui s'est passé. Ces ambassades précisent, à ce sujet, que le parti chiite sait sûrement qui est derrière ces tirs, vu qu'il contrôle la partie méridionale du pays. Des milieux politiques se demandent justement pourquoi le Hezbollah n'aide pas les autorités à faire toute la lumière sur cette affaire : si le parti n'est pas impliqué et qu'il ne sait pas ce qui se passe, c'est une catastrophe, et s'il le sait, c'est aussi une catastrophe, puisque dans les deux cas c'est lui qui assume la responsabilité, vu qu'il a toujours fait en sorte de mettre des bâtons dans les roues de l'armée et de la Finul.
Parallèlement, les grandes capitales s'inquiètent tout autant de l'instabilité qui prévaut de nouveau à Tripoli et l'ultimatum lancé aux autorités, sommées de libérer les personnes arrêtées au cours et à l'issue du dernier round de combats entre Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen. Ces Tripolitains ont, dans tous les cas, ajourné la traduction sur le terrain de leur colère : ils ont certes reçu des promesses, mais ils ont également pris conscience des dangers au Sud, de la gravité de la situation à Gaza, mais aussi des combats entre le Hezbollah et les rebelles fondamentalistes syriens à la frontière.


Résultat des courses : bon nombre de responsables occidentaux pensent que la stabilité sécuritaire, politique et économique est difficile à protéger, à l'aune surtout du blocage endémique aussi bien à la Chambre qu'en Conseil des ministres et dans l'administration de l'État. Sans oublier, bien sûr, les risques de conflit tenace autour de la grille des salaires et ses probables répercussions sur la stabilité financière.


Un diplomate évoque volontiers cette idée, née six mois avant la fin du mandat de Michel Sleiman (qui a d'ailleurs lui-même refusé de voir son mandat prorogé pour deux ans), d'élire un président pour 24 mois – le nom du chef du CPL, Michel Aoun, a été proposé, ainsi que celui d'un candidat à même de poursuivre l'œuvre de M. Sleiman. Mais cette idée s'est heurtée de plein fouet au non outré des leaders chrétiens, politiques soient-ils ou religieux, qui ont immédiatement rejeté ne serait-ce que le fait d'y penser. Sauf que cette idée est de nouveau évoquée en ce moment, sans que l'on sache très bien par qui ni, surtout, pour quoi... Mais ceux qui la défendent proposent cette fois des noms nouveaux, des candidats dits indépendants, tout en essuyant le même refus catégorique qu'il y a un an.


En attendant, les diplomates, et en particulier les ambassadeurs des cinq Grands, ainsi que l'émissaire personnel de Ban Ki-moon au Liban, Derek Plumbly, bougent beaucoup pour essayer de trouver une solution à cette crise politique et sauver la première présidence, les chrétiens, la République et le Liban. Tout un programme... Ainsi, face au risque de grande noyade, une liste de trois noms aurait émergé : un responsable financier, un autre sécuritaire et un troisième indépendant et moins politisé que prévu. Les trois seraient totalement indépendants des deux pôles, 14 et 8 Mars, et leurs noms sont débattus en ce moment dans les grandes capitales, maintenant que les différents leaders politiques, notamment les chrétiens, sont convaincus de la nécessité d'un plan B. C'est-à-dire convaincus qu'il faut oublier la candidature des quatre grands leaders (Geagea, Aoun, Gemayel et Frangié) et tenir cette élection au plus vite en profitant de la séance du 23 juillet pour s'entendre sur un candidat consensuel (ou de compromis) et ne pas attendre septembre et la fin du mandat (autoprorogé) de la Chambre... Il serait effectivement aberrant que ces députés se réunissent pour prolonger encore leur mandat sans qu'ils n'aient élu un successeur à Michel Sleiman.


Un diplomate influent répète d'ailleurs à qui veut bien l'entendre qu'il est inadmissible de continuer à lier cette élection au dossier nucléaire iranien, qu'il est grand temps de libérer le Liban du cauchemar de l'hégémonie iranienne, qui utilise ce petit pays pour faire pression tous azimuts. C'est dans tous les cas ce que les Occidentaux essaient de faire, assure ce diplomate, avec encore plus de célérité au regard de la situation extrêmement inquiétante, aussi bien en Syrie qu'en Irak ou à Gaza.

 

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commentaires (10)

NOUS AVONS UN " EMPEREUR " AU LIBAN... POURQUOI NE RABAISSER SON TITRE À CELUI DE PRÉSIDENT ET LE NOMMER À LA TÊTE DE L'ETAT ? UN PRÉSIDENT EX EMPEREUR.. MAIS QUE DIS-JE... HÉK OU HÉK KILCHI BIL MA2LOUB BHAL BALAD !!!

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 59, le 18 juillet 2014

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • NOUS AVONS UN " EMPEREUR " AU LIBAN... POURQUOI NE RABAISSER SON TITRE À CELUI DE PRÉSIDENT ET LE NOMMER À LA TÊTE DE L'ETAT ? UN PRÉSIDENT EX EMPEREUR.. MAIS QUE DIS-JE... HÉK OU HÉK KILCHI BIL MA2LOUB BHAL BALAD !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 59, le 18 juillet 2014

  • aurions nous oublier les articles paru ici meme et dans plusieurs media sur les convois de la FINUL attaques a leur passage des régions et village sous contrôle du hezb?

    Bery tus

    16 h 31, le 18 juillet 2014

  • ben depuis toujours le hezb se cache derriere la population, avons nous oublier comment certaines region controler par le hezb au passage des convois de la finul réagissaient... mais c'est pas normal d'etre amnesique a se point!!

    Bery tus

    16 h 18, le 18 juillet 2014

  • Merci Mr Abi Akl pour votre article plein de bon sens, vous faite honneur tout comme la plupart des journaliste de l'OLJ sauf bien sur et je m'en excuse de certaine personne qui pense faire des articles sur certaine type de sources mais qui a mon avis sont complètement subjectif et peuvent même s'apparenter a de la propagande.

    Bery tus

    15 h 17, le 18 juillet 2014

  • Depuis quand le Hezbollah "met des batons dans les roues de l'armee libanaise et de la FINUL"????!

    Michele Aoun

    14 h 02, le 18 juillet 2014

  • Si l'Iran ne veux pas des élections, elles n'auront pas lieu, si le 14 Mars n'accepte pas la solution proposée les élections n'auront pas lieu... Quand au missiles, roquettes ou autres joujoux lancés sur Israël, même ci cette dernière renie toute implication du Hezbollah, elle ne le fait que pour se donner une excuse pour ne pas ouvrir un nouveau front. Ce n'est pas le moment. De toute manière le parti est entrain de s’essouffler en Syrie et en Irak alors pourquoi perdre son temps avec des peccadilles? Mais le Hezbollah se cache derrière ces actions a travers les petites organisations palestiniennes. Il n'y a rien de nouveau dans le jeu qui se déroule. A supposer que le parti n'est pas derrière cette comédie, cela voudrait dire qu'il est entrain de perdre le contrôle du Sud et que sa soi-disant puissance périclite puisque des boutiques de fanas arrivent a faire ce qui lui plaisent mettant en danger les intérêts du parti a ne pas voir son front du Sud s'embraser. Il ne fait peur a personne de toute manière alors encore moins Israël qui répète ce qui risque de nous arriver, a Gaza.

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 59, le 18 juillet 2014

  • MÊME SI LE HEZBALLAH LANCERAIT DES FUSÉES... LE BIBICO LE NIERAIT ! CAR... ADIEU LES BEAUX JOURS Où L'ON DÉTRUISAIT EN CINQ JOURS LES ARMÉES ARABES ! LA ROUE A TOURNÉE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 35, le 18 juillet 2014

  • C'est du pipeau pour enfumer ..., comme si les occidentaux ne savaient pas que les tirs de roquettes obsolètes sur Israël, est le fait de rémanence de groupuscules palestiniens..., qui ne font pas le poids ,ni militairement ,ni politiquement ....d'ailleurs , autant en Israël que chez nous ...il semble que les responsables militaires ne sont pas dupe...

    M.V.

    08 h 34, le 18 juillet 2014

  • Ainsi, une liste de trois noms aurait émergé : un responsable financier (Saléééméh), un autre sécuritaire (Ähwajéhhh) et un troisième indépendant et moins politisé que prévu (un ultra-Mou, donc). Yâ hassértéééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 07, le 18 juillet 2014

  • L'article de M. Abi Akl est plein d'erreurs et de contradictions. Tout d'abord, qui a dit que le Hezbollah mets des bâtons dans les roues de la FINUL et de l'armée? Ne se souvient-on pas de l'accusation que certains ont portée au Hezbollah quand il a aidé l'armée à se débarrasser du sieur Assir et de ses partisans? Ne savons-nous pas qu'il existe une coopération très serrée entre le Hezbollah et les services de sécurité de l'armée? Heureusement qu'Israel a blanchi le Hezbollah du récent tir de roquettes du Sud, sinon on l'aurait accusé comme certains se plaisent tant à le faire! Est-ce que M. Abi Akl croit vraiment à ces trois présidentiables de rien du tout? Il ferait mieux de lire l'analyse d'aujourd'hui de Mme Scarlett Haddad, analyse beaucoup plus lucide et réaliste! Allons, que l'on cesse de manigancer des scénarios rocambolesques qui n'ont ni queue ni tête!

    Sami Najjar

    02 h 45, le 18 juillet 2014

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