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À La Une - Proche-Orient

Ahed, Zacharia, Mohamed et Ismaïl, quatre enfants palestiniens rattrapés par la mort sur une plage de Gaza

L'armée israélienne évoque un incident "tragique" et indique avoir ouvert une enquête.

La détresse d'un proche des quatre enfants palestiniens tués sur une plage à Gaza le 16 juillet 2014, par un bombardement israélien. AFP/Mahmud Hams

Deux déflagrations sèches, de la fumée, des cris. Quatre enfants palestiniens ont été tués mercredi après-midi sur une plage de Gaza par des frappes israéliennes, sous les yeux de journalistes.

Une première frappe a touché peu après 16H00 (13H00 GMT) une cahute de pêcheurs sur la digue du port de pêche de Gaza. Un groupe d'enfants sort en courant. Une deuxième frappe atteint le groupe. Les gamins terrifiés, certains ensanglantés, remontent la plage en criant pour se réfugier dans un hôtel, à 200 mètres de là, où résident des journalistes. Quatre d'entre eux ont trouvé la mort et au moins cinq autres ont été blessés dans ces frappes, a indiqué à l'AFP le responsable des services des urgences à Gaza, Achraf al-Qoudra. Les enfants morts sont Ahed Atef Baker, 10 ans, Zacharia Ahed Baker, 10 ans, Mohamed Ramez Baker, 9 ans, et Ismaïl Mohamed Baker, 11 ans. Tous cousins.

 

(Lire aussi : Trêve de cinq heures aujourd'hui à Gaza)

 

A l'hôtel, une des victimes se tient le ventre en hurlant avant de s'écrouler et d'être transportée à la hâte par le personnel vers une ambulance. Au moins trois enfants sont blessés par des éclats, dont l'un à la tête. "J'ai mal, ma poitrine brûle, ma poitrine brûle", se lamente l'un d'eux. Une ambulance emporte aussi un homme dont la jambe a été arrachée.

Quelques instants après les frappes, venues de la mer ou de l'air, une fumée noire s'élève de la cahute, couverte de paille, qui se consume. Cette plage, au bord de la Méditerranée, accueille des paillotes, des cabanes pour pêcheurs et des petits cafés, très populaires en temps normal. Les corps des enfants -brûlés et déchiquetés- ont été aussitôt amenés à leurs familles puis à la mosquée voisine avant les funérailles, immédiates en ces temps de grande chaleur. "Nous venons de Dieu et à Dieu nous retournerons", dit l'imam pendant les prières funéraires.

 

 

 

 

 

"Ils ont couru droit à la mort"

Les quatre garçons ont été enterrés enveloppés dans le drapeau jaune du Fatah, le mouvement nationaliste du président Mahmoud Abbas. Ailleurs, d'autres victimes sont portées en terre dans le drapeau du Hamas, le mouvement islamiste rival, qui contrôle la bande de Gaza.

"Ils étaient en train de jouer sur la plage. Ils étaient allés au port pour sortir du camp (de réfugiés) de Chati (plus au nord, près de la frontière avec Israël, NDLR) parce qu'il y a beaucoup de bombardements là-bas", explique Khamis Baker, 47 ans, un membre de la famille. "Ils ont couru droit à la mort", dit-il, tremblant de rage.

  

 

 

(Pour mémoire : Hamas-Israël : cinq questions pour comprendre la confrontation)

 

L'armée israélienne a indiqué enquêter sur ce bombardement, qu'elle a qualifié d'incident "tragique". "Nous enquêtons consciencieusement sur l'incident en question", a précisé l'armée dans un communiqué, qualifiant la mort des enfants de "tragique" tout en soulignant avoir visé des "terroristes du Hamas".

 

Jeudi à l'aube, un Palestinien a été tué dans un raid aérien israélien dans le centre de la bande de Gaza portant à 227 le nombre morts palestiniens depuis le début de l'offensive israélienne "Bordure protectrice" le 8 juillet. Parmi ces victimes, figure une majorité de civils, dont des dizaines de femmes et d'enfants, selon l'ONU et les ONG humanitaires. Dans le même temps, les groupes armés de Gaza ont lancé plus de 1.200 roquettes contre Israël, tuant un civil.

 

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