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Liban - Trafic routier

Un circuit de bus et une seule ligne ferroviaire, des promesses bien maigres pour le transport public au Liban

En 14 ans, la commission parlementaire des Transports n'a pas fini de mettre en place une stratégie de transports publics digne de ce nom.

Jounieh-Beyrouth, la galère au quotidien.

La ville de Beyrouth est au bord de l'asphyxie. Paralysée par des embouteillages monstres, à toute heure du jour. Entre-temps, la commission parlementaire des Travaux publics et des Transports planche toujours, et depuis 14 ans, sur le dossier des transports publics pour la capitale et ses environs principalement. Un dossier qu'elle dépoussière, ressort et annonce à cor et à cris, de temps à autre, sous le titre ronflant de « stratégie des transports publics ». Comme elle l'a fait hier pour la énième fois pour n'annoncer... rien de nouveau.


À l'issue de sa réunion sous la présidence du député Mohammad Kabbani, en présence du ministre Ghazi Zeaïter, elle a promis aux citoyens la mise en circulation de 250 nouveaux bus sur 20 lignes : 200 bus pour la seule ville de Beyrouth et 50 pour le reste du pays, qui relieraient la capitale à Tripoli, Saïda et Chtaura, de six heures à minuit. Bien entendu, ces bus ne couvriront pas les besoins de tout le pays qui s'élèvent à 790 véhicules. Ils devront, en revanche, s'arrêter à des stations fixes. « Près de 910 arrêts de bus seront aménagés, dont 310 au sein de Beyrouth », a indiqué Mohammad Kabbani. Le circuit sera équipé de techniques ultramodernes, permettant aux usagers de « connaître les horaires de bus, le temps d'attente et les retards », a-t-il assuré.


Autre promesse, et non des moindres, pour régler le problème des embouteillages à l'entrée nord de la capitale : l'aménagement d'une ligne ferroviaire reliant Beyrouth à Maameltein. « L'infrastructure de cette ligne sera étudiée de manière à supporter des trains de marchandise lourde », a souligné le député.
Mais pour une bonne mise en application de cette stratégie, « la construction d'une autoroute périphérique à Beyrouth est nécessaire », insiste la commission. Elle implique également, a noté M. Kabbani, « une bonne coordination » avec le ministère de l'Intérieur, l'unité de sécurité routière et les forces de l'ordre. Ce qui reste à voir.
Soit. Mais fallait-il 14 ans pour arriver à ces propositions bien maigres dont aucune n'a vu le jour jusque-là ? Sans oublier qu'il y a urgence et que la mise en place d'une stratégie nécessite du temps et une classe politique capable de prendre des décisions. Ce qui est loin d'être le cas en cette période de vacance présidentielle.

 

Compatible avec la réalité beyrouthine ?
Pour le président de la municipalité de Beyrouth, Bilal Hamad, « cette stratégie est la même que celle envisagée il y a 14 ans ». Interrogé par L'Orient-Le Jour, il explique que cette stratégie est « réactualisée occasionnellement ». Regrettant « l'absence de planification de l'État », il déplore « la paralysie politique qui entrave le travail du gouvernement ». « Le pays va en arrière », ne peut-il s'empêcher de dire.
Commentant la stratégie présentée par la commission des Transports, M. Hamad insiste sur « la nécessité que ce projet soit compatible avec la réalité de la ville de Beyrouth ». « Nous avons besoin de savoir si la taille des bus sera compatible avec les ruelles de Beyrouth, si des couloirs de bus sont prévus, si des autoroutes seront construites. Nous voulons comprendre comment seront organisés les arrêts de bus et savoir si des parkings sont prévus pour les automobilistes aux entrées de Beyrouth, demande-t-il. Nous réclamons aussi le tramway », martèle-t-il. Bref, c'est une planification des transports urbains en bonne et due forme que réclame le président de la municipalité, qui fait part de son souci de « lutter contre les embouteillages ».


Pour ce faire, le conseil municipal de Beyrouth envisage d'avoir recours à un consultant, l'entreprise Team, chargée d'étudier la faisabilité du projet. « Nous espérons avoir au plus tôt l'accord du mohafez de Beyrouth, Ziyad Chbib, pour le recours à ce consultant, indique Bilal Hamad, compte tenu du fait que le précédent mohafez, Nassif Kallouche, avait rangé notre requête dans les tiroirs. » Libre, ensuite, à la municipalité de Beyrouth d'accepter ou même de refuser la stratégie des transports publics proposée par les autorités. Affaire à suivre...

 

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commentaires (7)

Une nouvelle ligne Beyrouth-Maameltein comme celle qui circulait entre 1895 et 1941... est-ce vrai ? Je n'ose pas y croire. L'ancienne ligne DHP Maameltein-Beyrouth-Maameltein déboulonnée par l'armée australienne en 1941-42 afin d'installer la ligne NBT à écartement international, avait cinq gares ou abritrains dans son tronçon kesrouanais : Gare de Jounieh, gare de Sarba, abritrains de Sarba-Kaslik, de Zouk-Mikaël et de Nahr el-Kalb versant est du fleuve. J'ai encore dans mon nez l'odeur de la fumée de sa petite locomotive sans tender et ce, après 75 ans.

Un Libanais

15 h 54, le 13 juillet 2016

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Commentaires (7)

  • Une nouvelle ligne Beyrouth-Maameltein comme celle qui circulait entre 1895 et 1941... est-ce vrai ? Je n'ose pas y croire. L'ancienne ligne DHP Maameltein-Beyrouth-Maameltein déboulonnée par l'armée australienne en 1941-42 afin d'installer la ligne NBT à écartement international, avait cinq gares ou abritrains dans son tronçon kesrouanais : Gare de Jounieh, gare de Sarba, abritrains de Sarba-Kaslik, de Zouk-Mikaël et de Nahr el-Kalb versant est du fleuve. J'ai encore dans mon nez l'odeur de la fumée de sa petite locomotive sans tender et ce, après 75 ans.

    Un Libanais

    15 h 54, le 13 juillet 2016

  • Les transports en commun au Liban devient une folie , utopie et avec ce haut taux de pollution pas un bus ne peut passer .

    Sabbagha Antoine

    17 h 42, le 16 juillet 2014

  • Depui l'epoque que nous entendons parler de ces "plans mirifiques", nous n'y croyons plus. Deja en En 2002, le Ministre de la Reforme Administrative, Fouad El Saad, avait identifie quelques 200 projets d'etudes du transport en commun qui avaient ete etablis a grands frais, mais n'avaient jamais vu le jour.Depuis cette epoque le nombre d'etudes entreprises dans ce domaine a pratiquement double, sans aucun resultat concret. POURQUOI demanderiez-vous? Simple, mes amis. Tout projet de developpement requiert du financement pour etre execute. Or, quand l'Etat depense chaque annee CINQ MILLIARDS DE DOLLARS au "Service de la Dette" d'ou va-t-il se preoccuper le financement pour des PROJETS ESSENTIELS? I rest my case.

    George Sabat

    13 h 01, le 16 juillet 2014

  • A suivre...suivre...depuis 14 ans !!! Mais où sont nos "responsables"...? Encore un "consultant" (qui s'en mettra plein les poches pour rien) mis en piste dans ce cirque tragique permanent qu'est devenu notre pays! Pauvre petit Liban... Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 14, le 16 juillet 2014

  • On se fout de nous. Depuis 60 ans, je repete depuis soixante ans, nous empruntons la meme route qui relie Beyrouth a Antelias. Entretemps les voitures se sont multipliées par cent.....

    Tabet Karim

    09 h 13, le 16 juillet 2014

  • "La ville de Beyrouth est au bord de l'asphyxie. Entre-temps, la commission parlementaire des Travaux et des Transports publics planche toujours depuis 14 ans sur ce dossier des transports pour la capitale et ses environs. Un dossier qu'elle dépoussière, ressort et annonce à cor et à cris sous le titre ronflant de "stratégie des transports publics". Comme elle l'a fait pour la énième fois pour n'annoncer.... Rien." ! "Sacrée commission" ! Mais ce n'est Rien, c'est juste qu'elle aiiime, de temps à autre, s'aérer son restant de méninges.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 20, le 16 juillet 2014

  • Les transports en commun au Liban, ce n'est pas loin. Ce sera au 22e siècle.

    Halim Abou Chacra

    04 h 14, le 16 juillet 2014

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