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Liban - Liban

Sept miliciens tués dans le Qalamoun : le Hezbollah éreinté par les combats à la frontière

Nouveau rebondissement dans la guerre pernicieuse qui oppose, depuis plusieurs mois, le parti chiite aux maquisards syriens

Les funérailles à Ghobeiri d’un des combattants du Hezbollah tué hier.

Sept tués et plusieurs blessés. Tel est le bilan macabre enregistré dans les rangs du Hezbollah qui, depuis 36 heures, mène un combat acharné contre des éléments de l'opposition syrienne à la frontière libanaise. Un bilan que l'on peut considérer comme extrêmement lourd pour la résistance chiite, aguerrie aux combats les plus ardus, tous terrains confondus.
La zone des combats se situe entre Ersal et la région syrienne du Qalamoun, d'où l'armée de Bachar el-Assad, appuyée par le Hezbollah, avait chassé les insurgés à la mi-avril après des mois de violents combats. Il s'agit d'un espace désert à la frontière, une sorte de no man's land où sont nichés les groupuscules de l'opposition syrienne que le Hezbollah tente, depuis quelque temps, de déloger. Et à défaut, de les empêcher d'avancer un tant soit peu en direction de la frontière libanaise qu'ils cherchent à rendre complètement imperméable aux incursions des islamistes en provenance de Syrie.


Le week-end dernier, les affrontements se sont déclarés après une embuscade tendue aux combattants du parti chiite, postés en plusieurs points de cette étendue. C'est ce qu'affirme à L'Orient-Le Jour une source militaire qui suit de près ce qui se passe dans cette région.
« Lorsque le Hezbollah perd autant d'éléments en un laps de temps aussi court, cela signifie qu'il a été victime d'une embuscade. Personne ne sort vivant d'une embuscade », précise la source.
Au moins 16 combattants du Hezbollah et des rebelles syriens ont péri en moins de deux jours dans ces combats, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Sept membres du Hezbollah ont été tués et 31 autres ont été blessés durant les combats qui se sont poursuivis jusqu'à la nuit de dimanche à lundi », a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Les rebelles, qui comptent dans leurs rangs le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, ont enregistré au moins neuf morts et 23 blessés, dont trois graves qui ont été transportés dans un « hôpital de campagne » à Ersal au Liban, a-t-il ajouté.

 

(Lire aussi : « Entre 95 et 98 % » de Deir ez-Zor désormais aux mains de l'EI)


Une source proche du Hezbollah estime que les éléments du parti chiite ont effectivement affronté des éléments d'al-Nosra. « Les éléments d'al-Nosra étaient majoritairement présents. Cependant, il ne faut pas exagérer leur nombre ni leur puissance », insiste la source, en réponse à une question sur l'intensité des combats et le potentiel des rebelles syriens.
« Ce sont les survivants de l'opposition syrienne que nous avions combattus dans le Qalamoun et qui ont été par la suite boutés hors des villages du Qalamoun pour se replier dans cette zone désertique, poursuit la source. Depuis, ils se livrent à des actions de subversion contre les éléments du Hezbollah, qui n'ont jamais quitté cette région. »
Selon M. Abdel Rahmane, dont l'observatoire s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales, le Hezbollah a lancé une offensive samedi soir pour tenter d'en finir avec les rebelles dans cette zone, après des combats quotidiens. « Mais ils sont tombés dans une embuscade tendue par les rebelles qui leur ont infligé des pertes, avant que des renforts du Hezbollah n'arrivent et que les combats ne s'intensifient », a-t-il précisé.


Une information qui rejoint l'avis exprimé par la source militaire. Celle-ci explique que le parti chiite est désavantagé par le fait qu'il se trouve en territoire étranger. « Il connaît mal le relief et la géographie de cette région. L'opposition syrienne est en ce sens plus favorisée et plus confiante parce qu'elle est chez elle et connaît les lieux », commente la source, dans une tentative d'expliquer les lourdes pertes infligées au Hezbollah, un parti qui a démontré une invincibilité à toutes épreuves.
Il reste que le parti chiite a quand même fait 14 prisonniers parmi les rebelles, toujours selon l'OSDH.
« La bataille était très féroce et de très près », a déclaré à l'AFP un membre blessé du Hezbollah, sous le couvert de l'anonymat, en faisant état de huit morts parmi ses camarades.

 

(Pour mémoire: Le Hezbollah appelle à une coopération entre les armées syrienne et libanaise à la frontière)


Évaluant la situation sur le terrain, le directeur de l'OSDH a indiqué que l'armée syrienne et le Hezbollah qui mènent de pair ces combats maîtrisent la localité. « Cependant, ils ne peuvent pas contrôler chaque grotte et l'ensemble de la région montagneuse où se dissimulent les rebelles », précise-t-il.
Pour Ahmad Moussalli, professeur universitaire et expert dans les mouvements islamistes, l'agitation que connaît cette région frontalière s'explique par le fait que Ersal est désormais la seule porte d'accès restante pour les formations jihadistes. « Ces dernières, estime-t-il, tentent par tous les moyens de faire une incursion en direction de ce village-allié, majoritairement favorable aux rebelles syriens, pour tenter de s'y implanter et mener, à partir de là, leurs opérations. » Le professeur reste convaincu que c'est à partir de Ersal que les islamistes cherchent à annoncer leur « émirat islamique ».
Un avis que contredit la source militaire, qui estime que ces groupuscules sont nichés dans le jurd depuis un certain temps, assurant que le village de Ersal est bien verrouillé.


Selon l'OSDH, des centaines de rebelles sont toujours cachés dans les collines et les grottes des montagnes du Qalamoun, d'où ils mènent régulièrement des attaques contre les positions du régime et de ses alliés. Et d'après des militants, les rebelles se rassemblent dans les environs d'Ersal, une région montagneuse et assez désertique, « pour se reposer ». Cette zone est aussi le point de passage pour les médicaments, les armes légères et les blessés. Pendant longtemps, elle a servi en outre de lieu de passage aux éléments de l'opposition syrienne, aux membres de l'Armée syrienne libre notamment, qui traversaient le jurd pour se rendre aux combats avant de revenir se reposer à Ersal auprès de leurs familles.

 

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commentaires (8)

Il faudrait créer un badge : "LIBAN D'ABORD" au centre de l'image du cèdre qui est notre plus beau symbole Je ne suis pas fanatique mais c'est le pays de mes aïeux et je l'aime en paix avec tout le monde

FAKHOURI

15 h 35, le 15 juillet 2014

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Commentaires (8)

  • Il faudrait créer un badge : "LIBAN D'ABORD" au centre de l'image du cèdre qui est notre plus beau symbole Je ne suis pas fanatique mais c'est le pays de mes aïeux et je l'aime en paix avec tout le monde

    FAKHOURI

    15 h 35, le 15 juillet 2014

  • Et tout ca pour rien. Si tenter de sauver le régime de BACHAR. Carlos Achkar

    Achkar Carlos

    13 h 54, le 15 juillet 2014

  • Les Sunnites et les Druzes ont été la cause d'une guerre qui nous a coûté une pléthore de morts, de blessés et d'handicapés, sans compter que le pays après le boom des années 50-60 s'est retrouvé propulsé 100 ans en arrière, pour en arriver enfin a les voir oublier les intérêts des autres prioritairement. Aujourd'hui nous voyons un parti Chiite, ayant pris toute une communauté prisonnière d'une idéologie étrangère au pays, détruire les institutions étatiques a petit feu, exciter les tensions communautaires, assassiner les dirigeants opposants, faire tuer la jeunesse et la force vive du pays pour des causes dont nous en avons cure. Officiellement, il est reconnu au Hezbollah, en moyenne, une affaire de 6 a 10.000 potentiels hommes de troupe. S'il a atteint en deux ans plus de 500 tues, nous parlons de plus de 5% de ses effectifs. Combien de sang faudra-t-il encore au Hezbollah avant de se rendre compte que seul le Liban est important et qu'il se doit d’être réellement protégé pour lui même et par tous ses fils? Au final le parti sera battu, humilié et peut être totalement décimé et avec lui le pays et sa population pour être convaincu que le slogan "Liban d'abord" est le seul, le vrai et le plus sur!

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 53, le 15 juillet 2014

  • On ne fait pas la guerre avec du coton , la mort de nos résistants est la preuve que le job n'est pas facile , par contre le titre du "hezb éreinté" est juste fait sur mesure pour satisfaire les imbéciles béats .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 42, le 15 juillet 2014

  • LE JEU RISQUE BIEN DE SE RETOURNER... ET LA ROUE DE TOURNER... QUE LES "DIVINS" EN PRENNENT COMPTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 47, le 15 juillet 2014

  • Cet espace désert qui sépare la frontière libanaise et syrienne restera dangereux tant qu'aucune armée ne pourra prendre la relève.

    Sabbagha Antoine

    11 h 45, le 15 juillet 2014

  • Sept ! Pas plus ? Sûr ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 30, le 15 juillet 2014

  • La plus sinistre et tragique illustration de l'enfer syrien transposé au Liban ! Un enfer qui n'aurait absolument aucune chance d'exister et en Syrie et au Liban sans la dictature honnie par l'écrasante majorité du peuple syrien et l'écrasante majorité du peuple libanais. En vue de sauver cette dictature pour les beaux yeux des maîtres iraniens et leurs desseins impérialistes, le Hezbollah paie et fait payer au Liban le prix le plus lourd, le plus insupportable. Au 10 du mois courant il avait déjà perdu 509 combattants dans cette sale guerre sectaire en Syrie, au compte officiel de l'OSDH. Sans compter ses centaines de blessés. Et quels sont les résultats enfantés par la permanence de cette dictature syrienne tant "chérie" ? Martyr du peuple syrien tout entier, la Syrie complètement détruite et ruinée, plus de douze millions de Syriens réfugiés en Syrie même et dans les pays voisins, Daech régnant avec son "califat" (!) en Irak et au nord de la Syrie, le front Al-Nosra, branche d'al-Qaeda, partout en Syrie et étendant ses tentacules au Liban. Et, encore une fois, le Liban noyé dans cet enfer et ruiné politiquement, économiquement, socialement, du point de vue sécurité et stabilité ! Peut-il y avoir plus grand cauchemar ?

    Halim Abou Chacra

    05 h 46, le 15 juillet 2014

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