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Culture - Dessins

Le petit monde magique de l’illustrateur Quentin Blake

Quentin Blake, l'un des dessinateurs les plus célèbres de son temps, retrace dans une exposition londonienne sa création foisonnante qui illustre malicieusement des centaines de livres pour enfants aussi bien que les murs d'hôpitaux français et britanniques, écrit Maina Fauliot de l'AFP.

« La Potion magique », une illustration signée Quentin Blake.

Quentin Blake est assis sur une chaise en bois dans son atelier, juste à côté d'une large fenêtre qui donne sur le petit parc d'un quartier cossu de l'ouest londonien. Un atelier dans lequel il travaille depuis «35 ou 40 ans» et qui a vu naître un grand nombre de ses personnages enchanteurs.
L'artiste de 81 ans ne devrait pas être là. À cette époque de l'année, il se trouve habituellement dans sa maison française, une vieille bâtisse en pierres, située dans un «village ostréicole en Charente-Maritime». «Mais à cause de tout ce que j'ai à faire pour la "Maison de l'illustration", j'ai dû rester ici», explique-t-il.
La Maison de l'illustration (House of Illustration), c'est un nouveau lieu culturel que le dessinateur a aidé à voir le jour, un projet qui lui tient à cœur depuis une dizaine d'années. Un endroit unique au Royaume-Uni pour que de «jeunes illustrateurs venant de l'étranger et de toute l'Angleterre, ainsi que des touristes puissent se rencontrer et échanger autour de leur art».
L'exposition inaugurale «Inside stories» qui lui est consacrée permet aux visiteurs de voir l'envers du décor et de comprendre «comment un illustrateur travaille», précise-t-il.
Ébauches, dessins préliminaires, story-boards et rendus finaux provenant de neuf des quelque 300 livres qu'il a illustrés sont exposés pour montrer les différentes étapes de son travail. Quelques images proviennent de sa longue collaboration avec le célèbre auteur pour enfants Roald Dahl, à qui l'on doit notamment Charlie et la chocolaterie.
Des gredins barbus côtoient des enfants farceurs, des animaux et des clowns facétieux, ainsi que des images plus «terrifiantes» comme celles qui illustrent Candide de Voltaire.

L'illustration précède le langage
La pédagogie demeure l'une des grandes préoccupations de l'artiste qui a obtenu un diplôme de professeur de littérature anglaise dans les années 50 et a finalement enseigné l'illustration pendant plus de 20 ans au Royal College of Arts de Londres.
Apparemment, Quentin Blake n'a jamais cessé d'être ce professeur. Lorsqu'il tourne avec enthousiasme les pages des livres dont sont extraits les dessins de l'exposition, il adopte le ton bienveillant d'un maître d'école.
Princesses, animaux, personnages imaginaires, farfelus, drôles ou effrayants. Il détaille, explique, raconte les histoires que ses dessins illustrent, s'arrête parfois pour pointer du doigt un détail caché.
Pour lui, la pédagogie réside dans l'image même. «L'illustration est un langage facile d'accès, que tout le monde peut lire parfaitement, et qui constitue une étape dans l'apprentissage de la lecture», assure Quentin Blake.
Et même si les dessins suffisent parfois à raconter une histoire (comme c'est le cas de Clown, un album où ne figure pas un seul mot), ils sont surtout un incroyable outil pour «stimuler l'appétit» des lecteurs. «Quand il s'agit d'un roman, il ne faut pas tout dire, juste assez pour leur donner envie de le lire», précise celui que l'on devrait désormais appeler «Sir Blake» depuis qu'il a reçu son titre des mains du prince Charles en 2013.
Dans son atelier encombré de centaines de livres, deux tables blanches constituent son espace de travail. La moquette bleue est complètement usée, témoin des heures incalculables passées debout à dessiner. C'est ici qu'il trace et retrace les contours de ses dessins, utilisant généralement une plume et de l'encre de Chine noire.
Une chaise haute se tient devant la seconde table, celle des couleurs. «J'utilise de l'aquarelle» précise l'illustrateur. Outre une large palette, des dizaines de crayons de couleur, de pinceaux, de plumes et de bambous taillés recouvrent la table.
Depuis la publication de son premier croquis à l'âge de 16 ans, le dessinateur aux éternelles chaussures blanches a fait du chemin.
Publié dans le monde entier, il est devenu en 1999 le premier ambassadeur-lauréat britannique, chargé de promouvoir les livres pour la jeunesse.
Mais ses personnages multiplient aussi les incursions hors des pages. Dans le cadre de programmes culturels officiels, on les retrouve sur les murs d'hôpitaux en Grande-Bretagne et en France, pour le plus grand plaisir des jeunes patients.

Quentin Blake est assis sur une chaise en bois dans son atelier, juste à côté d'une large fenêtre qui donne sur le petit parc d'un quartier cossu de l'ouest londonien. Un atelier dans lequel il travaille depuis «35 ou 40 ans» et qui a vu naître un grand nombre de ses personnages enchanteurs.L'artiste de 81 ans ne devrait pas être là. À cette époque de l'année, il se trouve...

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