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Lifestyle - Exposition

Lumières sur les soies du Liban, de Syrie et de Palestine

Le rituel, qui accompagne nos étés depuis 13 ans, est incontournable. Une fois de plus, le beau Musée de la soie de Bsous ouvre ses portes pour cinq mois à tous les visiteurs, invités à apprécier la « Lumière de soie », venue du Liban, de Syrie et de Palestine*.

Hymne au passé. Photos Carla Henoud

Avant de découvrir les pièces puisées dans les collections privées de passionnés de vêtements, costumes et autres accessoires en soie, le rituel commence par une balade dans les sentiers fleuris par les propriétaires des lieux, Alexandra et George Asseily, en faisant un bref arrêt sur image, sur un quotidien bousculé par des actualités envahissantes.

L'exposition «Lumière de soie» est elle aussi et à sa façon colorée un prétexte pour oublier les problèmes régionaux et parler autrement du Liban, de la Syrie et de la Palestine. Dévoiler un art, un savoir-faire et un patrimoine qui risquent de se perdre dans les méandres de la modernité et des guerres destructrices. Les organisateurs ont aussi voulu souligner les liens culturels et sociaux qui unissent les trois voisins. La technique commune et celle, individuelle, qui a permis de créer des vêtements traditionnels en soie. Le Liban, réputé pour la fabrication de ceintures et de châles en soie; Damas, célèbre pour ses brocarts et ses socques incrustés de nacre; Alep pour ses sublimes soieries, ikats et tissus imprimés; Hama et Homs pour leurs châles tissés en soie et fils or appelés kesrwaniyé ou homsiyyé, dans une technique qui remonte à l'Antiquité, et enfin la Palestine pour ses éclatantes broderies en fils de soie.

Deux salles ont été apprêtées par le fidèle Jean-Louis Mainguy pour partager ces pièces. Les mannequins, alignés dans une harmonie de couleurs et de techniques, et vêtus de pièces de valeur, mettent en évidence le passé, dans une première salle, et le présent, dans la seconde. Cet hommage à toutes les «âmes de soie», à leur créativité presque intemporelle, est un hommage à la pérennité de l'art du tissage, de la broderie et du design, qui réussit à survivre et se transmettre encore à travers les siècles grâce à des maîtres artisans, garants d'un bel héritage.
L'exposition a été possible grâce à Alexandra et George Asseily mais aussi à de généreux contributeurs et amis du musée, Samia Saab, Nadia Kemp, Malak al-Husseini Abdel Rahim, May Audi, Maya Corm, Nadia el-Khoury et Samir Moubarak.

Passé/présent
Deux importantes collections du XVIIIe au XXe siècle réunissent des pièces anciennes, robes de mariées, costumes de princesses, manteaux, ceintures, coussins, couvre-lits, tarbouchs et tantours. Une partie importante, concernant l'art palestinien, vient de la collection privée de Malak al-Husseini Abdel Rahim. L'autre appartient à Samia Saab, présidente du comité du folklore du Festival de Baalbeck de 1956 à 1967, spécialiste du patrimoine libanais et oriental, férue de costumes d'époque et de costumes d'opérette. Dans un souci de sauvegarder notre patrimoine, elle a démarré une collection personnelle de costumes authentiques accompagnée de recherches, de conférences et d'expositions.

Dans la salle annexe, c'est le présent qui est à l'honneur avec des pièces de la collection d'Alexandra Asseily, de Charlotte Asseily, May Audi, Janine Maamari, Inaash, et les œuvres de Nadia Kemp qui, dès 1979, conçoit sa première veste en kham brodée d'or et organise, en collaboration avec May Joumblatt, une exposition de travaux manuels qui aura lieu au Conseil national du tourisme. Prolongation naturelle de la visite et de ces différentes techniques, adaptées à notre siècle et qui les rend finalement intemporelles. «Nous devons tout faire pour que cet artisanat reste vivant», nous confient les organisateurs.

Dernier regard sur le musée, les anciennes machines qui continuent de produire des soieries «à l'ancienne», et une petite pensée pour Monsieur Albert, qui se chargeait, à sa façon, de garder cet artisanat vivant, et qui a tiré sa révérence depuis quelques semaines.

* «Lumière de soie» jusqu'au 2 novembre au Musée de la soie, Bsous.
Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10h à 18 h, ou sur rendez-vous. Tél. : 05/940767.

 

Pour mémoire
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