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Liban - Le commentaire

La politique iranienne au Liban, facteur d’explosion totale

Il est parfaitement clair, aux yeux de nombreux observateurs, que l'Iran refuse que soit élu au Liban un président de la République opposé à sa ligne dans la région et n'entretenant pas de bonnes relations avec le régime syrien.
Cette conviction est d'autant mieux assise que Téhéran a fait dernièrement ce qui était en son pouvoir pour maintenir en place le président syrien Bachar el-Assad, réélu pour un troisième mandat en dépit de la contestation dont il est l'objet à l'intérieur et à l'extérieur de son pays, et qu'aujourd'hui les Iraniens s'efforcent de même, contre vents et marées, de maintenir leur homme, Nouri al-Maliki, à la tête du gouvernement irakien.
C'est ainsi que les députés du Hezbollah et ceux qui les soutiennent continueront à boycotter les séances de la Chambre pour l'élection du président de la République jusqu'à ce qu'un signal contraire leur soit transmis de Téhéran. Mais nul ne sait quand ce signal pourra venir et s'il faudra pour cela que les jihadistes de Daech parviennent aux portes du Liban ou que les affrontements israélo-palestiniens deviennent une guerre totale dans la région.
Certains milieux politiques estiment cependant que le Liban est différent de la Syrie et de l'Irak, et qu'il a déjà opté, à l'unanimité de ses composantes politiques, pour la neutralité à l'égard des axes, incarnée par le texte de la déclaration de Baabda.
Sauf que l'on sait que le Hezbollah a fini par rompre cette belle unanimité et s'est retourné contre la déclaration de Baabda lorsque l'Iran lui a demandé d'intervenir militairement en Syrie pour venir en aide au régime assadiste, cette intervention étant aux yeux de Téhéran plus importante que le respect de la neutralité du Liban.
Il reste qu'à l'ère du formidable coup de force de Daech en Irak et des retombées de cet événement sur les pays de la région, il est certain que rien ne saurait protéger le Liban autant que la politique de neutralité face aux axes de la région.
Si l'Iran acceptait cette réalité, il faciliterait du coup le déroulement de l'élection présidentielle au Liban en vue d'élire un président au profil adéquat. Si au contraire, il s'obstinait à vouloir maintenir de force ce pays dans sa sphère d'influence, aux côtés de l'Irak et de la Syrie, la situation intérieure serait alors menacée d'explosion.
Pour l'instant, la politique iranienne au Liban n'a pas changé et le Hezbollah s'attelle à la tâche de la traduire sur le terrain en favorisant l'instauration du vide dans les diverses institutions, de sorte à provoquer une paralysie de laquelle il ne serait possible de sortir qu'en acceptant la mise en place d'une Constituante qui remettrait en cause les fondements du système et de la formule libanaise.
L'Iran est en mesure de faire cela par le biais du Hezb et de ceux qui le soutiennent. Après la vacance présidentielle, il pourrait ainsi empêcher la prorogation de la législature, puis œuvrer à l'implosion du gouvernement en place.
Que resterait-il alors ? Rien sinon l'espoir ténu de voir les États frères et amis du Liban intervenir pour imposer à tout le monde sa neutralité face à la politique des axes, seule garante de préserver son unité et sa qualité de modèle pour la coexistence islamo-chrétienne.

Il est parfaitement clair, aux yeux de nombreux observateurs, que l'Iran refuse que soit élu au Liban un président de la République opposé à sa ligne dans la région et n'entretenant pas de bonnes relations avec le régime syrien.Cette conviction est d'autant mieux assise que Téhéran a fait dernièrement ce qui était en son pouvoir pour maintenir en place le président syrien Bachar...

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