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Liban - Liban

Joumblatt : Tôt ou tard, le Hezbollah devra se retirer de Syrie

Le chef du PSP a reçu hier le prix annuel Élias Hraoui. Il a appelé de ses vœux l'élection d'un nouveau chef de l'État qui poursuive la politique du président Sleiman.

Mona Hraoui remettant le trophée du prix Élias Hraoui à Walid Joumblatt, hier. Photo Dalati et Nohra

Condensé des années qui vont de l'élection du président Élias Hraoui (1989) à nos jours, réquisitoire contre la politique du Hezbollah, les propos de Walid Joumblatt, hier soir, ont touché au cœur de l'actualité. Le chef du PSP les a tenus en recevant le prix annuel Élias Hraoui. Ce dernier lui a été remis par Mona Hraoui au cours d'une cérémonie tenue à son domicile, à Yarzé.

M. Joumblatt a rendu hommage aux réalisations de l'ère Hraoui et à la personne même du président disparu, soulignant qu'elle a été marquée par la décision de dissoudre les milices et de mettre fin à « la guerre civile absurde dont nous avons tous été les héros, chacun pour ses raisons propres, sa vision et sa compréhension des éléments de la crise et de ses causes ».
« Ce fut l'ère de la dissolution des milices et de la réunification de l'armée libanaise, l'ère où toutes les milices se sont débarrassées de leurs armes, soit en les remettant à l'État, soit en les vendant, ce qui est l'état normal de tout État, à tout moment, mais qui n'est pas encore parvenu à son achèvement encore, en attendant les circonstances propices régionales et intérieures », a dit M. Joumblatt.

« N'oublions pas, a ajouté M. Joumblatt, que nous sommes convenus que les armes de la résistance seraient maintenues jusqu'à la libération du territoire, ce qui s'est produit en 2000 ; du moins jusqu'au moment où, ultérieurement, nous avons été en désaccord sur la délimitation du territoire, en dépit du consensus qui s'était fait là-dessus dans les séances du dialogue national en 2006 (allusion à l'accord, trahi par la suite, sur la nécessité de réclamer à la Syrie une reconnaissance officielle de la libanité des fermes de Chebaa et de la partie libanaise du village de Ghajar, un accord conclu quelques semaines avant l'aventure du Hezbollah qui a valu au Liban la guerre de 2006). »

 

(Lire aussi: Un cheikh sunnite fondamentaliste et trois autres complices derrière les tirs de roquettes sur Israël)


L'évocation de cette période de l'histoire du Liban a amené M. Joumblatt à appeler à la vigilance et à remettre à l'honneur la déclaration de Baabda. « Aujourd'hui, plus que jamais auparavant, il est urgent, a-t-il averti, de rester attachés à nos frontières établies, à l'heure où sur le plan régional se redessinent les frontières sur des bases nouvelles, différentes de celles qui étaient en vigueur. »


Le chef du PSP a fait l'éloge du président Michel Sleiman, qui assistait à la cérémonie, et a réaffirmé l'importance de la déclaration de Baabda et de la politique de distanciation des axes régionaux qu'elle préconise.
« Point d'inflexion sur le plan national », la déclaration de Baabda répond à une logique, a-t-il dit, celle qui commande que l'autorité de l'État s'étende jusqu'aux frontières.
Le chef du PSP a appelé de ses vœux l'élection d'un nouveau président qui prolonge l'action du président Sleiman, conformément aux constantes nationales dégagées par ce dernier.

« Ceux qui se sont impliqués et embourbés en Syrie devront, un jour ou l'autre, s'en retirer, à cause des conséquences négatives sur le Liban de leurs implications, au regard de l'embrasement régional grandissant, a conclu M. Joumblatt, sans citer nommément le Hezbollah. Il faut remettre à l'honneur, en dépit de toutes les difficultés, la politique de distanciation ; c'est la seule manière de protéger le Liban des dangers sécuritaires et politiques qui pourraient encore le guetter. »

(Lire aussi: La simultanéité de Gaza et Kfarchouba : inquiétude et colère au Liban)

 

Le mot de Marwan Hamadé
La cérémonie s'est tenue au domicile du président Hraoui, à Yarzé, en présence de Michel Sleiman et de son épouse, de Randa Berry, de Lama Salam, de Fouad Siniora, Michel Eddé, Boutros Harb, Robert Ghanem et d'un grand nombre de personnalités de tous horizons, civiles et religieuses.
C'est Marwan Hamadé qui a brossé, avec le brio qui lui est propre, le portrait de Walid Joumblatt, et du « réalisme unique de sa lecture des événements, dans leurs contradictions et complexités », Il l'a fait depuis la cérémonie de remise des diplômes à l'AUB jusqu'au séisme du 16 mars 1977, date de l'assassinat de Kamal Joumblatt.
« Walid Joumblatt a toujours été à la guerre récalcitrant, et s'est toujours précipité avec enthousiasme vers la paix, a-t-il dit. Ces constantes le rapprochent de René Moawad et d'Élias Hraoui, les présidents rassembleurs. Ce sont ces mêmes constantes qui l'ont conduit à s'opposer à la stupidité de la dictature militaire jusqu'au choc avec Hafez puis avec Bachar el-Assad. Ce sont elles qui l'ont rapproché de Rafic Hariri, bâtisseur de l'unité nationale et ami constant, en dépit des divergences passagères. »
« L'appréciation de la politique de Hraoui l'a conduit à voter en faveur de la prorogation et aujourd'hui, s'il avait pu le faire, il aurait volontiers voté pour la prorogation du (mandat de) président Sleiman », a-t-il encore dit.

 

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Condensé des années qui vont de l'élection du président Élias Hraoui (1989) à nos jours, réquisitoire contre la politique du Hezbollah, les propos de Walid Joumblatt, hier soir, ont touché au cœur de l'actualité. Le chef du PSP les a tenus en recevant le prix annuel Élias Hraoui. Ce dernier lui a été remis par Mona Hraoui au cours d'une cérémonie tenue à son domicile, à Yarzé.M....

commentaires (4)

C'est aussi évident que les sionistes aussi , un jour sortiront de notre région , à la différence que eux , ça sera sur une cuisante défaite , alors que le hezb résistant rentrera auréolé de gloire pour avoir stopper le complot !

FRIK-A-FRAK

15 h 44, le 13 juillet 2014

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Commentaires (4)

  • C'est aussi évident que les sionistes aussi , un jour sortiront de notre région , à la différence que eux , ça sera sur une cuisante défaite , alors que le hezb résistant rentrera auréolé de gloire pour avoir stopper le complot !

    FRIK-A-FRAK

    15 h 44, le 13 juillet 2014

  • TÔT... OU " TARD "... NÉBGHA !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 17, le 12 juillet 2014

  • "Aujourd'hui, plus que jamais auparavant, il est urgent, a-t-il averti, de rester attachés à nos frontières établies, à l'heure où sur le plan régional se redessinent les frontières sur des bases nouvelles, différentes de celles qui étaient en vigueur." ! Avec ceci, le plus important est ainsi dit.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 07, le 12 juillet 2014

  • IL A APPELÉ DE SES VOEUX À L'ÉLECTION D'UN NOUVEAU CHEF DE LÉTAT ! COMMENT ON PEUT AVALER CET APPEL HYPOCRITE ? EN SACHANT QUE C'EST LUI ET PAS LES APPELÉS QUI BLOQUENT CET ÉLECTION. LES MERCENAIRES IRANIENS, NASRALLAH ET AOUN, EUX AFFICHENT AU MOINS CLAIREMENT LEUR BLOCAGE POUR LE COMPTE DE L'IRAN. MAIS LUI IL JOUE LE DOUBLE JEU ET LES MOUTONS SUIVENT. D'AILLEURS ÇA VAUT QUE DALE CE PRIX QU'IL VIENT DE RECEVOIR. PLUTÔT PARCE QU'IL NOUS A AMENÉ LE HIZBOLLAH AU GOUVERNEMENT EN ÉCARTANT HARIRI ET SA BANDE D'ENFANTS GATÉS.

    Gebran Eid

    03 h 57, le 12 juillet 2014

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