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À La Une - Femmes de la semaine

Ces femmes qui vont faire le jihad en Syrie

45% des signalements sur une plateforme téléphonique concernent des Françaises.

Des femmes, venues d'Europe, rejoignent également les jihadistes en Syrie. AFP/Zac Baillie

Une femme de 48 ans interpellée la semaine dernière à Troyes en France a été mise en examen et écrouée après avoir effectué trois voyages en Syrie, où son fils combattrait au sein d'un groupe jihadiste, a indiqué mercredi une source judiciaire, confirmant une information d'Europe 1.
Une information judiciaire avait été ouverte fin avril sur cette femme, présentée comme une convertie "totalement radicalisée" qui soutient le jihad armé mené en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad. Elle avait, selon cette source, effectué entre décembre et avril son troisième voyage en Syrie, au cours duquel elle s'est mariée religieusement.
Son fils est, de son côté, soupçonné de combattre en Syrie dans les rangs de l'Etat islamique (ex-Etat islamique en Irak et au Levant - EIIL - Daech). Il est visé par une autre enquête antiterroriste ouverte à Paris.

Interpellée le 2 juillet, elle a été placée en détention provisoire.

 

Mardi, la radio RMC indiquait que la plateforme téléphonique mise en place le 29 avril dernier en France, afin de recueillir des signalements de potentiels jihadistes en a reçu 220 en un peu plus de deux mois. Sur ces 220 signalements, 45% concernaient des femmes françaises.


Loïc Garnier, qui coordonne la lutte anti-terroriste au Ministère de l'Intérieur, a reconnu, sur RMC, avoir été surpris par l'ampleur du phénomène : "Beaucoup de femmes sont signalées parce qu'elles se sont mariées par internet, vont là-bas pour soutenir des combattants, trouver un mari sur place ou faire de l'humanitaire".

Mais pour David Thomson, journaliste et auteur de l'ouvrage Les Français jihadistes, "la part de 45% est un peu surévaluée". "Ce chiffre est peut-être exact, mais, dans ce cas, il n'est pas représentatif de la situation sur place. En Syrie, les femmes représentent un peu moins d'un tiers de l'effectif français", a expliqué le journaliste dans les colonnes du Figaro, évaluant à "entre 100 et 150 le nombre de Françaises en Syrie".

Au même quotidien, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, a lui aussi fait état d'un effet de biais, notant que "les parents dans ces familles sont plus attentifs aux dérives de leurs filles que de leurs fils". Pour autant, "cela n'exclut pas que le phénomène existe et qu'effectivement les filles s'engagent dans ces filières", relevait-il aussi.

 

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a présenté mercredi matin en conseil des ministres un projet de loi visant à renforcer l'arsenal législatif pour faire face à la recrudescence de départs vers la Syrie. Selon une source judiciaire, 58 procédures judiciaires étaient ouvertes au 1er juillet en lien avec des départs en Syrie, dont 26 enquêtes préliminaires conduites sous l'autorité du parquet antiterroriste et 32 informations judiciaires confiées à des juges d'instruction. Ces enquêtes sont susceptibles de concerner 230 personnes, a assuré cette source.

 

En juin dernier, une enquête avait été ouverte après la disparition d'une adolescente de 14 ans vivant à Argenteuil (Val-d'Oise) soupçonnée d'être partie pour la Syrie.

Au Figaro, David Thomson avait indiqué quelques jours après cette information, que les femmes partant faire le jihad en Syrie "ne peuvent partir qu'à travers le mariage". "Il faut savoir que les jihadistes français installés là-bas ne sont pas en contact avec les Syriennes et ne parlent pas arabe. C'est pour ça qu'ils font venir des femmes de France pour constituer une communauté française en Syrie", notait-il. Selon le journaliste, ces femmes sont recrutées "essentiellement via les réseaux sociaux, notamment Facebook, ou via Skype".

En Syrie, soulignait M. Thomson, ces femmes "suivent un entraînement de trois semaines environ. Là, elles apprennent à manier des armes, du type Kalachnikov, fusil, pistolet, etc. Mais attention, elles ne sont pas destinées à se battre. Elles apprennent seulement à se défendre en cas de situation extrême. Sinon, au quotidien, elles s'occupent de leur mari et de leurs enfants. Elle joue le même rôle qu'elle aurait eu en France".

 

 

Les femmes serviraient aussi à faire passer des fonds.
En début de semaine, l'on apprenait ainsi, lors de l'ouverture de son procès à Londres, que Nawal Msaad, étudiante britannique de 27 ans arrêté en janvier dernier à Heathrow, avait tenté de faire passer aux rebelles syriens 20.000 euros cachés dans son corps.

Nawal Msaad comparaissait au tribunal de l'Old Bailey en compagnie d'Amal Elwahabi, l'épouse d'un jihadiste parti combattre en Syrie l'été dernier et qui aurait recruté son amie en tant que "messager de confiance" pour acheminer des fonds au Moyen-Orient. Elle a été arrêtée le 16 janvier au moment d'embarquer sur un vol pour Istanbul. Lors de son contrôle, un préservatif rempli de billets enroulés de 500, 200 et 100 euros a été retrouvé dans ses sous-vêtements.
Selon le procureur Mark Dennis, cet argent, d'un montant total de 20.000 euros, était "destiné à financer la cause jihadiste" en Syrie, ce que les deux accusées nient. Mais la police a trouvé des éléments compromettants lors de perquisitions effectuées au domicile d'Amal Elwahabi le même jour que l'arrestation de son amie à Heathrow.

 

Le procès, qui doit se dérouler sur plusieurs jours, s'ouvre sur fond de grande inquiétude en Grande-Bretagne où on estime entre 400 et 500 le nombre de ressortissants partis combattre en Syrie et en Irak, notamment dans les rangs de l'Etat islamique (EI).

Début juillet, le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, a annoncé l'adoption par les ministres de l'Intérieur de neuf pays – Belgique, France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Danemark, Suède et Pays-Bas – d'un plan d'action pour identifier les jeunes Européens partis combattre en Syrie et les empêcher de basculer dans le terrorisme à leur retour. Au même moment, à Oslo, le ministre norvégien de la Justice Anders Anundsen présentait à son homologue américain, Eric Holder, un plan antiradicalisation en trente points.


Pour mémoire

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Une femme de 48 ans interpellée la semaine dernière à Troyes en France a été mise en examen et écrouée après avoir effectué trois voyages en Syrie, où son fils combattrait au sein d'un groupe jihadiste, a indiqué mercredi une source judiciaire, confirmant une information d'Europe 1.Une information judiciaire avait été ouverte fin avril sur cette femme, présentée comme une convertie...

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SOIXANTE DIX VIERGES POUR LES HOMMES MARTYRS AU PARADIS... POUR LES FEMMES, QUOI ?

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 31, le 11 juillet 2014

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Commentaires (6)

  • SOIXANTE DIX VIERGES POUR LES HOMMES MARTYRS AU PARADIS... POUR LES FEMMES, QUOI ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 31, le 11 juillet 2014

  • LES JEUNES ET LE TERRORISME... REFLEXION PERSONNELLE : Il me semble que la raison première pour laquelle tant de jeunes Français(e)s s'engagent dans des réseaux terroristes, c'est la perte de tout référentiel moral et éthique. Personnellement, je ne suis pas outre mesure surpris par la désespérance qui caractérise notre jeunesse et je crois que nous devons nous atteler à tout faire pour redonner à nos jeunes matière à reprendre confiance en l'avenir. Antoine Hakim-Ged

    Ged Antoine

    06 h 04, le 11 juillet 2014

  • De partout , C'est toujours les mutants ! avec rien entre les oreilles qui sont les plus dangereux...! donc , l'état français devrait proposer sur un site dédié internet ..leurs photos et leurs signalements ...au cas où des victimes les reconnaitraient ...

    M.V.

    17 h 45, le 10 juillet 2014

  • Pourquoi elles ne partent pas en Palestine usurpée pour faire face au conflit judéo/sunnite ? Si c'est parce qu'il y a déjà des palestiniennes , en Syrie et en Irak aussi ils y a des femmes de ces pays . Donc elles suivent les mercenaires envoyés par la binsaoudie pour le compte d'israel dans son complot judéo/sunnite .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 54, le 10 juillet 2014

  • Vrai lavage de cerveau de convaincre une femme au nom de la Foi pour devenir une terroriste . Triste .

    Sabbagha Antoine

    14 h 36, le 10 juillet 2014

  • C'est simple, il faut voter une loi qui permet a l’état de retirer la nationalité a toute personne prise ayant participé a des guerres sous les drapeaux d'une quelconque organisation illégale mettant l'honneur, la sécurité et la politique étrangère du pays en question en danger. Puisqu'ils, ou elles, ont choisit de se battre pour Daech, eh bien qu'ils deviennent ressortissants de ce Califat si ça leur chante et qu;ils perdent tous les avantages sociaux ainsi que leur nationalité. Du coup beaucoup y réfléchirons deux fois avant de s'engager, et s'il le font, ils ne pourront revenir se faire potentiellement exploser a leurs guises. Il est temps de prendre des mesures drastiques pour sauver le restant de la population de telles fous imbéciles et inconscients.

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 43, le 10 juillet 2014

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