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Moyen Orient et Monde - Irak

Maliki creuse les divisions et accuse les Kurdes d’héberger des jihadistes

L'Iran se dit prêt à coopérer avec les USA contre les insurgés de l'EI.

Le PM irakien Nouri al-Maliki a fustigé hier l’initiative du président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, qui envisage un référendum sur l’indépendance de sa région. Archives/Reuters

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a accentué les divisions minant son pays en accusant hier les Kurdes d'abriter des jihadistes, ignorant les appels pressants à l'unité pour faire face à l'offensive des insurgés qui a précipité l'Irak au bord du gouffre.
« Nous ne pouvons pas rester silencieux devant le fait qu'Erbil (la capitale du Kurdistan) est devenue un quartier général pour l'État islamique (EI), pour le parti Baas (de l'ancien président sunnite Saddam Hussein), pour el-Qaëda et pour des opérations terroristes », a ainsi affirmé M. Maliki dans son allocution télévisée hebdomadaire. Les insurgés « vont être défaits, de même que leurs hôtes parce qu'ils ont échoué à fournir un exemple de partenariat démocratique », a mis en garde M. Maliki dont les forces peinent à reprendre du terrain face aux insurgés après leur débandade initiale. M. Maliki a fustigé dans ce contexte l'initiative du président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, qui envisage un référendum sur l'indépendance de sa région, augmentant le risque de partition du pays.

 

 (Lire aussi : L'indépendance du Kurdistan irakien, un parcours semé d'embûches)


M. Maliki, un chiite au pouvoir depuis 2006, prête ainsi le flanc aux critiques pointant sa politique confessionnelle et court le risque de compromettre le troisième mandat auquel il tient. Si le soutien kurde n'est pas nécessaire pour former un gouvernement, il n'en est pas moins essentiel pour former un front uni face aux jihadistes de l'État islamique (EI) qui se sont emparés de larges pans du territoire à la faveur d'une vaste offensive lancée le 9 juin.
Parallèlement, le vice-président des États-Unis Joe Biden a appelé hier M. Barzani. Lors de leur entretien téléphonique, MM. Biden et Barzani sont tombés d'accord sur la nécessité « d'accélérer le processus de formation d'un gouvernement conformément à l'agenda défini dans la Constitution irakienne », a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.

 

(Lire aussi : En Irak, Maliki affaibli mais bien accroché)

 

53 cadavres découverts
Sur le terrain, les corps de 53 hommes, ligotés et exécutés, ont été découverts hier dans des vergers au sud de Hilla dans le centre. Selon un employé de la morgue, les corps portaient des impacts de balles dans la tête ou dans la poitrine, et les décès remontent à au moins une semaine. Même si la province de Babylone, dont Hilla est le chef-lieu, a été le théâtre de combats entre jihadistes et forces irakiennes, la zone où les cadavres ont été retrouvés n'avait pas connu de violences ces derniers temps.
Et alors que l'EI s'approche de Bagdad, neuf soldats ont péri dans des combats avec des jihadistes au nord de Baqouba, à 60 km au nord de la capitale.
Plus au nord, aux environs de Kirkouk, ville pétrolière contrôlée par les forces kurdes, des insurgés ont orchestré une démonstration de force en paradant dans des dizaines de véhicules, dont certains pris à l'armée, arborant armes et drapeaux aux couleurs de l'EI, selon des témoins.

 

(Lire aussi : Le prêche du « calife » à Mossoul montre sa force et « le niveau de confiance au sein de son organisation »)

 

Aide extérieure
Malgré l'aide des États-Unis, de la Russie et des milices chiites, l'armée tente toujours sans grand succès de reconquérir les régions prises par les jihadistes. Sur ce plan, les principaux responsables chrétiens d'Irak ont appelé hier à Bruxelles l'Union européenne (UE) à s'engager pour éviter « une guerre civile » qui menacerait les chrétiens, « une minorité très fragile », selon le patriarche de l'Église chaldéenne en Irak, Louis Sako.
Enfin, l'Iran s'est dit hier prêt à coopérer avec les États-Unis sur le dossier irakien, selon l'ancien président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani. « Nous partageons avec les États-Unis les mêmes problèmes (concernant l'Irak). Il n'y a pas d'obstacle à notre coopération. Nous coopérerons si nécessaire », a déclaré M. Rafsandjani, citant des domaines possibles : « Partage d'informations et d'expérience, soutien mutuel en terme de finances et de technologies. »

 

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