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Moyen Orient et Monde - Le point

Le retour des boutefeux

« Les deux termes de l'alternative, c'est la reprise des pourparlers de paix ou le chaos. Israël veut-il la survenue d'une troisième intifada, avec pour corollaire un accroissement de son isolement sur la scène internationale et une accélération de la campagne visant à lui ôter toute légitimité ? » Ces propos d'une extrême gravité, John Kerry les tenait le 7 novembre dernier, dans le cadre exceptionnel d'une interview conjointe accordée aux journalistes Udi Segal, de la chaîne 2 israélienne, et Maher Chalabi, de Palestine TV. Depuis, les mises en garde n'ont cessé de se multiplier, émanant parfois des sources les plus inattendues.
En février de cette année, le ministre israélien des Finances Yaïr Lapid lançait une solennelle mise en garde à ses concitoyens. « Si un accord n'est pas conclu sur la création de deux États, affirmait-il, la crise qui éclatera touchera chacun de nous dans son portefeuille. » Et d'expliquer que l'économie israélienne dépend de la technologie, des investissements européens dans la high tech et des exportations agricoles vers le Vieux Continent. Or, ajoutait-il, un boycottage qui réduirait de 20 pour cent nos exportations coûtera annuellement 5 milliards de dollars et des milliers d'emplois.
De fait, depuis le 1er janvier, PGGM, l'un des plus importants fonds de pension des Pays-Bas, a annoncé le quotidien Haaretz, a cessé d'investir dans cinq grandes banques israéliennes en raison de leur implication dans le financement des colonies de peuplement, considérées au regard du droit international comme illégales. Le Jerusalem Post a révélé de son côté que la Danske Bank danoise boycotte désormais la banque israélienne Hapoalim « pour des motifs légaux et éthiques » en rapport avec les opérations de cette dernière dans les colonies de peuplement.
Ce qui s'est passé la semaine dernière (assassinat du jeune Mohammad Abou Khdeir, forcé d'avaler de l'essence puis brûlé vif) à la suite de la disparition de trois adolescents israéliens, retrouvés morts peu après, le calvaire que subissent depuis les habitants de la bande de Gaza ainsi que le climat de haine dans lequel baigne la région, tout cela n'augure rien de bon. Mais est-il possible, pour autant, de parler d'un nouveau soulèvement palestinien ?
La « guerre des pierres » avait débuté le 8 décembre 1987, lorsqu'un tank de l'armée d'occupation avait heurté une file de voitures arabes, tuant quatre Palestiniens ; elle s'était terminée avec l'ouverture de la conférence de Madrid en 1991 suivie de la conclusion des accords dits d'Oslo en 1993. La seconde intifada représentait une réaction à l'irruption d'Ariel Sharon sur le site de la mosquée al-Aqsa et à sa déclaration : « Le mont du Temple est en nos mains », une phrase qu'il avait déjà utilisée durant la guerre de juin 1967. Le décès de Yasser Arafat en 2004 mais aussi la réunion Sharon-Mahmoud Abbas tenue à Charm el-Cheikh en présence de Ban Ki-moon et des présidents Hosni Moubarak et Nicolas Sarkozy avaient sonné la fin du mouvement.
On dira que les circonstances ayant mené à ces deux soulèvements ont changé, que les acteurs ne sont pas les mêmes, que la lassitude de part et d'autre est nettement plus visible. Tout cela est vrai, tout comme sont vraies l'existence d'une haine qui atteint un degré inégalé à ce jour, une absence inquiétante de véritables leaders, une volonté américaine délibérée de se détourner de problèmes décidément trop nombreux et à l'enchevêtrement par trop inextricable. Si, de plus, pour peu que l'on entreprenne de mettre en pratique le précepte cher à Talleyrand : « Agitez le peuple avant de s'en servir », on aboutit à la situation qui prévaut aujourd'hui, grave, désespérée même.
La foule criait vengeance lors des funérailles des trois jeunes Israéliens. Vengeance, scandaient aussi des soldats qui rêvent d'être lâchés sur l'enclave de Gaza. Vengeance, écrivent les rabbins extrémistes Yitzhak Ginsburg et Yitzhak Shapira sur les réseaux sociaux. Et, faussement étonnée, l'opinion mondiale découvre qu'il existe, dans le « Hamastan » comme dans l'« Israëlistan » des ultras qui rêvent d'en découdre.
Dans un courageux article conjoint paru lundi dans le Yediot Aharonot, Shimon Peres et son successeur à la tête de l'État, Reuven Rivlin, répondent à ces appels. « Maudite soit l'anéantissante et dévastatrice vengeance qui attise la douleur et nuit aux innocents », écrivent-ils, estimant que « nul ici ne devrait rester silencieux ».
Coincés entre une Égypte qui a sectionné ces indispensables artères nourricières qu'étaient les tunnels de contrebande et un État hébreu acharné à les matraquer jusqu'à ce que mort s'ensuive, les habitants de Gaza – un million 700 000 personnes – sauront apprécier ces nobles paroles.

« Les deux termes de l'alternative, c'est la reprise des pourparlers de paix ou le chaos. Israël veut-il la survenue d'une troisième intifada, avec pour corollaire un accroissement de son isolement sur la scène internationale et une accélération de la campagne visant à lui ôter toute légitimité ? » Ces propos d'une extrême gravité, John Kerry les tenait le 7 novembre dernier, dans...

commentaires (1)

Un ami juif me disait si tu veux faire du mal à un juif , frappe le à la poche. En plus de ce que Merville écrit , on apprend à l'instant que Des sources d'information du régime sioniste ont fait part de l'annulation des centaines de voyages touristiques à Tel Aviv et dans d'autres villes en Palestine occupée. En raison des attaques au missile de la Résistance palestinienne contre les villes importantes comme Tel Avi, Qods et Haïfa un grand nombre de touristes étrangers ont annulé leur voyage dans ces villes. Certaines compagnies internationales ont annulé leurs vols à destination de l'aéroport de Ben-Gourin, aéroport international de Tel Aviv. A la suite du retentissement de la sirène d'alerte, Benyamin Netanyahu, premier ministre de ce régime ainsi que trous les membres de son cabinet se sont réfugiés dans un abri. Voilà le résultat de ce conflit judéo/sunnite .

FRIK-A-FRAK

15 h 01, le 10 juillet 2014

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Commentaires (1)

  • Un ami juif me disait si tu veux faire du mal à un juif , frappe le à la poche. En plus de ce que Merville écrit , on apprend à l'instant que Des sources d'information du régime sioniste ont fait part de l'annulation des centaines de voyages touristiques à Tel Aviv et dans d'autres villes en Palestine occupée. En raison des attaques au missile de la Résistance palestinienne contre les villes importantes comme Tel Avi, Qods et Haïfa un grand nombre de touristes étrangers ont annulé leur voyage dans ces villes. Certaines compagnies internationales ont annulé leurs vols à destination de l'aéroport de Ben-Gourin, aéroport international de Tel Aviv. A la suite du retentissement de la sirène d'alerte, Benyamin Netanyahu, premier ministre de ce régime ainsi que trous les membres de son cabinet se sont réfugiés dans un abri. Voilà le résultat de ce conflit judéo/sunnite .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 01, le 10 juillet 2014

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