Un élan de solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza a animé hier la scène libanaise. Différentes parties politiques et religieuses ont en effet dénoncé en chœur les raids israéliens massifs contre Gaza.
Le leader du courant du Futur, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, a condamné avec virulence cette agression et appelé la communauté internationale « à mettre un terme à toute l'opération ». Il a mis en garde contre « le mutisme prolongé sur cette agression, qui fournira plus de prétextes au chaos et aux réactions fanatiques » dans la région.
L'ancien Premier ministre, Nagib Mikati, a également exprimé son étonnement face au « mutisme international absolu, qui laisse croire à une permissivité intentionnelle visant à permettre à l'ennemi sioniste d'imposer à Gaza une situation de fait accompli qui lui profiterait ultérieurement au niveau des négociations ». Il a ainsi exhorté la Ligue arabe à se mobiliser pour mettre un terme à l'agression, à l'heure où « la Palestine brûle ».
Un appel similaire a été lancé aux Nations unies et à la communauté internationale par le président du comité du dialogue libano-palestinien, l'ancien ministre Hassan Mneimné, sur fond de marches de solidarité avec Gaza organisées dans plusieurs camps de réfugiés palestiniens au Liban, notamment Aïn el-Heloué (Saïda), al-Jaleel (Baalbeck) et al-Bass (Tyr).
Le courant du Futur a appelé les deux communautés internationale et arabe à « intervenir au plus vite pour mettre un terme au massacre perpétré par Israël à Gaza ». Dans un communiqué, le courant du Futur a pressé l'Onu de « prendre une décision historique qui accorderait une protection internationale au peuple palestinien dans les territoires occupés, au lieu de publier des déclarations qui confortent la criminalité de l'ennemi et son terrorisme organisé ».
De son côté, le bureau politique du mouvement Amal a dénoncé « une guerre menée pour briser l'unité nationale palestinienne ». « Il faut cesser de se poser en spectateur des actes sanguinaires que subit le peuple palestinien, laissé seul dans l'arène », a ajouté le mouvement chiite dans un communiqué, appelant toutes les instances arabes, civiles et politiques, notamment le syndicat des avocats arabes, à « une mobilisation populaire immédiate ».
Le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, s'est adressé pour sa part aux « grandes puissances qui veillent à la sécurité d'Israël et soutiennent ses violations contre le peuple palestinien ». Il a appelé ces puissances à « freiner l'agression menée par l'État hébreu intrus et occupant, et à lui demander des comptes pour ses actes monstrueux ».
Le mufti jaafari, cheikh Ahmad Kabalan, a stigmatisé avec virulence « un crime contre l'humanité, et surtout un défi lancé à l'opinion publique internationale, si toutefois pareille opinion existe ». Relevant en outre « la corrélation entre le daechisme et le sionisme », il a estimé que « notre monde arabe et musulman se dirige vers plus de démantèlement, à cause des politiques honteuses et humiliantes des autorités et leaders arabes et islamiques ».
Pour le mufti de Saïda, cheikh Salim Soussane, « stigmatiser ne suffit plus ». « Le seul point vers lequel notre boussole doit pointer est l'ennemi sioniste. »
Sur le terrain, parallèlement aux développements à Gaza, un déploiement de soldats israéliens et de blindés a pu être observé aux frontières libanaises, notamment sur les hauteurs de Kfarchouba et au niveau des fermes de Chebaa.
Liban
Solidarité libanaise avec Gaza, face au « mutisme international »
OLJ / le 10 juillet 2014 à 00h00
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À LA DIFFÉRENCE DES GUERRES SUNNITO-CHIITES Où DES ARABES TUENT DES ARABES, LES ISRAÉLIENS S'ACHARNENT SUR DES ARABES PALESTINIENS.
LA LIBRE EXPRESSION
15 h 14, le 10 juillet 2014