Le bloc du Changement et de la Réforme, réuni hier à Rabieh, a défendu l'initiative d'amendement de la Constitution proposée par son chef, le général Michel Aoun, contre les réactions hostiles dont elle fait l'objet.
L'ancien ministre Sélim Jreissati, qui s'exprimait à l'issue de la réunion, a indiqué que le bloc allait « présenter une proposition de loi d'amendement constitutionnel au moment opportun de la session extraordinaire, de manière à ce que la proposition devienne concrète et applicable ». M. Jreissati s'est prévalu de la parité, de l'accord de Taëf et du vivre-ensemble pour défendre la proposition Aoun, tant sur le plan des législatives que de la présidentielle.
« Cette initiative n'est pas née du néant ou d'une manœuvre. Au contraire, elle est l'écho réel et puissant de l'accord de Taëf et de la formule consacrée par cet accord. Lorsque vous lirez la proposition d'amendement de la Constitution, vous vous assurerez du fait, et le peuple libanais aussi, que nous sommes vraiment un bloc soucieux du respect de la loi et de la Constitution », a-t-il indiqué.
« L'essentiel est de libérer le président de son statut d'otage interne et externe, des tiraillements, du blocage et autres manœuvres. Le suffrage universel est, en soi, le moyen qu'un président naisse directement de la volonté du peuple, sans que personne ne puisse capturer tout un peuple et en spolier la volonté. Le président chrétien fort pourra être en phase avec le président de la Chambre, qui représente sa composante, et le président du Conseil qui depuis Taëf est un président fort du pouvoir exécutif. C'est la formule de 1943 dans sa formule nationale interne », a dit Sélim Jreissati.
« Est-il acceptable que la représentation réelle et la parité entre les chrétiens et les musulmans à la Chambre soit gaspillée, ainsi que, simultanément, le premier poste chrétien dans l'État ? (...) Le grand slogan de Taëf est la participation réelle à la prise de décision entre toutes les composantes de la nation. La proposition du général Aoun pose le problème de cette participation et nous n'y accepterons aucune alternative », a-t-il ajouté.
« Les réactions ont été impulsives, hâtives et superficielles, et avaient un caractère personnel. Il faut lire l'initiative avec une conscience nationale prépondérante et avec calme et pondération, après une évaluation de la situation dramatique à l'ombre de laquelle nous vivons », a souligné Sélim Jreissati.
« Cette initiative est salvatrice et nationale par excellence et émane d'un chef juste et prévoyant, avant qu'il ne soit trop tard. Celui qui a la capacité de faire une telle initiative salvatrice ne fait pas de fuite en avant. Il anticipe les événements et immunise la patrie contre l'avenir et les dangers qui la guettent », a-t-il conclu.
Liban
Le bloc du Changement dénonce les réactions « hâtives et superficielles » à l’initiative Aoun
OLJ / le 09 juillet 2014 à 00h00
commentaires (5)
Il faut comprendre que le parlement n'a pas la pouvoir de voter de loi ou d'effectuer des amendements de constitution avant d'avoir élu un Président. C'est la loi! De plus si les partis du 14 Mars acceptent ce genre d'action anti-constitutionnelle, ils ouvrirons une boite de Pandore que personne ne pourra fermer. Etudier la proposition des Aounistes, pourquoi pas, mais après avoir voté pour un Président afin de respecter la constitution. Si le Général gagne, qu'il propose n'importe quelles lois ou amendements et c'est au parlement d'en décider. Comme il viole déjà la constitution en prônant le besoin d'avoir deux tiers des députés pour élire un président comment voulez vous que nous fassions confiance en ces gens la qui font feu de tout bois pour leurs intérêts personnels? Quand au Hezbollah, pas besoin de mentionner qu'il est hors la loi et anti-constitutionnel de facto puisqu'il n'a pas d’allégeance Libanaise alors inutile de le prendre en compte.
Pierre Hadjigeorgiou
16 h 15, le 09 juillet 2014