Imagine Dragons a mis le feu au stade !

Du premier « Hello habibiiii ! » au dernier « on vous promet de revenir à la sortie de notre deuxième album », en agitant le drapeau libanais, les Imagine Dragons avaient le public « in the pocket », comme ils disent outre-Atlantique.

C'était, en fait, une histoire de « habibi » à deux sens. Pour les rockeurs amerloques, qui ont mené une expérience très réussie du « Live Love Lebanon » (le slogan du tourisme 2014), et selon leur porte-parole, le très sympathique chanteur Dan Reynolds, « je ne peux pas vous dire combien nous sommes heureux d'être ici. C'est notre première visite au Liban et au Moyen-Orient. Vous êtes le peuple le plus amical du monde entier. Merci de nous accueillir dans votre beau pays, c'est une expérience incroyable pour nous... Vous avez la meilleure bouffe, les plus belles femmes, beautiful people ». Et les beautiful people en question de sauter de joie, de hurler d'hystérie et de montrer ainsi, à leur manière, tout l'amour pour la vie d'un peuple à qui on refuse de respirer, d'une génération qui aspire à la paix, à la fraternité, à l'attachement aux doctrines de l'amour, de la liberté, du respect et du partage. Oui, c'était tout cela et plus encore qu'ont voulu donner les 9 000 spectateurs réunis ce soir-là dans le cadre du festival de Jounieh. Un message à ces musiciens venus d'Amérique, adressé également au monde entier, de volonté de survie affirmée par les organisateurs et leurs partenaires, à mentionner ici également pour l'efficacité de leur action autant logistique qu'artistique : Phellipolis, 2U2C, Star System et ICE, sans oublier la municipalité de Jounieh et le ministère du Tourisme.

Mais revenons à nos héros de la soirée. Ils se sont présentés au rythme d'une introduction entre jeux de lumières, percussions et projections sur le fond de la scène, mais aussi sur des cadres la surplombant.
D'emblée, leur énergie fougueuse fait des étincelles. Debout dès les premières secondes, les spectateurs scandent le rythme de leurs pieds et chantent en chœur les paroles des chansons. It's Time, Demons, Radioactive, On top of the world, Bleeding Out, Tiptoe... On remarque alors que les membres du groupe sont aussi des musiciens hors pair qui gèrent tous un instrument : batterie, basse, percussion...

Et dire que ce groupe était inconnu il y a deux ans ! Et dire qu'il n'a à son actif qu'un seul album ! Formé en 2008, répétant à ses débuts dans une cuisine, Imagine Dragons (anagramme connu seulement des membres du groupe) a en effet vécu une ascension fulgurante avec sa pop inventive et festive. Récompensé par plusieurs disques de platine pour son « Night Visions », le groupe de rock mélange pop indie et rock alternatif. Il a même été sacré révélation rock de l'année par le prestigieux magazine Rolling Stone.

La formation composée de Dan Reynolds (chanteur), Wayne Sermon (guitariste), Ben McKee (bassiste) et Daniel Platzman (batteur), accompagnés de Ryan Geen aux percussions, terrasse les derniers récalcitrants à coups de riffs et de coups de grosse caisse. Moment d'apothéose avec la phénoménale chanson Battle Cry, écrite pour le film Transformers. Le bondissant Dan traverse la scène (en T) en deux temps trois mouvements et s'approprie diverses sortes de tambours.

Le show, bien dosé, a également offert des moments d'accalmie, notamment avec 30 lives, un hommage tout en émotion à Tyler, un ami de 17 ans ayant succombé à un cancer. Et un « blast from the past », une gentille reprise de With or Without you, des U2.

Concluant une heure vingt minutes de bonheur musical, après un Radioactive irradiant à cent lieues à la ronde, le drapeau libanais à la main, Dan Reynolds entonne les paroles de Nothing left to say. Plus rien à dire, la musique est le meilleur langage qui soit.

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