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À La Une - Syrie

Daech annonce l'établissement d'un "califat islamique"

Bakr Al-Baghdadi nommé "calife" et donc "chef des musulmans partout" dans le monde.

Photo AFP

Les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, ou Daech en arabe), engagés dans le combat en Syrie et en Irak, ont annoncé dimanche le rétablissement du califat, le régime politique islamique disparu il y a près d'un siècle.

Dans un enregistrement audio diffusé sur internet, l'EIIL, qui se fait appeler désormais "Etat islamique", a également désigné son chef Abou Bakr Al-Baghdadi comme "calife" et donc "chef des musulmans partout" dans le monde. Ce califat devrait être imposé sur les régions conquises par ce groupe en Syrie et en Irak, où il a réussi à s'emparer de larges pans de territoires.

(Pour mémoire : Pour Kerry, l'opposition syrienne peut aider à combattre Daech en Irak)

"Lors d'une réunion, la choura (conseil) de l'Etat islamique a décidé d'annoncer l'établissement du califat islamique et de désigner un calife pour l'Etat des musulmans. Le cheikh jihadiste Al-Baghdadi a été désigné calife des musulmans", a annoncé dans cet enregistrement Abou Mohammad al-Adnani, porte-parole de l'EIIL. Al-Baghdadi "a accepté cette désignation par allégeance et est devenu ainsi calife des musulmans partout (dans le monde)", a-t-il indiqué.

Les mots "Irak" et "Levant" sont supprimés du sigle EIIL, dont le nom officiel devient désormais "l'Etat islamique", a ajouté Cheikh Adnani. Il a estimé que le califat était "le rêve de tout musulman" et "le souhait de tout jihadiste".

Le calife désigne depuis la mort du prophète Mahomet son successeur comme "émir des croyants" dans le monde musulman.
Après les quatre premiers califes qui ont régné à la suite de la mort du prophète, le califat a connu son âge d'or au temps des Omeyyades (661-750) et surtout des Abbassides (750-1517) avant de connaître sa fin avec le démantèlement de l'Empire ottoman, lorsqu'il est aboli en 1924.

Le chef de Daech, Abou Bakr Al-Baghdadi, selon une photo diffusée par le département d'Etat américain. Photo Reuters

Sur le terrain, les violences entre les combattants de Daech et les rebelles syriens se sont poursuivies. L'EIIL a exécuté huit rebelles en Syrie avant de crucifier leurs corps en public dans un village de la province d'Alep (nord), rapporte dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Depuis janvier, près de 6.000 personnes, en majorité des combattants, ont péri dans les affrontements opposant l'EIIL à l'alliance entre le Front Al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, et des rebelles modérés excédés par les exactions et les volontés hégémoniques du groupe ultra-radical.

L'EIIL, qui mène depuis quelques semaines une offensive fulgurante en Irak, est implanté à Raqa dans le nord de la Syrie et contrôle de larges parties de la province pétrolière de Deir Ezzor (est), frontalière de l'Irak. Selon des militants, l'offensive de l'EIIL en Irak et sa prise d'armes lourdes de l'armée irakienne en déroute semblent avoir renforcé leur présence en Syrie.

(Lire aussi : Bagdad reçoit des avions russes, en pleine contre-offensive contre les insurgés)


Dimanche, pour la première fois dans la province de Damas, de "violents affrontements ont éclaté tôt près de la ville de Hammourié (est de la capitale) entre les rebelles de l'Armée de l'Islam et l'EIIL", selon l'OSDH.
L'Armée de l'Islam est une principale composante du Front islamique, la plus large coalition rebelle.

Les rebelles combattent sur deux fronts alors qu'ils sont sous-équipés face à la machine de guerre du régime et à des jihadistes bien équipés. Ils sont subi de nombreux revers au cours des derniers mois, perdant des bastions dans les provinces de Damas et de Homs (centre).

Dimanche, l'aviation syrienne, épaulée par les combattants du Hezbollah au sol, a pilonné les positions rebelles près de la capitale avec des roquettes et des missiles sol-sol, selon les Comités de coordination locaux (LCC), un réseau de militants.

La guerre en Syrie a commencé par un mouvement de protestation pacifique en mars 2011 avant de se transformer en un conflit armé face à une impitoyable répression menée par le régime. Ce conflit a fait plus de 162.000 morts et déplacé de leurs foyers plus de neuf millions de Syriens.


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