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Moyen Orient et Monde - Éclairage

« Mes compatriotes indonésiens, c’est une obligation pour les musulmans de faire le jihad » en Syrie

En Indonésie, la plupart des musulmans sont sunnites et la violence sectaire opposant ces derniers aux chiites a augmenté ces dernières années. Juni Kriswanto/AFP

Des extrémistes indonésiens combattant au sein de groupes jihadistes en Syrie ou en Irak pourraient inspirer des réseaux terroristes en Indonésie, le plus grand pays musulman au monde.


Une soixantaine d'Indonésiens se sont en effet rendus en Syrie et en Irak pour rejoindre les rangs des rebelles, selon les services indonésiens de la lutte contre le terrorisme, et leur retour en Indonésie pourrait avoir d'inquiétantes conséquences dans ce pays qui combat avec un certain succès le terrorisme depuis une décennie. « Les conflits en Irak et en Syrie commencent à avoir un impact profond sur les communautés musulmanes en Indonésie », déclare Rohan Gunaratna, expert à l'école S. Rajaratam d'études internationales (RSIS), basée à Singapour. Dans une récente vidéo diffusée sur YouTube, un extrémiste indonésien entouré de quatre autres masqués et armés appelle au jihad en Syrie, où il affirme se trouver : « Mes compatriotes indonésiens, c'est une obligation pour les musulmans de faire le jihad dans ce pays béni par Dieu. »

 

(Lire aussi : Syrie: régime et jihadistes devraient bénéficier des succès de Daech en Irak)


De plus, le soutien grandit en Indonésie pour les jihadistes sunnites de Daech (État islamique en Irak et au Levant-EIIL), qui ont conquis la semaine dernière de vastes territoires du nord de l'Irak. En Indonésie, la plupart des musulmans sont sunnites et la violence sectaire opposant ces derniers aux chiites a augmenté ces dernières années. Pour faire face à la nouvelle menace d'islamistes indonésiens soutenant le jihad, « le gouvernement doit faire voter une loi réprimant les citoyens qui soutiennent les terroristes et se rendent à l'étranger pour cette cause. Leurs actifs devraient être confisqués et ils devraient être condamnés à de la prison », juge M. Gunaratna. Car la principale préoccupation pour l'Indonésie, relève Taufik Andrie, de l'Institut international pour la consolidation de la paix, c'est que des extrémistes reviennent au pays après avoir combattu en Irak ou en Syrie. Leurs nouvelles connaissances et leurs réseaux pourraient représenter « une nouvelle et sérieuse menace » qui pourrait saper les efforts déployés depuis une décennie par l'Indonésie qui ont permis de mettre fin aux attaques majeures, souligne M. Andrie.

 

(Lire aussi : Face aux offensives jihadistes en Irak, la nécessité d'une coopération internationale accrue)

 

Des jihadistes très en vue
L'Indonésie avait été précipitée dans sa propre « guerre contre le terrorisme » par les attentats de Bali en 2002 (202 morts). Mais l'archipel n'a pas connu d'attentat majeur depuis ceux qui ont fait neuf morts en juillet 2009 dans des hôtels de luxe à Djakarta. Les actes terroristes, qui auparavant visaient des étrangers, ont dorénavant des cibles indonésiennes, telles la police ou des minorités religieuses. Actuellement, « il n'y a plus grand-chose en Indonésie pour des militants favorables au jihad. Il y a simplement des groupes dissidents sans ressources ou soutien, raison pour laquelle de nombreux militants sont inspirés par ce qui se passe en Irak ou en Syrie », explique M. Andrie. C'est pourquoi des militants qui seraient allés combattre dans ces pays pourraient devenir, à leur retour, « des jihadistes très en vue. De jeunes gens vont venir à leur rencontre pour s'entraîner, former de nouveaux groupes, préparer des attaques, apprendre comment se battre et fabriquer des bombes », ajoute l'expert. « Certains jihadistes en Indonésie considèrent (Daech) comme un embryon de califat islamique, qui est leur but final », renchérit Solahudin, l'auteur indonésien du livre Les racines du terrorisme en Indonésie.


En mars, une coalition de groupes islamistes partisans de la ligne dure ont défilé à Djakarta pour prêter ouvertement allégeance à Daech. Le mois précédent, des prédicateurs ont organisé une rencontre à l'université islamique de la capitale indonésienne, au cours de laquelle ils ont récolté plus de 2 200 euros pour le groupe.

 

Des extrémistes indonésiens combattant au sein de groupes jihadistes en Syrie ou en Irak pourraient inspirer des réseaux terroristes en Indonésie, le plus grand pays musulman au monde.
Une soixantaine d'Indonésiens se sont en effet rendus en Syrie et en Irak pour rejoindre les rangs des rebelles, selon les services indonésiens de la lutte contre le terrorisme, et leur retour en Indonésie...

commentaires (2)

Eux aussi ???!! quand est ce qu'on aura un groupe sunnite qui appellera au jihad contre l'occupation israélienne des territoires palestiniens , eux aussi sunnites , pourtant !?

FRIK-A-FRAK

12 h 09, le 20 juin 2014

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Commentaires (2)

  • Eux aussi ???!! quand est ce qu'on aura un groupe sunnite qui appellera au jihad contre l'occupation israélienne des territoires palestiniens , eux aussi sunnites , pourtant !?

    FRIK-A-FRAK

    12 h 09, le 20 juin 2014

  • QUI A CONDUIT TOUTE LA RÉGION À DES AFFRONTEMENTS RELIGIEUX ? LES DEUX FACES DE LA MÊME MONNAIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 37, le 20 juin 2014

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