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Moyen Orient et Monde - Questions-réponses

Les violences en Irak, un danger pour la production irakienne et les prix de l'or noir

Les violences qui secouent l'Irak risquent à long terme de compromettre sa production d'or noir et de faire bondir les cours du pétrole sur les marchés mondiaux.

- Comment les prix du pétrole sont-ils influencés par les violences en Irak ?
« Même si les combats n'ont pas encore atteint les installations pétrolières du Sud (d'où partent 90 % des exportations irakiennes de brut), les prix du pétrole ont grimpé la semaine dernière à leur plus haut niveau depuis septembre, les investisseurs s'inquiétant de la pérennité de l'offre pétrolière irakienne. L'offre irakienne n'étant pour l'instant pas perturbée, la flambée des cours du brut s'est quelque peu calmée depuis. Si les exportations irakiennes venaient à être suspendues, elles seraient difficiles à remplacer sur les marchés internationaux, le pays exportant 2,5 millions de barils par jour (mb/j) », relèvent des analystes de Morgan Stanley.

 

- Quel est l'impact de l'attaque de la principale raffinerie du pays par les jihadistes ?
« L'attaque contre la principale raffinerie de Baïji peut constituer une source de pétrole pour Daech (État islamique en Irak et au Levant – EIIL) et ses partisans (...) Mais elle ne fournit pas de pétrole hors d'Irak et l'impact de l'attaque (sur les marchés internationaux) est probablement moindre que ce que l'on craint », juge Rebecca O'Keeffe, analyste de la maison de courtage Interactive Investor. Toutefois, selon Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis, « la prise de Baïji démontre l'influence croissance de Daech », qui « est une menace non seulement pour la stabilité politique de l'Irak, mais aussi pour les installations et l'offre pétrolières irakiennes ». En ciblant les installations pétrolières, Daech « s'empare lentement des revenus du gouvernement et des approvisionnements énergétiques essentiels. S'il continuait avec cette stratégie, en évoluant dans le Kurdistan irakien ou dans le sud de l'Irak, il pourrait paralyser les finances de Bagdad », prévient l'analyste de Natixis.

 

- Qu'en est-il des installations pétrolières du Kurdistan irakien ?
« Tout est normal (au Kurdistan irakien), nous faisons des forages, nous exécutons des travaux de construction majeurs dans cette zone. Les choses avancent bien et les opérations ne sont pas interrompues », a fait savoir Leo Koot, président de Taqa Iraq. « En fait, notre région est plus en sécurité maintenant qu'avant parce que (nos forces de sécurité) ont dû avancer quelques kilomètres au Sud pour sécuriser notre population », a expliqué Taha Zanghana, ministre adjoint des Ressources naturelles du gouvernement régional kurde, en marge de cette conférence.

 

- Quel pourrait être l'impact à long terme des violences en Irak sur les marchés mondiaux de l'énergie ?
À plus long terme, même si le Sud pétrolifère restait intact, la dégradation de la situation sécuritaire pourrait décourager la poursuite des investissements dans le secteur énergétique irakien, dont le pays a besoin pour atteindre ses ambitieux objectifs de production. L'Irak vise en effet une production de 8,4 mb/j après 2018, avait indiqué la semaine dernière à Vienne, lors de la réunion de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole, dont l'Irak fait partie), le ministre irakien du Pétrole, Abdelkarim al-Louaïbi. Or, le monde a grandement besoin du pétrole irakien, censé apporter 60 % de la hausse de la production mondiale attendue d'ici à 2019 selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

 

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