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Moyen Orient et Monde - Le point

Quand les parallèles se rejoignent

Le premier, s'il n'a pas aimé (délicat euphémisme) le résultat de la récente présidentielle, s'est quand même incliné devant le choix des députés, fidèle en cela au dicton politique américain : « If you can't beat them, join them. » Le second apprécie encore moins le tournant pris par le pays, imposé par les circonstances mais aussi par l'impatience grandissante d'une importante frange de la population.


Ici, en Israël, montée en puissance des partisans d'une stricte orthodoxie qui gêne le Premier ministre parce qu'elle le force à s'engager encore plus à droite pour neutraliser la surenchère et éviter tout débordement. Là, en Iran, adoption d'une realpolitik qui ne veut pas dire son nom, aux effets plutôt inattendus. Dans un cas comme dans l'autre, ce double chamboulement est de nature à bousculer les classiques lignes de démarcation que l'on croyait clairement définies. Au point que deux éminents professeurs de Stanford s'interrogent dans une tribune du New York Times: « Y a-t-il permutation de rôles entre Israël et l'Iran ? »
La question paraîtrait prématurée si une succession d'événements ne s'étaient produits ces derniers temps à Téhéran comme à Tel-Aviv. La crainte exprimée par John Kerry de voir une certaine forme d'apartheid s'installer en Israël avait résonné comme un coup de tonnerre, même si le département d'État s'était dépêché d'atténuer la portée du propos. La gêne de voir Washington et Téhéran évoquer la probabilité d'une coopération pour contrer le danger islamiste qui menace de déborder le cadre syro-irakien pour embraser l'ensemble du Moyen-Orient suscite aujourd'hui, paradoxalement, un même étonnement teinté d'appréhension dans certaines capitales.


C'est que les deux événements auront constitué comme deux points d'orgue qui bousculaient les idées reçues. Ainsi donc, l'État hébreu aurait cessé d'incarner une certaine idée d'un Occident honni depuis 1948? Et cela au moment même où la République islamique donne l'impression (d'ailleurs fausse) de réintégrer le bercail qui, longtemps, fut celui des Pahlevi... Oublié le fait que David Ben Gourion prônait jadis l'avènement d'un sionisme non religieux et que, pas plus tard que l'an dernier, Mahmoud Ahmadinejad s'obstinait en termes virulents à dénoncer le Grand Satan, ennemi de l'islam.


Aujourd'hui, le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon qualifie le chef de la diplomatie US de « messianique » et son collègue à l'Économie Naftali Bennett le traite de porte-parole des groupes qui veulent boycotter son pays. À Téhéran, toujours aujourd'hui, c'est Rohani qui a été hissé aux commandes, élu pour relancer l'économie et réconcilier les mollahs avec l'Occident, mais qui est surveillé comme le lait sur le feu par le guide suprême.


Irruption en force sur la scène politique des ultraorthodoxes contre effacement – en apparence du moins – des tenants d'une stricte théocratie. Deux effets, une même cause : la démographie. En Israël, le taux de natalité dans les familles « religieuses » est de 6,5 pour cent (soit autant que chez les citoyens arabes) contre 2,6 pour cent pour les milieux « modernistes ». Même s'ils ne sont pas présents au sein du gouvernement, les extrémistes religieux constituent avec leurs alliés d'Israel Beiteinou 25 pour cent des effectifs de la Knesset. En Iran, les moins de 30 ans représentent un peu plus de 60 pour cent de la population et aspirent à voir se lever le vent de la liberté ; ils voudraient aussi échapper aux tenailles d'un chômage qui va en s'aggravant depuis les sanctions imposées par l'Union européenne et l'Amérique.


L'an dernier, paraissait aux USA un ouvrage* traitant des risques encourus par « la démocratie et la nation » du fait de l'émergence d'un courant religieux extrémiste, faisant état de lézardes de plus en plus évidentes dans un mur sociopolitique qui longtemps avait semblé solide. Les deux auteurs avançaient une hypothèse rien moins qu'évidente pour expliquer ce phénomène : l'absence d'une nette séparation entre l'État et la religion. Celle-là même qui prévaut encore dans la République islamique d'Iran et dont se prévaut Daech en défense du « Jihadistan » qu'il voudrait établir.
En dépit des innombrables démentis dont il a fait l'objet depuis son apparition contre Israël, le mouvement BDS (Boycott-Divestment-Sanctions) paraît avoir eu un effet certain. Sur l'Iran, on peut voir les conséquences de cette politique, couplée il est vrai à un bien étrange allié : l'État islamique en Irak et au Levant.

* « The War Within : Israel's Ultra-Orthodox Threat to Democracy and the Nation », par Yuval Elizur et Lawrence Malkin, Overlook Press – 224 pages.

Le premier, s'il n'a pas aimé (délicat euphémisme) le résultat de la récente présidentielle, s'est quand même incliné devant le choix des députés, fidèle en cela au dicton politique américain : « If you can't beat them, join them. » Le second apprécie encore moins le tournant pris par le pays, imposé par les circonstances mais aussi par l'impatience grandissante d'une...

commentaires (2)

Si ce qu’on est en train de raconter à Washington était vrai, que les USA ont été pris par surprise par l’offensive irakienne de daech, le président Obama devrait immédiatement destituer les dirigeants de la Communauté du Renseignement, formée par la CIA et par de nombreuses autres agences fédérales qui espionnent et conduisent des opérations us secrètes à l’échelle mondiale. Sans aucun doute, au contraire, ont-ils été félicités, en privé, par le président. daech est en fait un outil de la stratégie us de démolition des États à travers des guerres secrètes. Plusieurs de ses chefs proviennent des formations islamiques libyennes qui, d’abord classifiées comme terroristes, ont été armées, entraînées et financées par les services secrets US pour renverser Mouammar el-Kadhafi. C’est daech même qui le confirme, en commémorant deux de ses commandants libyens : Abu Abdullah al Libi, qui a combattu en Libye avant d’être tué par un groupe rival en Syrie le 22 septembre 2013 ; et Abu Dajana qui, après avoir combattu lui aussi en Libye, a été tué le 8 février 2014 en Syrie dans un affrontement avec un groupe d’Al-Qaida, auparavant son allié. Aucune coopération ne se fera entre les us et l'Iran , le piège que l'Iran avait évité en afghanistan en 83 après l'assassinat de se diplomates ne fonctionnera pas en Irak , l'Iran laissera ce problème se régler entre les us et ses larbins régionaux .

FRIK-A-FRAK

13 h 32, le 19 juin 2014

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Commentaires (2)

  • Si ce qu’on est en train de raconter à Washington était vrai, que les USA ont été pris par surprise par l’offensive irakienne de daech, le président Obama devrait immédiatement destituer les dirigeants de la Communauté du Renseignement, formée par la CIA et par de nombreuses autres agences fédérales qui espionnent et conduisent des opérations us secrètes à l’échelle mondiale. Sans aucun doute, au contraire, ont-ils été félicités, en privé, par le président. daech est en fait un outil de la stratégie us de démolition des États à travers des guerres secrètes. Plusieurs de ses chefs proviennent des formations islamiques libyennes qui, d’abord classifiées comme terroristes, ont été armées, entraînées et financées par les services secrets US pour renverser Mouammar el-Kadhafi. C’est daech même qui le confirme, en commémorant deux de ses commandants libyens : Abu Abdullah al Libi, qui a combattu en Libye avant d’être tué par un groupe rival en Syrie le 22 septembre 2013 ; et Abu Dajana qui, après avoir combattu lui aussi en Libye, a été tué le 8 février 2014 en Syrie dans un affrontement avec un groupe d’Al-Qaida, auparavant son allié. Aucune coopération ne se fera entre les us et l'Iran , le piège que l'Iran avait évité en afghanistan en 83 après l'assassinat de se diplomates ne fonctionnera pas en Irak , l'Iran laissera ce problème se régler entre les us et ses larbins régionaux .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 32, le 19 juin 2014

  • LES PARALLÈLES SE RENCONTRENT TOUJOURS AUX PÔLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 16, le 19 juin 2014

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