Rechercher
Rechercher

À La Une - conflit

Irak : les forces de sécurité regagnent du terrain, préparent une contre-offensive

L'Iran n'écarte pas une coopération avec Washington et se dit "prêt à aider l'Irak".

Les forces de sécurité irakiennes se préparaient samedi à une contre-offensive dans le nord du pays. AFP PHOTO / HAIDER HAMDANI

Les forces de sécurité irakiennes ont repris aux jihadistes trois villes proches de Bagdad et se préparaient samedi à une contre-offensive dans le nord du pays, où de larges territoires ont été conquis cette semaine par les insurgés.

En l'espace de trois jours, les combattants de Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris Mossoul et sa province Ninive (nord), Tikrit et d'autres régions de la province de Salaheddine, ainsi que des secteurs des provinces de Diyala (est) et de Kirkouk (nord), rencontrant très peu de résistance des forces de sécurité.
Leur objectif est à présent la capitale, où les rues étaient samedi quasi-désertes et les commerces fermés.


Alors que le gouvernement a annoncé avoir mis en place un plan de sécurité pour défendre Bagdad, le Premier ministre Nouri al-Maliki, commandant en chef des forces armées, a indiqué que son gouvernement lui avait octroyé des "pouvoirs illimités" pour combattre les insurgés.

 

(Reportage : « Nous vivons sous le choc et dans la peur, une peur que nous n'avions plus connue depuis 2003 »)



Sur le terrain, les forces de sécurité et des combattants de tribus ont repris samedi aux jihadistes les localités d'Ishaqi et à Muatassam, des villes de la province de Salaheddine proches de Bagdad, a indiqué le général Sabah al-Fatlawi.

Un responsable de la police a indiqué que les corps brûlés de 12 policiers avaient été découverts à Ishaqi.
Selon des témoins, la police et des habitants étaient déjà parvenus vendredi, un peu plus au sud, à chasser les insurgés de Dhoulouiya, qui avaient mis les jihadistes à 90 km de la capitale.

Des renforts de la police et de l'armée, arrivés vendredi à Samarra (110 km au nord de Bagdad), s'apprêtaient par ailleurs à lancer une contre-offensive un peu plus au nord, selon un des commandants responsables de la sécurité locale. Selon lui, l'objectif est de reprendre Tikrit, chef-lieu de la province de Salaheddine, ainsi que Dour et Baiji.


Samarra, une ville majoritairement sunnite, abrite l'un des grands lieux saints chiites d'Irak, le mausolée des imams Ali al-Hadi et Hassan al-Askari. Et c'est un attentat en 2006 contre ce mausolée qui avait déclenché une guerre confessionnelle meurtrière pendant deux ans.

 

(Lire aussi : « Les sunnites d'Irak espèrent revenir au pouvoir et assister à la chute d'Assad »)


Signe de l'importance de Samarra, M. Maliki s'y est rendu vendredi pour une réunion de sécurité, alors que des témoins ont indiqué que les jihadistes s'apprêtaient à lancer un nouvel assaut sur la ville après un premier repoussé mercredi.


M. Maliki, haï par les jihadistes, est accusé par la minorité sunnite de la marginaliser et la persécuter.
Vendredi, le plus influent dignitaire chiite d'Irak, le grand Ayatollah Ali Sistani, avait appelé la population à prendre les armes pour stopper l'avancée des jihadistes vers Bagdad. Quelques milliers de volontaires ont déjà répondu à un appel similaire lancé par le gouvernement.

 

Le Premier ministre Nouri al-Maliki, vendredi, dans la ville sunnite de Samarra. Photo AFP



Coopération américano-iranienne ?
Les experts expliquent la débandade des forces de sécurité notamment par un entraînement lacunaire, la corruption et le climat pesant du confessionnalisme.

Signe de l'inquiétude grandissante de l'étranger face à cette offensive fulgurante, l'Iran, dont les relations se sont récemment détendues avec les Etats-Unis après des années de froid, a affirmé ne pas exclure une coopération avec Washington pour stopper les jihadistes qui ambitionnent de créer un Etat islamique à la frontière irako-syrienne.

 

(Lire aussi: En Irak, les jihadistes se rapprochent de leur objectif : la création d'un État islamique)



"Si nous voyons que les Etats-Unis agissent contre les groupes terroristes, alors on peut penser" à une coopération, "mais jusqu'ici nous n'avons vu aucune action de leur part", a affirmé le président Hassan Rohani.

Ces combattants "sont venus en Irak depuis la Syrie. Nous avons mis en garde il y a un an contre le danger de ces terroristes. Les grands pays (occidentaux) et leurs alliés envoyaient des armes à ces terroristes" en Syrie, a-t-il souligné. "Il faut joindre l'acte à la parole dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il ajouté.

M. Rohani a précisé que l'Iran était "prêt à aider l'Irak (...), si le gouvernement irakien nous le demande, sur la base du droit international et de la volonté du peuple et du gouvernement irakiens", a-t-il dit, ajoutant que "les Irakiens peuvent repousser le terrorisme eux-mêmes".

"Nous ne renverrons pas de troupes américaines au combat en Irak", avait pour sa part indiqué la veille M. Obama, rappelant les "sacrifices extraordinaires" de troupes américaines dans ce pays où elles ont été stationnées de 2003 à 2011.
M. Obama a dit examiner "un éventail d'options pour soutenir les forces de sécurité irakiennes", précisant qu'il ne fallait pas s'attendre à une action américaine "du jour au lendemain". Il a également déclaré que "sans effort politique, toute action militaire sera vouée à l'échec".

 

(Lire aussi : Avancée de Daech en Irak : quelles répercussions au Liban ?)


La haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Mme Navi Pillay, s'est pour sa part alarmée après que l'ONU a reçu des informations selon lesquelles des "soldats irakiens ont été sommairement exécutés durant la prise de Mossoul".

Daech est réputé pour ses exactions, rapts et exécutions, en particulier en Syrie où le groupe est très actif.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déjà fait état de la fuite d'environ 40.000 personnes de Tikrit et Samarra, et de plus de 500.000 de Mossoul.
Gravitant le long de la frontière poreuse irako-syrienne, Daech compte notamment d'ex-cadres et membres des services de sécurité de l'ancien président Saddam Hussein, selon des experts militaires.

 

Analyse
"Voilà le véritable héritage de la guerre des Etats-Unis en Irak"

 

Lire aussi
Orient extrême, l'éditorial de Issa Goraieb

Souviens-toi de Saddam Hussein..., le point de Christian Merville

Au lieu du dialogue attendu, un nouvel épisode de la confrontation entre l'Iran et l'Arabie, l’éclairage de Scarlett Haddad

Les forces de sécurité irakiennes ont repris aux jihadistes trois villes proches de Bagdad et se préparaient samedi à une contre-offensive dans le nord du pays, où de larges territoires ont été conquis cette semaine par les insurgés.En l'espace de trois jours, les combattants de Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris Mossoul et sa province Ninive (nord), Tikrit et...

commentaires (3)

"L'Iran a affirmé ne pas exclure une coopération avec Washington pour stopper les jihadistes." ! Ces mollâhs Per(s)cés confirment bien par-là, leur patenté collaborationnisme américain passé lors de l'invasion de l'Irak en 2003 !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 29, le 14 juin 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • "L'Iran a affirmé ne pas exclure une coopération avec Washington pour stopper les jihadistes." ! Ces mollâhs Per(s)cés confirment bien par-là, leur patenté collaborationnisme américain passé lors de l'invasion de l'Irak en 2003 !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 29, le 14 juin 2014

  • On est en plein mondial de foot , regardez à la télé comment on boute les salafistes binsaouds obscurantistes d'un pays comme l'Irak , ailleurs ils ont eu leur compte , le dernier pays sur lequel ils vont se rabattre c'est le pays expéditeur ! just Watch it .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 31, le 14 juin 2014

  • "Les forces de sécurité irakiennes se préparent à une contre-offensive." ! C'est c'la, oui, same que l’Égypte en 67 ! Comme c'est drolatique.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 22, le 14 juin 2014

Retour en haut