La goutte d’eau qui fait déborder le vase

Il ne manquait plus que ça, que les Libanais soient privés de Mondial ! Après avoir supporté les pannes d'électricité et les coupures d'eau, après avoir encaissé la vacance présidentielle et le blocage des institutions, après avoir digéré les failles sécuritaires et l'afflux des réfugiés, après avoir assisté à la baisse du niveau de vie et à la montée de la grogne sociale, ne voilà-t-il pas qu'ils se voient privés de leur plus simple des plaisirs, les Libanais : celui d'assister en direct et sans frais supplémentaires à l'événement le plus populaire de la planète, la Coupe du monde de football.
Tout ça, parce que l'État a été incapable de gérer un quelconque accord avec la société de diffusion de l'événement pour le Liban, la compagnie Sama SARL. Cette compagnie étant le diffuseur exclusif des chaînes qataries BeIN sports, lesquelles ont racheté les droits de retransmission du mondial 2014 à la chaîne française TF1.
Il espérait la gratuité, l'État libanais. Il a donc laissé entendre que l'accord était sur le point de se faire. Au point de bercer d'illusions les citoyens les plus démunis, qui espéraient pimenter leurs mornes soirées devant le petit écran.
Il n'a pas même envisagé de solution de rechange, l'État libanais, ni même la moindre négociation financière. C'est la gratuité totale qu'il voulait, pour ne pas avoir à débourser la moindre piastre au service de ses citoyens. Ces citoyens qu'il n'hésite pas à saigner quand il le faut, sans pour autant leur assurer les services minimums requis.
Mendiant, piètre négociateur, il est rentré bredouille. Attisant la colère des citoyens, furieux de ne pouvoir suivre les matchs, d'être contraints à payer la retransmission. Au point où il en est, il n'en a cure de décevoir la population, une fois de plus. Mais c'était la fois de trop. Celle qui démontre fort bien l'incompétence d'un État déjà trop absent. Un État qui n'a toujours pas compris qu'à force de tirer la corde, un jour elle se casse...