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Moyen Orient et Monde - Irak

« Nous vivons sous le choc et dans la peur, une peur que nous n’avions plus connue depuis 2003 »

Les forces de sécurité irakiennes multipliaient les fouilles hier à Bagdad, quasi déserte depuis le début de l’avancée de Daech vers la capitale. Ahmad al-Rubaye/AFP

Bagdad vivait hier au ralenti : les rues étaient quasiment désertes et de nombreux commerces fermés. L'angoisse s'est emparée des habitants face à l'avancée fulgurante des insurgés qui s'approchent de la capitale irakienne. « Bagdad est déserte pour la seconde journée d'affilée, les gens sortent peu car ils ont peur », explique Zeid, un journaliste de 33 ans. « Les rebelles armés sont à 90 km. Ils sont aux portes de Bagdad et peuvent arriver soudainement », rappelle-t-il.

Les Irakiens vivent dans la tourmente depuis la prise mardi de la deuxième ville du pays, Mossoul, de sa province Ninive, et de régions des provinces voisines de Kirkouk et Salaheddine par des insurgés menés par Daech (État islamique en Irak et au Levant – EIIL) qui font face à très peu de résistance.

 

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Attablé avec un ami dans un restaurant quasiment vide du centre de Bagdad, une ville de quelque 7 millions d'habitants, Zeid est désemparé. « Nous ne comprenons pas ce qui se passe. Où est l'armée pour laquelle des milliards ont été dépensés ? Comment abandonnent-ils des canons aux mains des rebelles ? » « J'ai peur pour moi et pour ma famille. Si j'avais un endroit où aller, je serais parti dès aujourd'hui », ajoute ce journaliste. Comme la plupart des Bagdadis, il craint un assaut contre la capitale.

Les craintes des habitants de Bagdad s'expliquent, d'autant que, selon M. Zeid, « des points de contrôle ont été enlevés et des détonations sont entendues de nuit ». « Nous vivons sous le choc et dans la peur, une peur que nous n'avions plus connue depuis 2003 », date de l'invasion américaine de l'Irak qui a conduit à la chute du régime de Saddam Hussein. Pourtant, des attentats particulièrement meurtriers secouaient quasi quotidiennement ces dernières années plusieurs villes d'Irak, dont Bagdad où la population redoute aujourd'hui plus que jamais un embrasement général.

 

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Et pour preuve, dans la rue commerçante de Karrada, une artère du centre de la capitale d'habitude très animée, les quelques échoppes et gargotes, restés ouverts, étaient désertés. « Les clients se font rares », dit, résigné, Salam, un barbier de 25 ans. « L'activité dans tous les secteurs a baissé ces deux derniers jours. » « Nous nous inquiétons des développements » dans le nord du pays, « mais nous espérons que cela ne se produira pas à Bagdad », a-t-il ajouté. Abou Alaa, un verrier de 54 ans, est plus explicite : « Tout le monde est confus. La population se sent livrée à elle-même, sans protection », se lamente-t-il dans son petit atelier de Karrada. « Choqué (...) par des développements inattendus », ce père de famille, tout en sueur sous une chaleur étouffante, dit « craindre de devenir un réfugié ». « Tout peut arriver à Bagdad, une situation impensable il y a un mois mais qui peut se produire aujourd'hui. »

 

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Bagdad vivait hier au ralenti : les rues étaient quasiment désertes et de nombreux commerces fermés. L'angoisse s'est emparée des habitants face à l'avancée fulgurante des insurgés qui s'approchent de la capitale irakienne. « Bagdad est déserte pour la seconde journée d'affilée, les gens sortent peu car ils ont peur », explique Zeid, un journaliste de 33 ans. « Les rebelles...

commentaires (2)

Diviser pour régner ,ainsi semble le mot d’ordre pour créer de mini états confessionnels tribaux autour d’Israël et ou les conflits entre sunnites et chiites en Irak resteront éternels .

Sabbagha Antoine

17 h 18, le 13 juin 2014

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Commentaires (2)

  • Diviser pour régner ,ainsi semble le mot d’ordre pour créer de mini états confessionnels tribaux autour d’Israël et ou les conflits entre sunnites et chiites en Irak resteront éternels .

    Sabbagha Antoine

    17 h 18, le 13 juin 2014

  • ASSISTONS-NOUS À LA CRÉATION D'UN ETAT ISLAMIQUE SUNNITE FACE À L'ETAT ISLAMIQUE CHIITE ? MALGRÉ LES SUPPOSÉES PROTESTATIONS DE CERTAINS DES CENTRES CRÉATEURS ET LE GRAND SILENCE DES AUTRES ? DU MOINS, LE COURS DES CHOSES VA DANS CETTE DIRECTION. RÉSULTAT : IMPRÉVISIBLE ENCORE ! CAR UNE GUERRE SUNNITO-CHIITE, AVEC L'INTERVENTION DES PAYS DE LA RÉGION... ET PEUT-ÊTRE D'AUTRES... N'EST POINT À EXCLURE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 21, le 13 juin 2014

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