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À La Une - Irak

Les jihadistes s'approchent de Bagdad, exode des habitants de Mossoul

Washington promet d'aider le gouvernement et les civils déplacés.

Dans leur fuite, face à l’avancée des jihadistes, les soldats irakiens ont laissé derrière eux leur matériel militaire. SAFIN HAMED/AFP

Les rebelles jihadistes sunnites ont pris mercredi une nouvelle ville en Irak et avançaient vers la capitale Bagdad dans une offensive fulgurante qui a poussé à la fuite environ un demi-million d'habitants.

Cette avancée de Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) face à des forces gouvernementales en déroute et un pouvoir chiite impuissant, risque de plonger ce pays pétrolier dans le chaos. L'Iran chiite mais aussi les Etats-Unis ont apporté leur soutien au gouvernement de Nouri al-Maliki face au "terrorisme".

La dernière conquête des jihadistes est Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad. Ils ont en outre tenté, en vain, de prendre Samarra, à une centaine de km de Bagdad, selon des témoins.
Ils se sont emparés depuis mardi de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, de sa province, Ninive, et de secteurs dans deux provinces proches, Kirkouk et Salaheddine, majoritairement sunnites.

L'EIIL a en outre pris en otages 49 Turcs au consulat de Turquie à Mossoul parmi lesquels le consul et des membres des forces spéciales, de même que 31 chauffeurs de poids-lourds turcs dans cette province.
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a menacé l'EIIL des "représailles les plus sévères" en cas de menaces sur les otages.

"Tout Tikrit (chef-lieu de Salaheddine) est aux mains des insurgés", après deux heures de combats avec les forces de sécurité, a indiqué un responsable. Les jihadistes ont tenté en outre de prendre Baïji, où se trouve l'une des plus grandes raffineries du pays, mais sans succès.

 

(Pour mémoire : Sadr dénonce un gouvernement dirigé par un « tyran »)

 

Réunion du Parlement jeudi
Parallèlement, les attentats anti-chiites ne connaissaient pas de répit, faisant près de 40 morts.

L'EIIL, qui ambitionne d'installer un Etat islamique, a prévenu qu'il "n'arrêtera pas la série d'invasions bénies". Le groupe contrôlait déjà des secteurs de la province occidentale d'Al-Anbar à la frontière syrienne. Accusé d'abus en Syrie, il y tient de larges secteurs de la province pétrolière de Deir Ezzor (nord-est), faisant craindre une unité territoriale avec le nord-ouest irakien.

Symboliquement, le groupe a diffusé mercredi sur internet des photos de jihadistes créant une route entre la Syrie et l'Irak en aplanissant au bulldozer un mur de sable. Impuissant et miné par des clivages confessionnels, le gouvernement irakien a appelé le Parlement, qui se réunit jeudi, à décréter "l'état d'urgence".

Mais face à l'avancée dans le Nord des combattants jihadistes aguerris, soldats et policiers ont montré peu de résistance, le gouverneur de Ninive, Athil al-Noujaïfi, accusant les commandants militaires d'avoir abandonné le champ de bataille.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), "plus de 500.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur et autour de Mossoul", qui compte habituellement deux millions d'habitants.

 

Fuyant les jihadistes et les violences, "plus de 500.000 personnes se sont déplacés à l'intérieur et autour de Mossoul". AFP PHOTO/SAFIN HAMED

 

'Peur des massacres'
A 50 km de Mossoul, des files interminables d'hommes, femmes et enfants attendaient à un barrage kurde pour obtenir un permis de séjour pour passer au Kurdistan autonome.

Arrivée avec sa famille, Zahra Chérif, 39 ans, explique avoir "quitté la ville par peur des massacres si l'armée lance un assaut sur la ville" pour la reprendre à l'EIIL.

Dans Mossoul, les combattants, vêtus d'uniformes militaires ou de tenues noires, le visage découvert, étaient positionnés près des banques, des administrations publiques et au siège du Conseil provincial, selon des témoins.

Face à l'escalade sur le terrain, Washington s'est engagé à "travailler avec le gouvernement irakien et les responsables à travers le pays pour apporter une réponse unie à l'agression de l'EIIL". "La situation est très grave", a souligné la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki. Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Stuart Jones, a lui jugé que l'EIIL constituait "l'un des groupes terroristes les plus dangereux du monde".

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a de son côté apporté le soutien de Téhéran "au gouvernement et peuple irakiens face au terrorisme", et souligné la nécessité d'un "soutien effectif international".

Selon des experts, l'EIIL est constitué en grande partie en Irak d'ex-cadres et membres des services de sécurité de Saddam Hussein ayant rejoint la rébellion après l'invasion américaine de 2003.

Les troupes irakiennes, formées par les Etats-Unis qui avaient auparavant dissous l'armée de Saddam Hussein, n'ont jamais réussi à devenir une véritable force armée.
Enfin, dans l'immédiat, la prise de Mossoul aura un effet limité sur les exportations pétrolières, selon Eurasia Group consultancy basé à New York.

 

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commentaires (6)

Pauvres civils et quelle bande d'idiots tous ces responsables politicopoliticien du moyen orient...

CBG

02 h 20, le 12 juin 2014

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Pauvres civils et quelle bande d'idiots tous ces responsables politicopoliticien du moyen orient...

    CBG

    02 h 20, le 12 juin 2014

  • Mais que font les mercenaires ? Ils ne veulent pas aller mourir en Irak aussi ? Histoire d'exposer le Liban aux barbares de l'EIIL aussi.

    Robert Malek

    00 h 04, le 12 juin 2014

  • Daech s'empare très très majoritairement des villes et villages qui appartiennent à sa confession religieuse et où il trouve hélas aussi de la complicité religieuse. Ces villes et villages seront ceux qui malheureusement les plus détruit pour les récuperer par les pouvoir légitimes. Mais La grande question c'est: Pourquoi la Syrie et l'Iraq et rien (encore!) dans les pays du golfe ou en Turquie? Vous l'aurez sans doute bien compris

    Ali Farhat

    22 h 49, le 11 juin 2014

  • Les américains sont donc arrivé ....a faire regretter Saddam Hussein...

    M.V.

    22 h 46, le 11 juin 2014

  • Cela devrait être une bonne nouvelle pour Bashar , vu que ces gens là travaillent pour lui , d'après certains experts, es politique Moyen orientale, misérables .

    FRIK-A-FRAK

    19 h 56, le 11 juin 2014

  • En bref donc Daech incarne le Mal Américain qui revient prendre sa revanche de nouveau en Irak .

    Sabbagha Antoine

    16 h 13, le 11 juin 2014

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