Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Israël choisit le nationaliste Rivlin pour tourner la page Peres

La droite comme la gauche ont salué l'élection de l'ancien président de la Knesset.

Le nouveau président israélien Reuven Rivlin au Mur des lamentations, hier. Menahem Kahana/AFP

Un faucon de la droite israélienne, Reuven Rivlin, figure populaire de la classe politique, a été élu hier par le Parlement 10e président d'Israël, pour succéder à Shimon Peres qui restera dans l'histoire pour son rôle au service de la paix.

À l'issue d'un scrutin à deux tours, M. Rivlin, soutenu par le parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a obtenu 63 voix contre 53 à son rival centriste Méïr Sheetrit. Le vainqueur a aussitôt reçu les félicitations téléphoniques du président sortant Shimon Peres : « Je suis très heureux que tu prennes la relève. De tout cœur avec toi et (...) je suis sûr que tu seras à la hauteur », lui a déclaré M. Peres. Lors d'un toast en son honneur, Reuven Rivlin, 74 ans, est passé du rire aux larmes, en se coiffant d'une kippa sortie de sa poche pour réciter une traditionnelle bénédiction pour le « peuple d'Israël ». « Je ne suis plus un homme de parti politique, je suis l'homme de tout le peuple », a promis l'ancien président de la Knesset en annonçant qu'il quitterait, comme le veut la loi, sa « maison politique », le grand parti de droite du Likoud, pour assurer ses futures fonctions présidentielles. « Bibi » Netanyahu, qui avait soutenu du bout des lèvres la candidature de M. Rivlin, l'inimitié entre les deux hommes étant de notoriété publique, a salué « le premier citoyen d'Israël ». Il a souligné que ses « deux missions » seraient de « rassembler toutes les composantes du peuple israélien » et « représenter Israël face au monde ».

Personnalité affable, qui adore les bons mots, Reuven Rivlin, qui a été deux fois président de la Knesset (2003-2006 et 2009-2013), est un représentant inflexible de la droite nationaliste. C'est un avocat déclaré du « Grand Israël » et il n'a jamais caché son hostilité à la création d'un État palestinien. « Rivlin se situe à l'extrême droite de la position consensuelle en Israël. Il est opposé à la solution de deux États (israélien et palestinien) et est un partisan acharné de colonisation », rappelait hier l'éditorialiste du Maariv, Ben Caspit.

(Portrait : Reuven Rivlin, faucon débonnaire de la droite israélienne)



« Un président sioniste »
À l'extrême droite, le ministre de l'Économie Naftali Bennett, leader du parti nationaliste religieux Foyer juif, a célébré la victoire d'« un président sioniste qui aime Israël et qui croit à son droit d'exister sur sa terre sans en avoir honte ». « La Knesset a élu aujourd'hui le candidat le plus valable. Reuven Rivlin est un vrai sioniste », a renchéri le vice-ministre de la Défense Danny Danon, un jeune dirigeant de l'aile droite du Likoud. Mais la gauche aussi, par la voix du chef de l'opposition travailliste Yitzhak Herzog, a rendu un hommage chaleureux au nouveau président qui, a-t-elle espéré, « saura prêter une oreille attentive à ceux qui ne sont pas de son camp ».

En Israël, la fonction présidentielle est essentiellement protocolaire, bien qu'au chef de l'État incombe la tâche de nommer après les législatives la personnalité chargée de former une coalition et appelée à devenir Premier ministre. Fort de sa notoriété internationale, le président Peres, élu en 2007, avait cependant su adroitement utiliser cette fonction pour promouvoir un message politique en faveur de la paix.
En sera-t-il de même pour M. Rivlin ? Certains commentateurs, notant que « la fonction peut parfois créer une dynamique », soulignent qu'il pourrait lui aussi faire de l'ombre au Premier ministre en raison de divergences tant personnelles qu'idéologiques. « L'élection du 10e président israélien annonce un changement de direction pour la présidence : elle va passer de la politique internationale aux questions intérieures », prédit le quotidien de gauche Haaretz. Reuven Rivlin, qui est allé prier au Mur des lamentations dans la soirée, prendra ses fonctions le 28 juillet.

 

Lire aussi
Rencontre historique de prière au Vatican avec Abbas et Peres

La stature de Peres fait de l'ombre aux cinq candidats à la présidence

Israël relance massivement la colonisation, une "réponse sioniste appropriée quand on nous crache dessus"

Un faucon de la droite israélienne, Reuven Rivlin, figure populaire de la classe politique, a été élu hier par le Parlement 10e président d'Israël, pour succéder à Shimon Peres qui restera dans l'histoire pour son rôle au service de la paix.À l'issue d'un scrutin à deux tours, M. Rivlin, soutenu par le parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a obtenu 63 voix contre 53 à...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut