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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Plaidoyer historique pour la paix au Proche-Orient

Le pape François a fait valoir qu'« il faut plus de courage pour la paix que pour la guerre » lors d'une cérémonie neutre respectant les trois religions monothéistes.

Après leur prière conjointe, Shimon Peres, Mahmoud Abbas, le pape François et le patriarche orthodoxe Bartholomée ont planté hier un olivier, symbole de paix, dans les jardins du Vaticanز Max Rossi/Pool/AFP

Les présidents israélien Shimon Peres et palestinien Mahmoud Abbas ont « invoqué la paix » pour le Proche-Orient profondément divisé, au cours d'une rencontre de prière historique.
Cette rencontre s'est déroulée dans un climat pacifié comme le souhaitait François, qui voulait cette « pause » spirituelle afin de surmonter les impasses de la politique alors que les pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens sont au point mort. Devant les délégations et le patriarche orthodoxe Bartholomée, MM. Peres et Abbas se sont parlé et donné l'accolade, semblant heureux de se retrouver à la résidence Sainte-Marthe où habite le pape, puis sur une pelouse entourée de haies de lauriers où avait lieu la cérémonie. Dans un vibrant plaidoyer pour la paix, François a fait valoir qu'« il faut plus de courage pour la paix que pour la guerre ». « Du courage pour dire oui à la négociation et non aux hostilités, oui au respect des accords et non aux provocations, oui à la sincérité et non à la duplicité », a-t-il lancé. Cela sonnait comme des allusions aux querelles empoisonnées opposant Palestiniens et Israéliens sur les colonies de peuplement, le mur de séparation ou encore le nouveau gouvernement palestinien soutenu par le mouvement radical palestinien du Hamas.

 

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Le pape a souligné combien les habitants de la région étaient « épuisés par les conflits et désireux de parvenir à l'aube de la paix », ajoutant qu'ils « nous demandent d'abattre les murs de l'inimitié et d'emprunter la voie du dialogue et de la paix ». Il a conclu en demandant qu'au Moyen-Orient « le style de notre vie devienne : shalom, paix, salam » et affirmé que le vrai mot qui compte est « frère ». Le président israélien, âgé de 90 ans, a pour sa part rappelé qu'il avait connu la Seconde Guerre mondiale dans sa jeunesse. « C'est en notre pouvoir d'apporter la paix à nos enfants. C'est notre sainte mission de parents », a souligné le Prix Nobel de la paix. Alors que M. Peres s'est prononcé pour « une paix entre égaux », le président palestinien a tenu le discours le plus politique : « Seigneur, apporte une paix globale et juste pour notre pays et notre région. Nous voulons la paix pour nous et nos voisins. » M. Abbas a demandé à Dieu d'accorder au peuple palestinien « la liberté dans notre État souverain et indépendant ». « Sauve notre sainte cité de Jérusalem », où se trouve « la troisième des mosquées saintes », a-t-il plaidé.

 

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Auparavant, assis côte à côte, devant leurs délégations sur chaque côté de la pelouse, les trois personnalités avaient suivi les prières psalmodiées en hébreu par des rabbins, accompagnées par un orchestre qui jouait notamment le célèbre air juif invitant à la paix « Shalom Aleichem ». Dans un ordre respectant la chronologie des trois monothéismes, ce fut le tour des chrétiens, en commençant par le patriarche Bartholomée. Ils ont lu une prière de saint François d'Assise et un texte de Jean-Paul II sur la repentance « pour les mots et attitudes causés par la haine, l'orgueil, le désir de dominer les autres ». Les musulmans ont, eux, prié en arabe : « Oh Seigneur, apporte la paix (...) et abolis l'injustice contre les opprimés de cette terre », affirmait une des prières.
Le Vatican avait défini la rencontre comme une « invocation pour la paix » pour éviter qu'elle ne soit assimilée à une « prière interreligieuse » posant des problèmes inextricables aux trois cultes. Plusieurs écueils étaient à éviter. La date était complexe : ni un vendredi, jour férié musulman, ni un samedi, shabbat pour les juifs. Un lieu neutre, sans symbole religieux, devait être trouvé. Il fallait éviter que la prière ne soit dirigée vers l'est, direction de La Mecque. D'où le choix des jardins. Après une rencontre à huis clos de vingt minutes à la Casina Pie IV, toute proche, et une dernière photo de groupe, les deux présidents ont quitté séparément dans la nuit le Vatican.

 

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commentaires (5)

Il faut construire la paix dans la simplicité par ce qu’elle est justement plus difficile à construire que la guerre. Moins on la charge, mieux elle se porte. Depuis le début du conflit, toutes les tentatives de dialogues pour la Paix en Terre Sainte ont eu lieu en hautes instances diplomatiques pour n'aboutir à aucun règlement juste et permanant, ni même temporaire! Cette fois-ci la démarche du pape François est empreinte d'une simplicité inconnue à ce jour dans cette cause. Heureusement que les femmes et les hommes de bonne volonté capables d'œuvrer par solide conviction à une Paix durable sont les seuls qui soient séduits par la simplicité requise pour la construction de la Paix et en sont même éblouis !

Bibette

15 h 45, le 09 juin 2014

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Commentaires (5)

  • Il faut construire la paix dans la simplicité par ce qu’elle est justement plus difficile à construire que la guerre. Moins on la charge, mieux elle se porte. Depuis le début du conflit, toutes les tentatives de dialogues pour la Paix en Terre Sainte ont eu lieu en hautes instances diplomatiques pour n'aboutir à aucun règlement juste et permanant, ni même temporaire! Cette fois-ci la démarche du pape François est empreinte d'une simplicité inconnue à ce jour dans cette cause. Heureusement que les femmes et les hommes de bonne volonté capables d'œuvrer par solide conviction à une Paix durable sont les seuls qui soient séduits par la simplicité requise pour la construction de la Paix et en sont même éblouis !

    Bibette

    15 h 45, le 09 juin 2014

  • Dans tous les cas, ce n'est qu'une sempiternelle et banale potée en blanc et noir et en rouge et noir !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 16, le 09 juin 2014

  • Magnifique Pape Francois!

    Michele Aoun

    09 h 42, le 09 juin 2014

  • Le conflit israélo palestinien avec son taux élevè de sang ne se résoud pas dans son jardin et avec des prières!!! Au théatre du Vatican "The show must go on"...

    Bahijeh Akoury

    07 h 21, le 09 juin 2014

  • AMEN !

    Halim Abou Chacra

    04 h 05, le 09 juin 2014

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