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À La Une - Liban

Tamara, une Libanaise de 22 ans, battue par son mari qui voulait lui "arracher les yeux"

"Il voulait me casser les dents, il n'a pas pu. Il voulait me brûler avec de l'alcool, il n'a pas pu".

Tamara Harisi. Capture d'écran de la LBCI.

"Une jeune femme de 22 ans a été conduite à l'hôpital al-Zahra (dans la banlieue sud de Beyrouth, ndlr) entre la vie et la mort, à cause de son mari qui ne pouvait s’arrêter de la frapper avec une brutalité inouïe", peut-on lire dans un message posté hier sur la page Facebook de Kafa, l'ONG libanaise qui lutte notamment contre la violence domestique. "Nous espérons que l'agresseur restera en état d'arrestation", peut-on également lire sur la page où il est précisé qu'une enquête a été ouverte et que l'état de Tamara est désormais "stable".

 

L'information a été rapportée par la LBCI dans un reportage où Tamara Harisi, la jeune victime, raconte depuis son lit d’hôpital que son mari voulait lui "arracher les yeux". "Il voulait me casser les dents, il n'a pas pu. Il voulait me brûler avec de l'alcool, il n'a pas pu", témoigne-t-elle encore, le visage tuméfié. La jeune femme raconte que son mari la battait avec "tout ce qu'il trouvait devant lui". "Son problème, c'est la jalousie; tout ce qui était beau en moi il l'a abîmé. Il voulait me couper les cheveux parce qu'ils sont beaux", dit-elle encore.

 

Dans le même reportage, la soeur de Tamara explique avoir tenté à plusieurs reprises de la joindre. Finalement, c'est son mari qui a répondu, lui disant "si tu veux ta sœur tu peux venir la prendre, je lui ai arraché les yeux et les dents". "J'ai appelé la police je leur ai dit: une femme est en train de mourir à la rue Bir Hassan", raconte-t-elle. La soeur de Tamara précise que le mari ne s'est pas rendu à la police. "Il est venu réclamer sa fille de 6 ans à la police qui l'a alors arrêté", dit-elle.

Selon la LBCI, l'époux, âgé de 30 ans, a menacé de tuer son épouse à sa sortie de prison.

 

Si Tamara a survécu aux coups de son mari, cela n'a pas été le cas de plusieurs victimes de la violence conjugale au Liban.

En mars dernier, Rakya, 24 ans, est morte, battue par son mari, alors qu'elle était enceinte. Le 17 février, l'on apprenait la mort de Christelle Abou Chacra, décédée des suites d'une intoxication au Démol. Son mari est accusé de l'avoir empoisonnée après l'avoir menacée plusieurs fois. Quelques jours auparavant, c'était Manal Assi qui mourait. Son mari est, là aussi, soupçonné de l'avoir battue à mort. Sans oublier Roula Yacoub (lire ici, ici et ici) dont l'époux a fait l'objet d'un non-lieu pour insuffisance de preuves. La famille de la jeune femme l'accuse de l'avoir sauvagement battue à mort.

 

Après plusieurs années de tergiversations, la loi sur la violence domestique a été votée par le Parlement libanais le 1er avril dernier. Mais la loi votée est une version largement amendée du projet défendu par la société civile, qui a accusé les députés de trahison. "C'est une loi truquée qui ne protège pas les femmes", a dénoncé Maya el-Ammar, responsable de la communication à KAFA, qu avait publié une liste de remarques, appelant, en vain, les députés à en tenir compte.

 

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