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À La Une - Violences

Offensive jihadiste en Irak, des étudiants pris en otages pendant plusieurs heures

"Nous allons vous donner une leçon que vous n'oublierez jamais".

Une fillette embrasse son père, blessé dans une attaque à la voiture piégée à Hilla, dans le sud de l'Irak. Alaa Al-Marjani/Reuters

Des combattants jihadistes ont retenu en otages samedi pendant plusieurs heures des étudiants dans une université près de Bagdad et lancé un assaut meurtrier contre la police à Mossoul, un nouveau défi au pouvoir en Irak qui peine à contenir les violences.

Cette démonstration de force est le fait du groupe radical de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, appelé Daech en arabe) qui gravite le long de la longue frontière poreuse syro-irakienne et qui a réussi à prendre le contrôle de plusieurs secteurs dans le pays depuis janvier.

Les combattants de l'EIIL ont pris d'assaut le matin l'Université d'Al-Anbar à Ramadi, 100 km à l'ouest de Bagdad, après avoir tué les gardes et fait sauter un pont menant à l'établissement à l'aide de voitures piégées, a indiqué la police. Ils ont pris en otages des centaines de personnes - personnel et étudiants, selon une source de sécurité.
Appelées en renfort, les forces spéciales irakiennes appuyées par l'armée et la police ont encerclé un temps l'université avant de lancer l'assaut pour libérer les otages et chasser les assaillants.
En début de soirée, le ministère de l'Intérieur a annoncé que "tous les étudiants pris en otages ont été libérés". Mais selon une source de sécurité, les combats se poursuivaient sur le campus, où les jihadistes occupaient toujours plusieurs bâtiments d'où les forces irakiennes tentaient de les déloger.

Un 'bordel'

Le correspondant de l'AFP a vu des étudiantes évacuées en pleurs du campus des filles par les forces de sécurité qui ont, selon une source de sécurité, réussi à les faire sortir dans des bus.
L'une des étudiantes qui étaient coincées dans le campus avait affirmé par téléphone à l'AFP qu'elle avait été regroupée avec les autres jeunes femmes avant que le chef des insurgés ne viennent leur lancer "nous allons vous donner une leçon que vous n'oublierez jamais". L'insurgé a qualifié l'université mixte de "bordel" où les femmes portent du maquillage, écoutent de la musique et côtoient des hommes, a-t-elle ajouté.

Au même moment, à 300 km plus au nord, des combattants de l'EIIL lançaient des assauts sur plusieurs secteurs de Mossoul, au lendemain d'une journée de combats sanglants dans cette ville où les jihadistes se sont emparés de plusieurs secteurs. Au moins 21 policiers ont été tués ainsi que 38 membres de l'EIIL à Mossoul, selon des sources de sécurité et médicale. Vendredi, 36 personnes avaient péri dans les combats et attentats à Mossoul. Selon un médecin, la morgue avait reçu 80 corps depuis vendredi.
En 48 heures, pas moins de 3.000 familles ont fui les combats, selon une source de sécurité.

Pouvoir 'impuissant'

Cette nouvelle démonstration de force est la dernière en date d'une offensive coordonnée lancée jeudi par l'EIIL à Samarra, à 100 km au nord de Bagdad. Les jihadistes avaient lancé un assaut contre cette ville avant d'en être chassés par l'armée, au prix de violents combats ayant fait des dizaines de morts.

L'EIIL, qui ambitionne d'installer un Etat islamique entre l'Irak et la Syrie voisine, se ravitaille en armes dans ce pays en guerre, où il combat d'autres groupes rebelles, avant de repasser en Irak, selon une source de sécurité. Là, il se cache dans les vastes étendues désertiques de l'ouest, où l'armée est incapable de le traquer par manque notamment de moyens aériens, la seule façon d'y débusquer les jihadistes. C'est dans l'ouest aussi que l'EIIL jouit d'un certain soutien dans des milieux sunnites qui se sentent marginalisés par le pouvoir contrôlé par les chiites.

Fin décembre, plusieurs de ses combattants, alliés à des tribus hostiles au gouvernement, ont pris le contrôle de quartiers de Ramadi et de la totalité de la cité de Fallouja, à 100 et 60 km de Bagdad, un développement inédit depuis l'insurrection ayant suivi l'invasion américaine de 2003.
L'armée a réussi à reprendre la majorité de Ramadi mais l'assaut contre l'université souligne l'impuissance des autorités à rétablir totalement leur contrôle sur la ville. Fallouja est restée néanmoins entièrement sous contrôle de l'EIIL.

L'insécurité est l'un des problèmes majeurs de l'Irak, où les violences ont tué plus de 4.300 personnes depuis le début de l'année.

 

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Des combattants jihadistes ont retenu en otages samedi pendant plusieurs heures des étudiants dans une université près de Bagdad et lancé un assaut meurtrier contre la police à Mossoul, un nouveau défi au pouvoir en Irak qui peine à contenir les violences.Cette démonstration de force est le fait du groupe radical de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, appelé Daech en arabe) qui...

commentaires (2)

Les memes objectifs que boko haram et les memes sources de financements et d'ideologie en 2 endroits differents et loin l'un de l'autre. Tirez vos conclusions tout seul . Priere de publier , je n'ai cite personne et n'ai fait que donner mon avis , merci .

FRIK-A-FRAK

12 h 19, le 08 juin 2014

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Commentaires (2)

  • Les memes objectifs que boko haram et les memes sources de financements et d'ideologie en 2 endroits differents et loin l'un de l'autre. Tirez vos conclusions tout seul . Priere de publier , je n'ai cite personne et n'ai fait que donner mon avis , merci .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 19, le 08 juin 2014

  • Folie totale dans une guerre de religions sans fin qui touche le Moyen Orient sans pitié.

    Sabbagha Antoine

    18 h 02, le 07 juin 2014

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