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Moyen Orient et Monde - Reportage

À Damas, la vraie guerre se passe en bas

Un soldat de l’armée dans les tunnels de Damas. Joseph Eid/AFP

àGuidés par leur ouïe, soldats et rebelles utilisent la ruse dans la guerre des tunnels qu'ils se livrent pour le contrôle de l'entrée orientale de Damas.


« Nous dépendons d'abord de nos oreilles. Lorsque nous localisons la source du bruit, nous creusons en direction de la cible », explique le capitaine Mazen. « Puis c'est la surprise : soit les rebelles sont en face et il y a combats, soit nous coupons leur tunnel, soit nous l'utilisons à notre profit », ajoute cet officier, dont la tanière se trouve au sous-sol d'un immeuble vide à Jobar. Ce quartier est un verrou stratégique tenu par l'armée et qui ouvre sur la place des Abbassides. Si les rebelles la franchissent, ils mettent en danger le système de défense du régime. Près du capitaine, un trou de sept mètres de profondeur conduit à une « chambre d'observation » avec des ordinateurs reliés à des caméras placées dans des tunnels creusés par l'armée.

(Lire aussi : A l'inverse d'Obama, Hillary Clinton voulait armer les rebelles en Syrie)


À Jobar, selon un militaire, se déroule en surface la « guerre soft », avec des tireurs embusqués des deux camps dans des immeubles distants parfois de quelques mètres. Épisodiquement, le canon tonne ou des avions lâchent des barils d'explosifs. Mais la vraie guerre, c'est en dessous, car ici, dit un soldat devant son ordinateur, « il y a deux villes : celle d'en haut plutôt virtuelle et celle en bas, réelle ». Pour éviter les francs-tireurs, tous les immeubles de l'armée comme ceux des rebelles sont reliés par des galeries creusées dans la terre ocre et éclairées par des lampes. Dans la cour d'un édifice de huit étages, deux trous sont visibles. « Le premier souterrain c'est pour le ravitaillement, le second c'est pour communiquer entre nos positions, le troisième sert à l'évacuation de blessés. Le dernier, qui peut descendre à 12 mètres, ceint le bâtiment et si l'ennemi cherche à s'infiltrer nous faisons exploser les bombes que nous avons placées », confie le lieutenant Maher, en treillis et barbe noire.

Au chat et à la souris

De plus, aucun des adversaires ne creuse au même niveau. La raison est simple : s'ils choisissaient toujours la même profondeur, ce serait un jeu d'enfant pour l'adversaire de trouver la galerie. En fait, c'est le jeu du chat et de la souris. « Le capitaine Ali les rend fous car il sait comment creuser pour les prendre de revers », affirme un de ses subordonnés. « La tactique des hommes armés est double, affirme le commandant de la zone, le colonel Ramez : creuser jusqu'à nos bâtiments pour les faire sauter, ou forer des boyaux qui dépassent nos lignes pour entrer dans la ville dans notre dos. » L'équipe du colonel a demandé l'aide d'experts en géologie équipés de capteurs signalant des cavités à une profondeur de 10 ou 15 mètres.

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Pour l'armée, il y a deux lignes rouges : la place des Abbassides et la « tour du 8 mars » à Jobar qui, si les rebelles s'en emparaient, permettrait à leurs tireurs embusqués de prendre sous leur feu la partie est de la ville. Il y a quelques mois, dit le colonel, l'armée avait découvert au dernier moment un tunnel rebelle aboutissant derrière ses lignes, faisant avorter une « attaque massive sur Damas ». Selon un officier des renseignements, leur tactique serait d'envoyer un groupe de 30 kamikazes pour s'emparer de plusieurs immeubles afin d'ouvrir la voie à 1 000 rebelles qui sèmeraient le chaos dans les rangs de l'armée.
Dans un document intitulé la « guerre des tunnels », le bureau de presse des Forces révolutionnaires en Syrie (rebelles) affirme que ces galeries ont plusieurs objets : sécuriser le ravitaillement des villes assiégées, atteindre l'ennemi et détruire ses positions.
« Il n'y a jamais au monde un réseau de tunnels aussi dense qu'en Syrie », note Salim Harba, chercheur en affaires stratégiques à Damas.

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commentaires (3)

Les bandes armées et les terroristes pensaient vraiment que l'armée Syrienne allait se contenter de les combattre en surface alors qu'ils faisaient mauvause compagnie aux rats dans les égouts? Oui c'est vraie qu'elle n'était pas préparer pour combattre dans ces endroits nauséanbonds.. mais l'armée Syrienne à des amis qui creusent des tunnels depuis des décennies avec les techniques les plus avancées au monde qui ferait rougir de honte un vieux mineur et qui la lui ont transmises. Les sioccidentaux et leurs amis très démocratiques des arabies du golfe pensaient vraiment que l'on pouvait apprendre aux singes à faire la grimace? Certes, les puceaux ont acquis un avantage certain du à la surprise du creusage.. mais maintenant.. hein??

Ali Farhat

19 h 14, le 07 juin 2014

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Commentaires (3)

  • Les bandes armées et les terroristes pensaient vraiment que l'armée Syrienne allait se contenter de les combattre en surface alors qu'ils faisaient mauvause compagnie aux rats dans les égouts? Oui c'est vraie qu'elle n'était pas préparer pour combattre dans ces endroits nauséanbonds.. mais l'armée Syrienne à des amis qui creusent des tunnels depuis des décennies avec les techniques les plus avancées au monde qui ferait rougir de honte un vieux mineur et qui la lui ont transmises. Les sioccidentaux et leurs amis très démocratiques des arabies du golfe pensaient vraiment que l'on pouvait apprendre aux singes à faire la grimace? Certes, les puceaux ont acquis un avantage certain du à la surprise du creusage.. mais maintenant.. hein??

    Ali Farhat

    19 h 14, le 07 juin 2014

  • Vraiment étonnant ce jeu du chat et de la souris dans une longue guerre civile syrienne qui ne finit plus .

    Sabbagha Antoine

    15 h 15, le 07 juin 2014

  • Imagine une seconde que les , comment les appeler , rebelles , mercenaires, salafistes ... je ne sais quoi , mais imaginez qu'ils renversent le liberateur Bashar , et regardez du cote de la Lybie , ou un dictateur est ecarte ou se trouve le pays . Et en Lybie point de chiites ou de chretiens ,ca se passe inter frères de religion . Et je ne prends pas l'exemple de l'Irak , de l'Egypte de l'Algerie de l'afghanistan etc... et meme de la Tunisie qui reussit mieux que les autres mais qui n'est pas totalelemtn sorti de l'auberge . SVP publiez , je ne vise personne mais ouvrez les yeux sur ceux qui me repondrait . Merci .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 22, le 07 juin 2014

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