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Liban - Liban

Dette : sans président, le Liban pourrait manquer, pour la première fois, le versement d’une traite

L'un des problèmes que pose la vacance présidentielle porte sur la promulgation des lois. Celle-ci se fait par décret du président de la République, cosigné par le Premier ministre. La signature du chef de l'État peut-elle être omise, ou remplacée, en cas de vacance ? La question est pour l'instant reléguée au second plan, au profit de la question de l'équilibre entre la présidence du Conseil et le Conseil des ministres dans l'exercice intérimaire des prérogatives présidentielles. La compétence du Parlement à légiférer continue elle aussi de meubler le débat.


À en croire certains milieux du Futur, l'on se dirigerait vers une entente dans les prochains jours sur le mécanisme de fonctionnement de l'exécutif et du législatif. Mais que le débat se décante ou non, la question de la promulgation des lois risque de ne pouvoir trouver de solution en politique. Et cet obstacle, qui prouverait la nécessité d'élire un chef de l'État, risque d'affecter en profondeur la vitalité du pays.
Le Liban devra en effet gérer un « grave problème » à caractère financier, au début du mois de juillet : il doit verser une traite de plusieurs centaines de millions de dollars US, qui vient à échéance le 1er juillet. Le hic est que la loi qui permet au gouvernement d'émettre des bons du Trésor pour garantir le versement des dettes à l'échéance touche à sa fin. La valeur des bons du Trésor qu'elle permet d'émettre se limite à 65 millions de dollars US, ce qui est de loin inférieur à la dette à verser. Le ministre des Finances ne peut agir sans loi.
Certes, une solution pourrait se trouver au niveau des réserves de la Banque centrale, mais y recourir serait très grave. « Une diminution infime de ces réserves baisserait immédiatement l'indice de confiance auprès des acteurs internationaux », relève le ministre d'État Nabil de Freige.


En même temps, si la traite n'est pas versée à temps, le Liban peinera à trouver des créanciers et subira surtout un redoublement des taux d'intérêt sur ses dettes, selon le ministre. Il revient sur l'exemple du Venezuela qui, n'ayant pu émettre des bons du Trésor à cause d'une situation de crise politique, a manqué au versement d'une traite. La conséquence a été une multiplication du taux d'intérêt sur sa dette publique, atteignant les 28 %.
Le taux d'intérêt moyen de la dette publique libanaise est d'environ 6 %. « Le Liban n'a jamais manqué au paiement d'une traite », affirme Nabil de Freige. Il précise même qu'en 2005, trois années après les accords de Paris II, « le service de la dette était couvert par les rentrées. Aujourd'hui, on en est au point de nous endetter pour payer l'intérêt de la dette ».


Une loi doit être votée et promulguée pour permettre d'émettre les bons du Trésor nécessaires. L'on ne peut se contenter d'une solution circonstancielle, ou s'ingénier à improviser un moyen de versement de la dette, puisque de nouvelles traites sont attendues dans les mois qui suivent.
Le directeur de la Banque mondiale s'est entièrement mis à la disposition du Liban, croit-on savoir. Mais comment subvenir aux besoins d'un pays lorsque l'entente intérieure sur ces besoins fait défaut ?

 

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