Dans un nouveau message adressé lundi au peuple libanais, la Coalition nationale syrienne (opposition) appelle l'État libanais à agir pour mettre un terme à la « grande infamie historique » que représente selon lui la participation du Hezbollah à la guerre en Syrie, et rappelle ses précédents engagements à l'égard du Liban.
Voici de larges extraits de ce message, le troisième qu'adresse l'opposition syrienne au peuple libanais depuis le début de la crise en Syrie :
« C'est un salut sincère et fraternel de la Syrie révoltée contre la tyrannie au cher Liban et à tous ses fils qui boivent avec nous depuis quarante ans à la même coupe amère du régime criminel des Assad.
« Entre nos deux peuples, il y a une histoire commune et riche, un présent partagé et un avenir prometteur, car la démocratie en Syrie est un soutien à l'indépendance du Liban. Tout comme l'existence de deux États souverains et démocratiques en Syrie et au Liban sont un soutien à un État indépendant en Palestine.
« Cette vérité n'autorise cependant personne à œuvrer en vue d'imposer une tutelle au Liban et à le dominer, ainsi que l'avait fait le régime assadiste sous le slogan du "peuple unique dans deux pays". Au contraire, elle nous pousse à respecter votre indépendance et à adopter une politique unique fondée sur la non-ingérence de chacun d'entre nous dans les affaires intérieures de l'autre.
« Sur cette base, nous restons déterminés, dans le cadre de l'entente avec votre gouvernement légitime et indépendant, à reconsidérer les accords et conventions conclus à l'époque de la détestable tutelle sur le Liban. De même, nous œuvrerons en vue d'établir des relations diplomatiques équilibrées entre les deux pays, nous procéderons au tracé de la frontière et nous enquêterons sérieusement sur le dossier des détenus et des disparus libanais.
« Il y a neuf ans, vous aviez réussi à vaincre le régime assadiste au Liban. Notre grand peuple syrien, qui a brisé les murs de la peur, sera lui aussi, inéluctablement, victorieux. Mais notre révolution n'a pas besoin d'utiliser votre territoire libanais dans la lutte qu'elle mène, et de fait, elle ne l'utilise pas. Au contraire, c'est le régime criminel qui tente par tous les moyens de brouiller les cartes dans l'espoir vain de gagner du temps (...). Nous n'accepterons pas que le Liban soit lié à la crise du régime assadiste.
« Nos honorables frères libanais de toutes les régions, de toutes les confessions et de tous les partis,
« La Syrie n'est plus aujourd'hui seulement un pays sinistré, elle est le théâtre du crime du siècle, perpétré de sang-froid par un régime sauvage avec toutes les armes dont il dispose, y compris les armes de destruction massive.
« L'une des facettes les plus dangereuses de cette réalité est l'exode de plus d'un million de Syriens, jusqu'ici, vers le Liban, fuyant la mort que le régime répand dans toutes les régions de la Syrie. Voilà la cause fondamentale du déplacement des populations syriennes. Ceux qui attribuent cet exode à d'autres raisons sont injustes ou ignorants. Nous sommes parfaitement conscients des conséquences trop lourdes de cet exode sur le Liban sur les plans démographique, économique, sécuritaire et social. Mais il s'agit par définition d'un exode contraint et provisoire (...). C'est pourquoi les discours de mise en garde contre une implantation hypothétique sont inutiles.
« L'État libanais a le droit de réclamer des communautés arabe et internationale des aides rapides et appropriées pour prendre en charge dignement les réfugiés.
« Il a également le droit d'exercer sa souveraineté sur son territoire, tout en remplissant son devoir d'organiser les opérations de prise en charge des réfugiés en préservant leur dignité et sans enfreindre la loi. Dans ce cadre, nous prions l'État libanais, pendant qu'il exerce son droit et remplit son devoir, de ne pas permettre que les réfugiés fuyant la répression du régime assadiste lui soient remis sous un prétexte ou un autre.
« Et, indépendamment de toute considération politique, la Coalition nationale syrienne tend la main au gouvernement libanais et aux ONG et se dit prête à coopérer de façon à réduire le poids supporté par le Liban.
« La plus grande injustice commise envers notre soulèvement est de le qualifier de "terroriste", à l'heure où le régime prétend défendre la paix, la stabilité et les minorités face aux takfiristes et aux terroristes. Mais à côté du terrorisme d'État caractérisé que ce régime exerce, notre peuple est la cible du terrorisme d'un autre État, l'Iran, qui envoie des forces des Bassidjis iraniens et du Hezbollah libanais pour le tuer. De même, plus personne n'ignore les rapports entretenus par les terroristes affiliés à el-Qaëda, qu'ils soient de "Daech" (EIIL) ou d'autres organisations, avec les services de renseignements syriens et iraniens. D'ailleurs, ces groupes ne combattent en pratique que l'Armée syrienne libre et les forces qui sont regroupées sous son giron, alors que pour sa part la Coalition nationale syrienne a proclamé franchement son rejet du terrorisme, qu'il soit takfiriste sunnite ou bien chiite.
« Il nous faut rappeler à certains chiites du Liban, ceux qui viennent combattre notre peuple aux côtés du régime criminel, que notre terre (abrite des lieux saints chiites) et que la Syrie avait ouvert son cœur et ses foyers en 1993, en 1996 et en 2006 à tous les fils du Liban-Sud qui fuyaient la sauvagerie de l'agression israélienne (...). Voilà pourquoi l'État libanais est le premier concerné par la nécessité de mettre un terme à cette grande infamie historique. Mais tout en condamnant le combat que mène le Hezbollah en Syrie, nous proclamons notre refus de tout acte de vengeance contre nos frères pacifiques au Liban, à quelque confession qu'ils appartiennent. » (...)
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commentaires (5)
Ces mêmes gens à la ramasse totale , se verront un jour entrain de demander au hezb résistant une wasta pour intégrer le futur gouvernement légitime de la Syrie libérée , après l'élection du libérateur par 99,99999999% des voix des justes .
FRIK-A-FRAK
14 h 13, le 28 mai 2014