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À La Une - Rapport

En Irak aussi, l'armée utilise des barils d'explosifs

Les autorités rejettent les accusations portées par HRW.

Des forces de sécurité irakiennes affrontent des combattants de Daech (ou EIIL) à Ramadi (Ouest de l'Irak), le 26 mai 2014. Plus de 420. 000 personnes ont déjà fui les villes de Fallouja et Ramadi dans la province des Anbars, depuis le début de l'année. Reuters/Stringer

L'armée irakienne largue des barils d'explosifs sur des zones d'habitation, et a pu cibler un hôpital dans sa lutte contre les insurgés qui contrôlent la ville de Fallouja, à l'ouest de Bagdad, a dénoncé mardi l'ONG Human Rights Watch.

L'utilisation de ces barils bourrés de charges explosives est aussi imputée à l'armée syrienne dans sa guerre contre les rebelles.

 

Les accusations, rejetées par les autorités irakiennes, interviennent alors que des combattants anti-gouvernementaux contrôlent depuis janvier Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad, sans que les forces de l'ordre parviennent à les en déloger. Outre Fallouja, des insurgés s'étaient aussi emparés en début d'année de certains quartiers de Ramadi, une ville à 40 km plus à l'ouest.

C'est la première fois que d'importantes villes échappent ainsi au contrôle des autorités depuis la vague de violences qui a suivi l'invasion de l'Irak par une coalition internationale dirigée par les États-Unis en 2003.

 

L'ONG basée à New York a également indiqué que les violations commises par les jihadistes de Daech (l’État islamique en Irak et au Levant, ou EIIL), l'un des principaux groupes actifs à Fallouja, pourraient s'apparenter à des crimes contre l'humanité.

 

Dossier : Maliki, « l'homme fort » de Bagdad à défaut de mieux

 

Interrogée à plusieurs reprises par l'AFP, l'armée s'est abstenue de tout commentaire, mais HRW indique dans son rapport que l'armée a démenti avoir visé le principal hôpital de Fallouja, et le porte-parole du Premier ministre Nouri al-Maliki a nié dans un communiqué le recours à des barils d'explosifs.

"Si l'on en juge ce que l'EIIL a revendiqué avoir fait (...) (ils) ont commis des crimes horribles", a dit le chercheur Irak à HRW, Erin Evers, en référence aux attentats suicide, attentats à la voiture piégée et exécutions sommaires que Daech a revendiquées. Mais on ne peut pas comparer leurs actes aux "crimes d'un gouvernement qui fait fi de sa responsabilité à protéger les populations civiles et (...) celle de respecter ses propres lois ainsi que les lois internationales".

 

(Lire aussi : Daech déterminé à établir un État islamique entre la Syrie et l'Irak)

 

"Raids répétés"

Citant des témoins, des habitants et un responsable de sécurité, HRW a affirmé que depuis début mai, les forces de sécurité avaient bombardé aux barils d'explosifs des secteurs d'habitation à Fallouja, pour tenter de reconquérir la cité. L'ONG affirme avoir passé en revue des vidéos et photos montrant des restes d'engins de ce type après leur explosion.

 

Se basant toujours sur des témoins et des photographies, l'ONG a fait état par ailleurs "de raids répétés (...) (qui) font vraiment penser que l'hôpital a été pris pour cible". Erin Evers souligne que l'offensive des forces gouvernementales était déjà violente depuis janvier mais "les bombardements de l'hôpital ont nettement augmenté en février et mars".

Les troubles dans cette région ont provoqué le déplacement de plusieurs centaines de milliers de personnes des villes de Ramadi et Falloujah. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué lundi que l'eau, la nourriture et autres produits de première nécessité étaient désormais en quantités très limitées. "L'accès aux services de santé à Fallouja a été considérablement interrompu", affirme Patrick Youssef, chef de la délégation du CICR en Irak. "Les fournitures médicales commencent à manquer", a-t-il déploré.

 

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