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Européennes : victoire historique pour l'Ukip europhobe

"L'armée populaire de l'Ukip a parlé ce soir, et a délivré le résultat le plus extraordinaire en 100 ans de vie politique britannique", déclare Nigel Farage.

Nigel Farage savourant la victoire historique de son parti, l'Ukip (parti pour l'indépendance du Royaume-Uni) europhobe, aux élections européennes, le 25 mai 2014. AFP/CARL COURT

L'Ukip europhobe de Nigel Farage a remporté une victoire historique aux Européennes avec un score de 27,5% et un nombre de députés supérieur à ceux des trois partis classiques secoués par le "séisme", après le dépouillement de 10 des 12 régions électorales britanniques.

 

A l'annonce de sa propre réélection dans la région sud-est de l'Angleterre, peu avant 01H00 locale lundi (00H00 GMT), le patron de la formation populiste a réitéré sa déclaration de guerre à l'immigration, sa bête noire, et à l'Union européenne, dont il veut claquer la porte.
"Vous n'avez pas fini d'entendre parler de nous", a-t-il déclaré triomphalement, à un an des élections législatives. "L'armée populaire de l'Ukip a parlé ce soir, et a délivré le résultat le plus extraordinaire en 100 ans de vie politique britannique", s'est vanté le dirigeant de 50 ans.
Depuis 1906, aucun autre parti que ceux des conservateurs et des travaillistes n'a remporté un scrutin national.

 

(Revue de presse : Les éditorialistes français et la presse européenne évoquent un choc, un ""séisme")


Vers 02H00 GMT, les résultats dans 10 des 12 régions électorales que compte le Royaume-Uni accordaient 23 sièges à l'Ukip, soit 14 de plus que dans le parlement sortant.
Le Labour d'opposition arrivait ensuite avec 25,4% et 18 eurodéputés. Les conservateurs au pouvoir, vainqueurs des précédentes Européennes, étaient relégués en troisième position à 23,9% des suffrages et 18 eurodéputés.
Pour les libéraux-démocrates europhiles, membres du gouvernement de coalition, le scrutin s'apparente carrément à une débâcle. Ils enregistraient un score misérable de 6,9% et ne conservaient plus qu'un siège de député, après en avoir perdu 9. De quoi incommoder encore plus le vice-Premier ministre Nick Clegg, déjà confronté à des appels à la démission de la tête de ce parti.


Les résultats des deux dernières régions électorales, l'Ecosse et l'Irlande du nord, devaient être connus lundi aux alentours de la mi-journée.
Le Royaume-Uni compte 73 députés au parlement européen.

 

(Portrait : Nigel Farage, le Britannique qui voulait sortir Londres de l'UE)

 

Surenchère eurosceptique
L'Ukip a progressé sur l'ensemble du territoire, aux dépens des conservateurs dans le sud et dans les fiefs travaillistes du nord. Il paraissait en voie de décrocher son premier siège en Ecosse où les indépendantistes du SNP devaient maintenir leur représentation au parlement de Strasbourg, à quatre mois d'un référendum d'autodétermination historique.


Le "séisme" promis avait été précédé d'une première secousse lors d'élections locales tenues en même temps que les Européennes jeudi. L'"Uk Independence Party" (Ukip, parti pour l'indépendance du Royaume-Uni) ayant réalisé à cette occasion une percée dans les conseils municipaux.


L'Ukip apparaît désormais comme un quatrième acteur de poids dans le paysage politique britannique et oblige les autres partis à clarifier sinon radicaliser leurs positions sur l'Europe, dans un pays traditionnellement eurosceptique.
C'est le cas du Premier ministre David Cameron, qui se retrouvera soumis à une pression accrue dans son propre camp, après avoir été contraint à promettre la tenue d'un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE en 2017. Dès dimanche, Nigel Farage a demandé d'accélérer le calendrier.
Plusieurs médias conservateurs ont par ailleurs avancé ce week-end que le gouvernement s'apprêtait à introduire très prochainement une législation renforcée contre l'immigration.

 

(Enjeux et acteurs : les clés pour décrypter les élections européennes)


Si l'Ukip n'a pour l'instant aucun député à Westminster, il espère en décrocher plusieurs aux législatives de mai prochain. Sinon avant, à l'occasion d'une partielle convoquée à Newark (centre de l'Angleterre) en juin.


Au parlement européen, il a jusqu'ici refusé toute alliance formelle avec le Front national, qui est arrivé en tête en France, avec 25,4% selon des résultats quasi définitifs.
"Nous allons avoir un bon nombre d'eurosceptiques élus au Parlement européen", s'est cependant félicité Farage, qui rêve d'une minorité de blocage des anti-UE. "Je ne veux pas seulement que la Grande-Bretagne quitte l'Union européenne, je veux que l'Europe abandonne l'Union européenne", a-t-il lancé dimanche soir.
"Je ne crois pas que ce drapeau, cet hymne, et ce président dont personne ne connaît vraiment le nom représentent ce que l'Europe devrait être". "Je pense que jusqu'à maintenant l'intégration européenne, que vous le vouliez ou non, semblait inévitable et je pense que ce sentiment va disparaître avec les résultats de ce soir", a encore déclaré le leader de l'Ukip.


Le ministre conservateur des Affaires étrangères William Hague, tout en se disant "inquiet" de la montée des partis d'extrême droite en Europe, a estimé que Bruxelles devait entendre le "mécontentement croissant" des électeurs en opérant des réformes.

 

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L'Ukip europhobe de Nigel Farage a remporté une victoire historique aux Européennes avec un score de 27,5% et un nombre de députés supérieur à ceux des trois partis classiques secoués par le "séisme", après le dépouillement de 10 des 12 régions électorales britanniques.
 
A l'annonce de sa propre réélection dans la région sud-est de l'Angleterre, peu avant 01H00 locale lundi...

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