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Moyen Orient et Monde - Société

L’Iran écartelé entre islam et modernité

La jeunesse vit à l'heure de la mondialisation et réclame son « droit au bonheur ».

L’arrestation de jeunes Iraniens que l’on voit danser ensemble sur le tube Happy de Pharrel Williams, dans cette capture d’écran tirée de YouTube, illustre la contradiction entre un régime soucieux de se protéger contre la « guerre culturelle », qu’il accuse l’Occident de lui livrer, et une partie de sa jeunesse qui vit à l’heure de la mondialisation et réclame son « droit au bonheur ».

L'arrestation de jeunes Iraniens dansant ensemble, dans un appartement, dans la rue et sur plusieurs toits de Téhéran, sur le tube de Pharrel Williams posté sur Youtube, illustre la contradiction entre un régime soucieux de se protéger contre la « guerre culturelle », qu'il accuse l'Occident de lui livrer, et une partie de sa jeunesse fascinée par l'Ouest.


Le phénomène « Happy », du chanteur pop américain a atteint l'Iran en avril imitant de nombreux autres internautes dans le monde. La vidéo où l'on voit des jeunes filles ne portant pas le voile, obligatoire pour toutes les femmes en République islamique, était « une raison d'être heureux », précisaient les auteurs à la fin du clip.

 

 

 

Mais elle a provoqué la colère des milieux conservateurs, estimant que les Iraniens, notamment les jeunes, délaissent les valeurs islamiques pour se tourner vers un mode de vie plus occidental. Les jeunes ont été accusés d'avoir « heurté la chasteté du public » ce qui a provoqué de virulentes réactions sur les réseaux sociaux. En effet, de nombreux Iraniens se sont dit choqués et certains observateurs se demandaient si « être heureux en Iran est un crime ». Le chanteur Pharrel Williams a, quant à lui, estimé qu'il « est plus que triste que ces enfants soient arrêtés pour avoir essayé de répandre la joie ». Les six jeunes, dont la photographe de mode Reihane Taravati, ont depuis été libérés sous caution. « Le régime montre qu'il a de la compréhension pour sa jeunesse qui a besoin d'exulter », explique un diplomate sous le couvert de l'anonymat.


La question des libertés publiques et des droits des femmes est revenue au centre des débats depuis l'élection en juin 2013 de Hassan Rohani. En effet, il avait fait campagne pour davantage de libertés culturelle et sociale dans la République islamique, notamment en demandant à la police de faire preuve de tolérance au sujet du voile, alors que l'Internet est filtré par les autorités qui bloquent la plupart des accès aux réseaux sociaux, comme Facebook et Twitter. La semaine dernière, M. Rohani avait affirmé que l'Internet devait être « une occasion de faciliter les communications, améliorer l'efficacité et créer des emplois ». D'ailleurs, sur son compte Twitter, il a également envoyé un message expliquant que « le bonheur est le droit de notre peuple. Nous ne devrions pas être trop durs face à des comportements causés par la joie » en soutien aux jeunes fans de Pharrell Williams.

 

 

Société connectée
Reste que les valeurs continuent d'imprégner la société iranienne. En témoignent les plusieurs milliers de personnes qui ont récemment manifesté à Téhéran pour réclamer la stricte application du port du voile et protester contre une page Facebook où une centaine d'iraniennes ont posté des photos d'elles non voilées dans les lieux publics. En mars, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait mis en garde contre « l'invasion » de valeurs culturelles occidentales qui menace celles de la République islamique. Pourtant l'Iran est l'un des pays du Moyen-Orient les plus connectés avec plus de 30 millions d'utilisateurs d'Internet. Et plus de 55 % de la population – 77 millions d'habitants – a moins de 30 ans.


Paradoxalement, en juin l'année dernière, la police était largement absente quand des millions d'iraniens ont envahi les rues, dansant et chantant pendant des heures pour fêter la qualification de l'équipe nationale au Mondial 2014 de football au Brésil. À l'époque, l'ayatollah Ali Khamenei avait lui aussi remercié la sélection d'avoir apporté « du bonheur » aux Iraniens.

 

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L'arrestation de jeunes Iraniens dansant ensemble, dans un appartement, dans la rue et sur plusieurs toits de Téhéran, sur le tube de Pharrel Williams posté sur Youtube, illustre la contradiction entre un régime soucieux de se protéger contre la « guerre culturelle », qu'il accuse l'Occident de lui livrer, et une partie de sa jeunesse fascinée par l'Ouest.
Le phénomène...

commentaires (4)

Des tarés, on vous l'a déjà dit, ces mollâhs Per(s)cés !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

01 h 50, le 24 mai 2014

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Commentaires (4)

  • Des tarés, on vous l'a déjà dit, ces mollâhs Per(s)cés !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    01 h 50, le 24 mai 2014

  • L'ENTURBANISME DE L'OBSCURANTISME Y PRÉVAUDRA !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 16, le 23 mai 2014

  • Là aussi un peuple soumis et opprimé. Ceux qui les manipulent sont tous rangés à la même enseigne du totalitarisme qui produit des êtres immondes comme ceux qui dirigent la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l'Iran, la Syrie et bien d'autres.

    Robert Malek

    21 h 44, le 23 mai 2014

  • C'est le déroulement naturel et logique de tout peuple que de s'ouvrir par soi même et pour soi même , et de refuser que cela lui soit imposé par les tanks de l'otan . Tous les W.E en israel les juifs orthodoxes cassent des pare brises à coup de batte de base ball à jérusalem et tel aviv pour cause de non shabat , et l'olj n'en parle point . Pourquoi ?

    FRIK-A-FRAK

    17 h 19, le 23 mai 2014

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