Rabih Keyrouz, chevalier des Arts et des Lettres

C'est au cours d'une cérémonie émouvante qu'a eu lieu à Paris, le 20 mai, la remise de la médaille de chevalier des Arts et des Lettres à Rabih Keyrouz par la ministre française de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti. Le couturier libanais, qui a récemment présenté à Paris une collection hautement symbolique sous le titre évocateur « Entre Barbès et Batroun », est ainsi reconnu non seulement pour son talent éblouissant, mais pour le caractère fédérateur de son travail, véritable pont entre deux cultures.
Décrivant le style de Keyrouz, Mme Filippetti a souligné : « Chez vous, c'est le corps émancipé qui porte le vêtement et non pas l'inverse. C'est l'attitude qui dicte le tombé du tissu : la robe, dans la pudeur d'une longueur ou l'audace d'une fente, se laisse basculer vers l'arrière par le seul mouvement d'une épaule. » Et d'ajouter : « Entre Barbès et Batroun, comme le suggère votre dernière collection, votre univers traduit les influences de votre Liban natal et d'un Occident métissé : à la fluidité et la souplesse méditerranéennes répondent la sophistication et l'extrême structure du Paris urbain. »

À son tour, Rabih Keyrouz, qui a dédié sa médaille à son « papa, qui aurait été si fier de voir son fils si officiellement reconnu », à ses proches et à « toutes ces mains artisanes et françaises qui tissent et cousent chaque jour un peu plus l'histoire de notre Maison (la Maison Rabih Keyrouz) », a commencé son petit discours en citant la célèbre chanson de Joséphine Baker, J'ai deux amours, mon pays et Paris. C'est avec beaucoup d'émotion qu'il a conclu en lançant : « Vive la France et vive la République ! », non sans préciser que ces mots, dans sa bouche de Libanais, prenaient à cet instant toute leur dimension.

Pour mémoire

Rabih Kayrouz orientaliste

Maison Rabih Kayrouz à Saint-Tropez

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