Le président des Forces libanaises Samir Geagea et le député Henri Hélou, deux des candidats déclarés à la présidentielle, ont été reçus hier par le patriarche Béchara Raï.
M. Geagea a affirmé avoir rendu compte au chef de l'Église maronite des entretiens qu'il vient d'avoir à Paris avec Saad Hariri. « Le patriarche et moi avons déploré le prévisible torpillage, demain (aujourd'hui), du quorum parlementaire et l'impossibilité d'élire un nouveau président de la République. Nous avons beaucoup réfléchi, le patriarche et moi en ma qualité de candidat du 14 Mars, sur les possibilités d'agir qui s'offrent encore pour éviter la vacance de la présidence. Hélas, nous n'en voyons aucune pour le moment. »
M. Geagea a confirmé qu'avec Saad Hariri, il avait envisagé « toutes les possibilités », y compris la candidature de Michel Aoun. « J'ai donné mon avis à ce sujet, et les choses en sont restées là », a-t-il noté. À ce sujet, Samir Geagea a exhorté Michel Aoun à se rendre à la séance parlementaire d'aujourd'hui et à donner aux députés de son bloc une consigne de participation au vote.
« S'il obtenait la majorité absolue de 65 voix, je serais le premier à l'en féliciter », a-t-il assuré. Et d'ajouter : « Par contre, le torpillage du quorum et, pratiquement, de la présidence de la République est une chose inadmissible. »
Au sujet de la proposition d'extension du mandat du président Sleiman avancée par le patriarche, M. Geagea a affirmé que « cette proposition est mort-née, car elle ne recueillera pas au Parlement les voix requises ». (La majorité des deux tiers, puisqu'elle prévoit un amendement de la Constitution.)
Par ailleurs, le chef des Forces libanaises a affirmé avoir passé en revue avec Mgr Raï divers moyens pour empêcher la vacance présidentielle de se prolonger.
Hélou
Pour sa part, M. Hélou a affirmé qu'il a discuté avec le patriarche maronite de l'échéance présidentielle, ajoutant qu'il était ouvert à d'autres candidatures éventuelles. « En ce moment, nous devons jeter des ponts et non construire des murs », a-t-il lancé en quittant.
L'entité libanaise est menacée !
De leur côté, la Fondation maronite dans le monde, la Ligue maronite et le Conseil central maronite, présidés respectivement par Michel Eddé, Samir Abillama et Wadih el-Khazen, ont mis en garde hier, depuis Bkerké, contre « les menaces représentées par la non-élection d'un président dans les délais constitutionnels ».
Réunis sous la présidence du patriarche Raï, les trois institutions ont tenu à manifester leur solidarité totale avec les orientations du chef de l'Église maronite au sujet de l'échéance présidentielle, soulignant « l'importance de respecter le pacte national et d'éviter le vide, tout en sauvegardant cette composante essentielle qu'est la composante chrétienne ».
« Nous mettons en garde tous les députés, à quelque communauté qu'ils appartiennent : le blocage de l'élection présidentielle est contraire à l'esprit et à la lettre de la Constitution, ainsi qu'au pacte national, il menace l'entité libanaise. La non-élection d'un président de la République va porter atteinte au sommet de la pyramide du pouvoir et conduira certainement à la paralysie des institutions. »
Notons que le patriarche Raï a reçu en outre le député Assaad Hardane (PSNS), l'ex-député Élie Ferzli ainsi que l'ambassadeur d'Italie.
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IL Y QUAND MÊME UNE CHOSE À FAIRE : C'EST DE NE PLUS LE REFAIRE !!!
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 43, le 22 mai 2014