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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Daech déterminé à établir un État islamique entre la Syrie et l’Irak

Les jihadistes profitent de l'argent du pétrole pour obtenir le soutien de la population.

Un membre de Daech. AFP/Archives - Karam Al-Masri

Les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (Daech, EIIL) ont relancé leur tentative d'installer un État islamique dans une région située entre la Syrie et l'Irak, selon des rebelles et militants syriens et une ONG.

« Leur nom est l'État islamique en Irak et au Levant, leur objectif est de réunir les secteurs frontaliers entre (les deux pays), d'y installer leur État, puis de continuer à l'étendre », affirme Abdel Salam Hussein, militant et citoyen-journaliste. « Je suis en ce moment à al-Boukamal (à la frontière irakienne), Daech tente de mettre fin à l'autorité du Front al-Nosra (la branche syrienne d'el-Qaëda) dans cette région et s'ils réussissent ils prendront toute la région » de Deir ez-Zor (Est), ajoute Hussein.

L'objectif du groupe ultraradical a toujours été de créer une zone sous son contrôle s'étendant à la fois en Syrie et en Irak, mais en janvier une attaque massive lancée par des rebelles et des jihadistes rivaux avait stoppé Daech. Les combattants de Daech s'étaient alors retranchés dans la province de Raqa, dans le nord de la Syrie.

Pétrole, argent, armes
Après avoir perdu la bataille en février contre al-Nosra et les rebelles islamistes, Daech a déployé « 3 000 combattants à Deir ez-Zor en provenance de Raqa ces dernières semaines », selon le porte-parole des rebelles opposés à Daech Omar Abou Layla. « La majorité des combattants étaient étrangers dont des Européens, Tunisiens et Saoudiens. » « Daech a reçu des ordres de leur leader Abou Bakr al-Baghdadi de s'attaquer à Deir ez-Zor pour la prendre. C'est leur principale voie d'accès vers l'Irak », a-t-il déclaré.

 

(Lire aussi : En Syrie, les groupes islamistes s'engagent à respecter les droits de l'Homme)

Parallèlement aux combats quotidiens de Daech contre les rebelles et le Front al-Nosra, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et des militants ont rapporté une recrudescence des attaques à la voiture piégée dans les zones de combats.

Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a confirmé l'expansion de Daech. « Ils poussent les tribus à leur prêter allégeance et combattent les factions rivales dans l'objectif de préserver leur hégémonie. » « Daech a du pétrole, de l'argent et des armes », ajoute-t-il, rappelant que ses combattants avaient saisi en 2013 les dépôts d'armes du régime.

Selon l'OSDH et le militant Hussein, Daech contrôle la majorité de la zone s'étendant à l'est de l'Euphrate, dans la province pétrolière et tribale de Deir ez-Zor bordant l'Irak. Selon Hussein, dans cette province les questions de pétrole et de loyauté sont plus importantes que la défense d'une idéologie.
Des dirigeants rebelles à al-Boukamal, un passage-clef entre l'Irak et la Syrie toujours sous contrôle de Daech, « ont prêté allégeance à l'EIIL », témoigne-t-il. Des rebelles et des jihadistes opposés à Daech les combattent, mais ils ont subi de lourdes pertes. « Et avec tout l'argent du pétrole venant à Deir ez-Zor, Daech est en mesure de conserver ses stocks de munitions bien approvisionnés », indique-t-il.

 

(Pour mémoire: « Je soutiens le jihad, mais s'il s'agit de monter des attentats aveugles, c'est non »)

 

De plus, dans l'objectif de gagner le soutien de la population dans une région appauvrie par des décennies de marginalisation et par la guerre, Daech procède à des distributions de nourriture. « L'autre jour, ils ont distribué des fruits aux familles. C'est une tactique pour avoir leur soutien », souligne le militant. Mais le porte-parole Abou Layla affirme que ce groupe n'a pas d'avenir à Deir ez-Zor. « Ils veulent utiliser la force pour créer un État brutal, extrémiste qui n'a rien à voir avec l'islam et la population rejette cela. » « Chaque jour, nous combattons Daech et le régime, sans une seule balle ou un seul dollar d'aide venant de l'extérieur, assure Abou Layla. Et jamais ils ne pourront prétendre avoir un véritable soutien. Personne en Syrie veut de Daech. »

 

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Les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (Daech, EIIL) ont relancé leur tentative d'installer un État islamique dans une région située entre la Syrie et l'Irak, selon des rebelles et militants syriens et une ONG.
« Leur nom est l'État islamique en Irak et au Levant, leur objectif est de réunir les secteurs frontaliers entre (les deux pays), d'y installer leur État, puis...

commentaires (4)

Il est bien évident que le changement en Syrie ne passera pas par la folie et la sauvagerie de primates comme Daech ou Al-Qaëda. Il faut rappeler encore une fois que c'était une révolte pacifique de la population syrienne contre ses dirigeants qui était à l'origine du mouvement en Syrie en 2011 et que ces manifestations ont été réprimées dans le sang par le régime au lieu de satisfaire le peuple en appliquant des réformes. La fissure s'est ensuite élargie à partir du moment où les vrais révolutionnaires syriens n'ont pas eu l'appui international espéré, ouvrant ainsi un boulevard au régime syrien pour transformer la crise comme bon lui semblait. Résultat, on compte les morts, les réfugiés, les déplacés, les victimes de la barbarie humaine provoquée par les jihadistes ou les chabbiha ou les soldats syriens. Tout cela est bien clair mais les traîtres libanais ne convainquent personne (à part qui on sait) en voulant faire croire qu'ils envoient les mercenaires tarés de Dieu mourir en Syrie pour protéger le Liban ! Les vrais Libanais aspirent à se dissocier complètement de la crise syrienne mais avec l'éventualité du petit suiviste Aoun à la tête de l'Etat, c'est bien tout le contraire qui, très certainement, se passerait.

Robert Malek

18 h 07, le 22 mai 2014

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Commentaires (4)

  • Il est bien évident que le changement en Syrie ne passera pas par la folie et la sauvagerie de primates comme Daech ou Al-Qaëda. Il faut rappeler encore une fois que c'était une révolte pacifique de la population syrienne contre ses dirigeants qui était à l'origine du mouvement en Syrie en 2011 et que ces manifestations ont été réprimées dans le sang par le régime au lieu de satisfaire le peuple en appliquant des réformes. La fissure s'est ensuite élargie à partir du moment où les vrais révolutionnaires syriens n'ont pas eu l'appui international espéré, ouvrant ainsi un boulevard au régime syrien pour transformer la crise comme bon lui semblait. Résultat, on compte les morts, les réfugiés, les déplacés, les victimes de la barbarie humaine provoquée par les jihadistes ou les chabbiha ou les soldats syriens. Tout cela est bien clair mais les traîtres libanais ne convainquent personne (à part qui on sait) en voulant faire croire qu'ils envoient les mercenaires tarés de Dieu mourir en Syrie pour protéger le Liban ! Les vrais Libanais aspirent à se dissocier complètement de la crise syrienne mais avec l'éventualité du petit suiviste Aoun à la tête de l'Etat, c'est bien tout le contraire qui, très certainement, se passerait.

    Robert Malek

    18 h 07, le 22 mai 2014

  • Des fous qui peuvent plaire , en plus . Et des cervelles endommagées qui pensaient que ces fous pouvaient être les alliés des résistants au sionisme de qui ils dépendent , ca ne fait aucun doute !

    FRIK-A-FRAK

    11 h 03, le 22 mai 2014

  • SUPER GRANDE CONNERIE SI LES OCCIDENTAUX, PAR REVANCHE, DONNAIENT LE FEU VERT OU Y PARTICIPAIENT DE QUELLE MANIÈRE QUE CE SOIT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 48, le 22 mai 2014

  • Bye bye Sykes-Picot ! Hello Kurdistan, Sunnitistan, Äalaouïîtistan, Druziziztan, Chréti(e)nistan et/ou Marounisistan, Chïïtistan etc. Yâ hassratâââh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 37, le 22 mai 2014

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