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Liban

Réfugiés syriens au Liban : l’Unicef lance un nouvel outil informatique pour réduire le coût de l’éducation

Aujourd'hui, au Liban, plus de 300 000 réfugiés syriens en âge d'être scolarisés ne vont pas à l'école. Ce chiffre sera inévitablement revu à la hausse dans les mois à venir, avec d'autres déplacés qui arriveront au Liban, fuyant la guerre dans leur pays. Pour faire face à cette situation, l'Unicef lance un projet avant-gardiste.

Dans certaines écoles publiques du pays un système de shift, accueillant un groupe d'enfants en matinée et un autre dans l'après-midi pour permettre aux enfants syriens de suivre des cours, a été mis en place. Mais les tranches scolaires de l'après-midi coûtent plus cher que celles de la matinée, notamment en ce qui concerne les heures supplémentaires assurées par les enseignants ; les fonds pour que ces cours destinés aux enfants syriens soient possibles doivent être assurés par la communauté internationale qui est déjà submergée par l'ampleur de la crise des réfugiés syriens.


L'Unicef, qui doit faire face à l'urgence des demandes, comme c'est le cas pour de nombreuses institutions des Nations unies depuis le début de la crise en Syrie, tente de trouver des solutions et des idées innovatrices pour pouvoir toucher le plus grand nombre d'enfants, notamment en matière d'éducation.
L'éducation informelle (en opposition avec l'éducation formelle dispensée dans les établissements scolaires) se fait notamment dans les campements champignons. Elle permet ainsi aux enfants ayant quitté l'école dans leur pays de ne pas oublier ce qu'ils ont déjà appris, et cela dans l'espoir de pouvoir un jour les réintégrer à l'école.


Dans les prochains mois, l'Unicef devrait entamer une nouvelle expérience. Celle de mettre à la disposition des enfants de petits appareils informatiques baptisés Pi4L (ou Pi for learning), soit en français Pi pour l'apprentissage. Cet instrument, aussi petit qu'une carte de crédit, est relié à un ordinateur et à un clavier. Il est utilisé par les enfants âgés de 6 à 18 ans pour les familiariser avec la programmation et leur assurer un apprentissage de base, notamment en langues et en mathématiques.
Un projet pilote a été tenté au lycée public de Dhour el-Choueir grâce à une initiative de l'association internationale de l'éducation (IEA) présidée par Éliane Metni. Vingt élèves de la classe de seconde ont utilisé tout au long de l'année écoulée, à raison de deux heures par semaine, un Pi4L. Ils ont ainsi appris la programmation. « Cette activité a été une réussite. La programmation ouvre de nouveaux horizons aux élèves et enrichit leur savoir-faire », souligne Mme Metni.
Les élèves ont travaillé en groupe et ont produit, guidés par leur professeur, six jeux informatiques. Ce projet devrait toucher d'autres écoles et devrait familiariser les élèves aussi bien avec la programmation qu'avec les connaissances de base.


Mary-Louise Eagleton, responsable de la politique sociale, du planning, de l'évaluation et l'innovation au sein de l'Unicef, a indiqué de son côté que « des outils comme Pi4L permettent aux élèves de se familiariser avec la technologie et réduisent le coût de l'apprentissage. Nous pouvons continuellement télécharger des données sur les Pi4L et donc modifier leur contenu selon les besoins des élèves, cela est impossible avec les livres ».
« Face à la crise de réfugiés, nous devons faire preuve d'imagination pour régler les problèmes et être présents auprès du plus grand nombre d'enfants », a-t-elle poursuivi.
« Nous entamerons un projet utilisant Pi4L cet été dans les campements champignons pour l'éducation informelle, notamment pour l'alphabétisation des tout petits ou pour garder les plus âgés à jour afin qu'ils n'oublient pas ce qu'ils avaient appris avant d'être obligés de quitter l'école et de fuir pour le Liban, et cela tout en économisant de l'argent sur l'éducation », a-t-elle souligné en conclusion.

 

 

 

Dans certaines écoles publiques du pays un système de shift, accueillant un groupe d'enfants en matinée et un autre dans l'après-midi pour permettre aux enfants syriens de suivre des cours, a été mis en place. Mais les tranches scolaires de l'après-midi coûtent plus cher que celles de la matinée, notamment en ce qui concerne les heures supplémentaires assurées par les enseignants ; les...

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