Rechercher
Rechercher

À La Une - Repère

Présidentielle en Ukraine: des milliardaires, des nationalistes, des pro-russes, et une diva

Deux milliardaires, des ultra-nationalistes, des personnalités issues du mouvement de contestation de Maïdan, leurs ennemis pro-russes et une diva: une vingtaine de candidats sont en lice pour la présidentielle du 25 mai en Ukraine.

Le candidat indépendant à la présidentielle ukrainienne, Petro Porochenko, lors d'un meeting le 18 mai dans le cadre de sa campagne. Mykola Lazarenko/AFP/Poroshenko Press-Service

Petro Porochenko, le milliardaire, roi du chocolat et grand favori

Photo Reuters/Mykola Lazarenko/Pool

 

Propriétaire d'une prospère holding produisant les chocolats Roshen, il s'est enrichi dans les années 1990 sur les ruines de l'Union soviétique. A 48 ans et fort d'une fortune estimée à 1,6 milliard de dollars, il est le seul oligarque qui n'a pas hésité à mettre ouvertement sa puissance financière et médiatique - avec la chaîne de télévision Kanal 5 - au service de la contestation pro-européenne à Kiev qui a conduit à la chute du président Viktor Ianoukovitch.
Sa côte de popularité a grimpé en flèche malgré son passé de transfuge: il a été l'un des fondateurs du Parti des régions, ex-formation de Viktor Ianoukovitch et son ministre de l'Economie. Elu président, il promet de "régler le problème avec la Russie en trois mois". Il est crédité de 33% des intentions de vote.

 

(Lire aussi : Ukraine : A une semaine de la présidentielle, le scrutin loin d'être assuré)

 

 

Ioulia Timochenko, le retour raté de la dame de fer

Reuters/Andrew Kravchenko/Pool

 

Célèbre en Occident, la diva à la tresse blonde, icône de la révolution pro-occidentale de 2004 est réapparue sur le devant de la scène en février juste après sa libération de prison où l'avait enfermée la justice de l'ex-président Viktor Ianoukovitch.

Prenant la parole sur une chaise roulante devant la foule qui pleurait les morts de la répression sanglante de Maïdan, la dame de fer de 53 ans reçoit un accueil mitigé.

Depuis, elle multiplie les déclarations choc, lance un mouvement de "résistance" à l'agression russe, promet l'adhésion à l'Union européenne. Rien n'y fait: sa popularité est en chute libre avec 6% des intentions de vote.

Enrichie dans le tumulte des années post-soviétique, un passé plein de zones d'ombres, elle promet une lutte sans merci contre les oligarques et une "troisième révolution" si elle n'est pas élue.

 

(Lire aussi : Ukraine : Washington menace de "saigner" l'économie russe si Moscou empêche la présidentielle)

 

Serguiï Tiguipko, l'ex-banquier pro-russe

Photo Russianname/Creative Commons

 

A 54 ans et crédité de 4% des intentions de vote, il veut rétablir les relations économiques avec la Russie malgré la crise sans précédent entre les deux États que certains qualifient de "guerre non déclarée".

Ancien banquier et milliardaire, il était directeur de la campagne de Viktor Ianoukovitch qui a conduit en 2004 à la révolution orange et au fiasco pour son candidat. Après avoir pris ses distances, il a de nouveau rejoint le camp de M. Ianoukovitch en 2010, devenant vice-Premier ministre et conduisant une très impopulaire réforme des retraites.

Seul candidat de poids ouvertement pro-russe, il a déploré dans une interview à l'AFP de ne pas pouvoir mener campagne pour des raisons de sécurité dans les régions séparatistes de l'Est où les insurgés armés ne reconnaissent pas la légitimité de la présidentielle ukrainienne.

 

Anatoli Gritsenko, le "faucon" partisan d'une adhésion à l'Otan

Photo Antje Wildgrube/Creative Commons

 

Ex-ministre de la Défense et partisan de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan, il estime que Vladimir Poutine a lancé la troisième guerre mondiale et prône des mesures radicales pour faire face à l'"agression" russe. A 56 ans, il jouit d'une certaine popularité auprès des anciens manifestants du Maïdan mais n'est crédité que de 4% des intentions de vote.

 

(Lire aussi : À Kiev, la table ronde entre Ukrainiens tourne au dialogue de sourds)

 

Mikhaïlo Dobkine, le mal-aimé à Kiev

Photo Ace^eVg/Creative Commons

 

Ex-gouverneur de l'ancienne capitale ukrainienne Kharkiv, Mikhaïlo Dobkine a soutenu les violences contre les manifestants pro-européens à Kiev qu'il avait qualifiés de "monstres" et de "clowns". Il s'illustre par ses méthodes musclées contre les opposants.

Après avoir flirté avec les idées séparatistes, il se présente désormais à 44 ans comme partisan d'une "Ukraine unie" malgré les poursuites judiciaires pour "atteinte à l'intégrité territoriale" du pays dont il fait l'objet. Mal aimé à Kiev où ses affiches de campagne sont systématiquement vandalisés, il est crédité de 2,6%.

 

(Lire aussi : L'Ukraine réclame l'aide de l'Occident pour son élection présidentielle)

 

Les ultra-nationalistes Oleg Tiagnibok et Dmytro Iaroch

Photo Russianname/Creative Commons et capture d'écran

 

A 45 ans, Oleg Tiagnibok, le patron du parti Svoboda, a réussi à s'imposer sur la scène politique grâce à son rôle dans le mouvement du Maïdan et malgré une réputation d'antisémitisme qui lui colle à la peau. La discipline de son parti et son service d'ordre efficace pour protéger les manifestants ont permis à plusieurs membres de son parti d'entrer dans le gouvernement provisoire. Mais lui-même est passé au second plan ces dernières semaines.

Dmytro Iaroch, est la bête noire des Russes qui le recherchent pour "terrorisme". A 42 ans, le leader du mouvement ultranationaliste paramilitaire Pravy Sektor, qui a radicalisé la contestation du Maïdan à coups de cocktails molotov contribuant à la chute de Viktor Ianoukovitch est considéré comme "fasciste" dans les régions pro-russes du pays.

 

 

Repères

Les séparatistes de l'Est ukrainien : qui sont-ils, que veulent-ils?

 

Lire aussi

Pour l'ONU, il faut empêcher les pro-russes de « déchirer » l'Ukraine

Nouvelle guerre froide ou simple calcul des risques ?

Petro Porochenko, le milliardaire, roi du chocolat et grand favori

Photo Reuters/Mykola Lazarenko/Pool
 
Propriétaire d'une prospère holding produisant les chocolats Roshen, il s'est enrichi dans les années 1990 sur les ruines de l'Union soviétique. A 48 ans et fort d'une fortune estimée à 1,6 milliard de dollars, il est le seul oligarque qui n'a pas hésité à mettre ouvertement sa...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut