Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Égypte

« Sissi est le sauveur du pays. Sous les Ikhwane, les chrétiens étaient persécutés »

De longue date, les chrétiens d’Égypte se disent victimes de discriminations de la part des autorités. Virginie Nguyen Hoang/AFP

Salué comme le sauveur de la nation pour avoir destitué l'islamiste Mohammad Morsi, l'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi peut compter pour la présidentielle sur les voix des chrétiens d'Égypte, qui voient en lui le rempart contre les extrémistes.
Désormais, nombre de coptes comptent voter pour le candidat Sissi, donné favori du scrutin des 26 et 27 mai, afin qu'il poursuive cette implacable répression. « C'est le sauveur du pays. Sous les Frères musulmans, les chrétiens étaient persécutés », lance avec conviction Maged Sabri, venu à une messe dans le quartier populaire de Choubra. Durant des décennies, l'Égypte a été dirigée d'une main de fer par des présidents militaires qui lançaient régulièrement des campagnes d'arrestations de Frères musulmans. Les coptes « espèrent qu'avec Sissi sera remis en place un système sécuritaire qui leur permettra d'être moins vulnérables face aux attaques », explique Mariz Tadros, de l'université du Sussex.


De longue date, les chrétiens d'Égypte se disent victimes de discriminations de la part des autorités et de violences confessionnelles, mais le discours islamiste de M. Morsi et la rhétorique virulente de ses partisans ont effrayé encore un peu plus la communauté. « Sans (l'intervention de Sissi), les Frères musulmans auraient pris le contrôle de l'État », estime un fidèle de l'Église de la Vierge au Caire. Le patriarche des coptes-orthodoxes d'Égypte, Tawadros II, a salué M. Sissi pour avoir « sauvé » le pays, mais s'est refusé à donner une consigne de vote.

 

« Les chrétiens, ces fils de chien, nous ont attaqués ! »
Le haut dignitaire chrétien était au côté de M. Sissi lorsque ce dernier, alors chef de l'armée, est apparu le 3 juillet à la télévision pour annoncer l'éviction de M. Morsi. Depuis, les islamistes ont utilisé cette image pour dénoncer le rôle central, selon eux, des coptes dans le coup de force des militaires contre le premier président démocratiquement élu du pays, dont des millions d'Égyptiens avaient cependant réclamé le départ quelques jours plus tôt. Le 14 août, quand la police a tué des centaines de manifestants pro-Morsi au Caire, des islamistes ont brûlé des églises, des commerces et des maisons de coptes à travers le pays, ravivant la crainte des violences confessionnelles, un fléau qui sévit de longue date dans le plus peuplé des pays arabes.
Mais M. Sissi n'a pas toujours été le héros des coptes. En 2011, quand il était membre de la junte militaire assurant l'intérim après la chute du président Hosni Moubarak, 26 coptes et trois soldats ont été tués dans des heurts devant les locaux de la télévision au Caire. « Les chrétiens, ces fils de chien, nous ont attaqués ! » avait alors lancé un soldat à la télévision officielle. Ces heurts avaient éclaté en marge d'une manifestation dénonçant l'incendie d'une église dans le sud du pays et des heurts confessionnels meurtriers durant les mois qui ont suivi la révolte de 2011. Pour beaucoup de coptes, les violences ont ensuite franchi un nouveau palier sous la présidence Morsi, avec l'attaque de la police contre le siège du patriarcat au Caire en 2013, et encore un autre après l'éviction du président islamiste.


Toutefois, tous les chrétiens ne sont pas prêts à s'en remettre à un homme fort issu de l'armée, et plusieurs préviennent qu'ils continueront à lutter pour défendre leurs droits et accéder aux plus hautes instances de l'État. Les jeunes et les militants pourraient même apporter leurs voix au seul rival de M. Sissi, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi. Mais sous les trois décennies de présidence Moubarak, l'Église était la seule institution autorisée à s'exprimer au nom des coptes, et cette tradition pourrait perdurer, affirme Ishak Ibrahim, chercheur au sein de l'Initiative égyptienne pour les droits de la personne. « Le nouveau pouvoir politique cherche à se servir des autorités religieuses traditionnelles » car « il veut un soutien populaire, et ces institutions peuvent le lui apporter », juge-t-il.

 

Salué comme le sauveur de la nation pour avoir destitué l'islamiste Mohammad Morsi, l'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi peut compter pour la présidentielle sur les voix des chrétiens d'Égypte, qui voient en lui le rempart contre les extrémistes.Désormais, nombre de coptes comptent voter pour le candidat Sissi, donné favori du scrutin des 26 et 27 mai, afin qu'il poursuive cette...

commentaires (2)

Yîhhh ! On dirait aSSîd de sœur syrie, ce SîSSî(h) ! Lui aussi prétend "protéger" ses petits chrétiens.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 36, le 20 mai 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Yîhhh ! On dirait aSSîd de sœur syrie, ce SîSSî(h) ! Lui aussi prétend "protéger" ses petits chrétiens.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 36, le 20 mai 2014

  • Les Chretiens ont tort de dire que c'est sous le regime des ikhwan qu'ils etaient persecutes , ils se trompent , d'apres des cervelles endommagees c'etait sous le reigne du hezb resistant aimant de salafowahabites bisaouds !! loll....

    FRIK-A-FRAK

    11 h 14, le 19 mai 2014

Retour en haut