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À La Une - France

Filières jihadistes vers la Syrie : coup de filet à Strasbourg

Arrestation et placement en garde à vue de sept personnes.

Des membres du RAID français arrêtent un des suspects à Strasbourg. Photo AFP/ Frederick Florin.

Sept personnes soupçonnées de s'être rendues en Syrie ont été placées en garde à vue mardi après un coup de filet du contre-espionnage à Strasbourg (est), sur fond de plan de lutte des autorités françaises contre les filières jihadistes vers la Syrie.

L'opération, menée par les hommes du Raid, l'unité d'intervention d'élite de la police, s'est déroulée dans un quartier du sud de Strasbourg, près de la frontière avec l'Allemagne. Des policiers cagoulés et armés et plusieurs véhicules d'intervention étaient visibles devant un immeuble du quartier de la Meinau.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé l'arrestation et le placement en garde à vue de sept personnes. Il s'agit d'une "nouvelle démonstration de la détermination totale du gouvernement à lutter de toutes ses forces contre le terrorisme et l'embrigadement des jeunes dans la radicalisation violente", a ajouté le ministre dans une déclaration à la presse.

 

"Tout le monde savait"

D'après le témoignage d'une riveraine, qui n'a pas souhaité donner son nom, "tout le monde savait" dans la cité que deux des jeunes partis en décembre combattre en Syrie "étaient revenus, ça fait un mois à peu près".
Début 2014, la mort de deux jeunes de la Meinau également partis en Syrie avait semé le trouble dans ce quartier du sud de Strasbourg, qui s'était mobilisé contre "l'endoctrinement jihadiste" après le départ présumé d'une douzaine de jeunes de la cité HLM, dont certains figureraient au nombre des interpellés, selon des sources policières.

 

Selon une source policière, les suspects se sont rendus en Syrie mi-décembre en prétextant "des vacances". Ils sont "susceptibles d'avoir rejoint un camp d'entraînement", a ajouté cette source précisant qu'ils avaient été très actifs sur internet via des réseaux sociaux.
L'enquête devra "éclaircir tous ces points", a dit la source policière, incitant à la prudence, et "déterminer leur parcours notamment s'ils ont, ou non, combattu dans les rangs jihadistes".

 

(Lire aussi : Le gouvernement français annonce mercredi un plan anti-filières jihadistes)

 
Selon une source proche du dossier, l'information judiciaire vise un certain Mourad Fares, 29 ans, originaire de Haute-Savoie et considéré par les services français comme un important "facilitateur", qui recrute des Français via les réseaux sociaux et se trouve toujours en Syrie. Il est apparu dans plusieurs dossiers, comme celui du groupe de Strasbourgeois dont faisaient partie les deux jeunes décédés ou celui des deux mineurs toulousains rentrés après un court périple dans la zone frontalière syro-turque.
Plus qu'un "émir des Français" comme il a pu être présenté, cet homme est considéré comme un propagandiste et un spécialiste de la logistique et du recrutement, expliquait récemment à l'AFP une source proche du dossier. Il gèrerait aussi le "transit" des jihadistes français d'un côté à l'autre de la frontière, utilisant un hôtel côté turc, selon une autre source. Egalement connu comme "Mourad al-Faransi" (Mourad le Français), il a été repéré sur la scène syrienne en juillet, précise une autre source proche du dossier.

 

 

 

Crainte de nouveaux "Merah"

Cette opération intervient après la mise en place par le gouvernement du président François Hollande d'un plan "anti-jihad" visant à dissuader les candidats d'aller combattre en Syrie et à empêcher des actes terroristes en France.

 

En France, plusieurs dizaines de procédures judiciaires sont ouvertes contre des jihadistes présumés. Les services de renseignement redoutent qu'à leur retour certains ne commettent des actes terroristes.
Ils craignent notamment l'émergence de nouveaux "Mohammed Merah", ce Franco-Algérien de 23 ans se réclamant d'el-Qaëda qui avait froidement assassiné trois militaires, ainsi que trois enfants et un enseignant juifs en mars 2012, avant d'être tué par la police dans l'assaut de son appartement dans le sud-ouest de la France.

Le plan prévoit ainsi la mise en place d'un numéro gratuit pour signaler des candidats au départ, la privation de passeport pour les jihadistes et une surveillance accrue des sites extrémistes.

 

(Lire aussi : La Côte d'Azur aurait échappé de justesse à un attentat jihadiste)

 

Au niveau européen, neuf pays, dont la Belgique et la France, s'étaient réunis le 8 mai à Bruxelles avec des représentants des Etats-Unis, de la Turquie, du Maroc, de la Jordanie et de la Tunisie pour tenter d'endiguer ensemble le phénomène des jihadistes.

Paris avait notamment évoqué un renforcement des échanges de données sur les passagers qui transitent par les aéroports européens et ceux situés en dehors de l'Union européenne. Quelque 780 personnes vivant en France sont parties pour la Syrie dans les rangs des groupes jihadistes, sont en route pour la Syrie ou en sont revenues. La mort d'une petite trentaine d'entre elles a été recensée, selon cette source. Le gouvernement avait chiffré début mai à 285 le nombre actuel de Français combattant en Syrie.

 

Il est très aisé de se rendre dans la région frontalière entre la Turquie et la Syrie en voiture ou en autocar depuis la France, pour éviter les contrôles aux aéroports, et de rester ainsi sous le radar des enquêteurs, avant de passer ensuite en Syrie.

Les jihadistes étrangers, notamment européens, sont souvent recrutés par Daech (L'Etat islamique en Irak et au Levant, EIIL), un groupe ultra-radical accusé des pires atrocités dans le nord de la Syrie. Autrefois alliés contre le régime du président Bachar el-Assad, Daech et les rebelles se livrent depuis des mois à une guerre sans merci.

 

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Sept personnes soupçonnées de s'être rendues en Syrie ont été placées en garde à vue mardi après un coup de filet du contre-espionnage à Strasbourg (est), sur fond de plan de lutte des autorités françaises contre les filières jihadistes vers la Syrie.
L'opération, menée par les hommes du Raid, l'unité d'intervention d'élite de la police, s'est déroulée dans un quartier du sud...

commentaires (3)

C'est très bizarre ,qu'une république laïque produise autant de djihadistes....?

M.V.

17 h 09, le 13 mai 2014

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Commentaires (3)

  • C'est très bizarre ,qu'une république laïque produise autant de djihadistes....?

    M.V.

    17 h 09, le 13 mai 2014

  • Bandes de fumiers ! hollandouille le savait que cette racaille se rendait en Syrie depuis 2 ou 3 ans deja ! il a declare et on l'a tous entendu le dire que les salafistes francais qui se rendaient en Syrie etaient des combattants de la liberte , alors que ceux qui se rendaient au sahel etaient de francais egares . Mais il est tellement andouille qu'il pensait que la guerre contre les resistances allaient se faire rapidement , et voyant que cela va durer un peu plus et avec un resultat catastrophique pour la France et l'europe , le voila qu'il sort des lois a la va vite pour se donner bonne conscience le con . Vous comprenez pourquoi je parle d'occicon a present , le pire ils repetent les memes sottises en Ukraine , tiens est ce un pays aimant pour les jihadistes , surement tres bientot .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 19, le 13 mai 2014

  • Le coup de filet à Strasbourg contre les filières jihadistes vers la Syrie ou quand la justice se porte bien en France . Bravo.

    Sabbagha Antoine

    16 h 09, le 13 mai 2014

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