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Moyen Orient et Monde - Conférence

Joseph Maïla : Face aux crises, le système international révèle ses limites

À l'invitation de la Woodrow Wilson School of Public and International Affairs, le professeur Joseph Maïla a animé un séminaire consacré aux « Défis contemporains de la diplomatie internationale », au cours duquel il a exposé ses vues sur les crises internationales en cours.
Devant un public de professeurs et d'étudiants, le professeur Maïla s'est interrogé sur la capacité du système international à apporter des solutions aux crises contemporaines. En prenant l'exemple des conflits ukrainien et syrien, il a montré comment un manque de confiance entre les principaux acteurs de la communauté internationale avait conduit à un blocage des discussions et surtout de la décision au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU. « Alors que, a-t-il affirmé, l'ONU a été créée en 1945 pour préserver trois principes de l'ordre international : l'intégrité territoriale des États, la sécurité internationale, et, à travers le droit humanitaire, la protection des populations civiles, voilà que l'annexion de la Crimée, l'instabilité durable de l'Eurasie et du Moyen-Orient et l'insupportable situation humanitaire en Syrie, devenue comme terre agréée de massacres, résument de manière emblématique une dramatique dérive. »
La période de l'après-guerre froide s'est caractérisée de manière paradoxale par une reprise des flux économiques et un renforcement des échanges, mais s'est accompagnée d'un interventionnisme visant à aménager le monde selon une logique hégémonique. « Des politiques de sanctions, d'exclusion et de double standard en matière de responsabilité de protection des populations menacées se sont imposées au détriment d'une diplomatie de coopération, qui devait inaugurer le nouvel ordre international. »
La contestation de cet état de choses, le professeur Maïla la voit dans ce qu'il appelle le retour du principe de « souverainetés de proximité », par lequel certains États considèrent, pour des raisons de sécurité, de nationalité ou de solidarité ethno-religieuse, le contrôle de pays ou de territoires limitrophes comme un prolongement de la souveraineté nationale. Les politiques étrangères de la Chine, de la Russie ou de l'Iran peuvent s'expliquer à cette aune. Il faut retrouver le souci des « principes régulateurs » de l'ordre international, sinon « les notions d'intégrité territoriale et d'autodétermination, d'une part, de non-ingérence et de responsabilité de protection, d'autre part, seront manipulées de manière antithétique et viendront fausser le fonctionnement du système international ».
Joseph Maïla reste cependant peu optimiste devant le « feuilleton politico-militaire du fait accompli », qui est de nature à relancer des rivalités nationalistes ou sectaires sur un plan régional, et des « stratégies géopolitiques de délimitation de zones d'influence », qui attisent le « jeu des nations » sur un plan international.
Le débat suscité par l'approche du professeur Maïla fut riche et passionné. Ses vues concernant l'évolution du système des Nations unies et de l'ordre international avaient été remarquées par les chancelleries et nombre d'universitaires lors de sa campagne vigoureuse pour le poste de directeur général de l'Unesco. Au mois de janvier dernier, Joseph Maïla avait fait partie d'un groupe restreint de consultation sur la Syrie, composé notamment de Miguel Angel Moratinos et Mohammad el-Baradei, réuni par le Vatican autour du cardinal Jean-Louis Tauran.

À l'invitation de la Woodrow Wilson School of Public and International Affairs, le professeur Joseph Maïla a animé un séminaire consacré aux « Défis contemporains de la diplomatie internationale », au cours duquel il a exposé ses vues sur les crises internationales en cours.Devant un public de professeurs et d'étudiants, le professeur Maïla s'est interrogé sur la capacité du...

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