Rechercher
Rechercher

À La Une - Le chiffre de la semaine

Guantanamo, 12 ans d'existence et toujours 154 détenus

Les détenus sont originaires d'une vingtaine de pays, dont plus de la moitié du Yémen.

Plus de douze ans après l'arrivée des vingt premiers détenus à Guantanamo, le 11 janvier 2002, la prison renferme encore 154 hommes sur les 779 qui y ont été incarcérés au total. AFP PHOTO/MLADEN ANTONOV

Plus de douze ans après l'arrivée des vingt premiers détenus à Guantanamo, le 11 janvier 2002, la prison renferme encore 154 hommes sur les 779 qui y ont été incarcérés au total. La base navale américaine qui se trouve sur un territoire loué à Cuba depuis 1903, est connue dans le monde entier pour sa prison controversée, que le président Barack Obama ne parvient pas à fermer.

Ces 154 hommes représentent moins du quart des 680 enfermés au maximum en même temps en 2003. Ils sont originaires d'une vingtaine de pays, dont plus de la moitié du Yémen. Les autres nationalités les plus représentées sont les Afghans, les Algériens et les Saoudiens.

Parmi eux, le cerveau autoproclamé du 11-Septembre Khaled Cheikh Mohammed et quatre autres accusés suspectés d'avoir organisé les attentats meurtriers et le Saoudien Abd al-Rahim Al-Nachiri, accusé d'être le cerveau de l'attentat contre l'USS Cole en 2000. Ils ont été renvoyés devant un tribunal militaire d'exception, ainsi que quatre autres accusés suspectés d'avoir organisé les attentats. Ils encourent tous la peine de mort et auraient été soumis à des mauvais traitements en détention. Nombre des autres détenus n'ont ni été inculpés, ni jugés.

76 détenus actuels de Guantanamo ont reçu une "approbation pour transfert" de l'autorité militaire, la quasi-totalité depuis 2010, ce qui signifie qu'ils sont théoriquement libérables. Mais ils demeurent emprisonnés faute d'endroit pour les accueillir.

Plus de 600 ont été rapatriés ou transférés vers d'autres pays. Selon le Pentagone, environ 25% d'entre eux ont "repris ou sont soupçonnés d'avoir repris une activité terroriste ou de rébellion" depuis leur libération.

Les transfèrements ont connu une accélération ces derniers mois. Les derniers ont eu lieu vers l'Algérie, l'Arabie Saoudite et le Soudan. Les derniers trois Ouïghours ont été renvoyés en Slovaquie en décembre 2013. Des pourparlers sont en cours ou ont abouti avec l'Uruguay, la Colombie, le Brésil et l'Allemagne pour accueillir certains détenus.

45 prisonniers n'ont pas reçu cette "approbation pour transfert". Ils sont jugés trop dangereux pour être libérés mais ne peuvent pas être traduits en justice faute de preuves. Le cas de trois d'entre eux est en cours de révision devant un "Periodic Review Board", créé par Barack Obama en 2011, dans le cadre de ses efforts de fermer la prison. Une vingtaine d'autres sont au contraire susceptibles d'être renvoyés devant la justice.

 

A Guantanamo, neuf détenus sont morts, dont le dernier, le Yéménite Adnan Abdul Latif, probablement par suicide en septembre 2012.

Huit prisonniers ont été jugés et reconnus coupables devant les tribunaux militaires d'exception, depuis leur création en 2006, dont six ont plaidé coupables. Mais la justice fédérale a renversé la condamnation de deux d'entre eux, tandis que des appels ont été déposés dans deux autres cas. Quatre des condamnés ont été transférés vers leur pays d'origine. Un seul a été renvoyé d'emblée devant un tribunal fédéral, le Tanzanien Ahmed al-Ghailani, qui purge la perpétuité pour avoir participé aux attentats contre des ambassades américaines en Afrique en 1998.

 

 

A Guantanamo, ceux qui ne travaillent pas dans la prison, ont choisi d'ignorer les détenus. "Ils sont là, tout le monde sait qu'ils sont là mais ils ne nous intéressent pas", admet Stan Tirvioli, l'officier en charge de Radio GTMO.

Surmontés de miradors et de plusieurs lignes de barbelés, les camps 5, 6, Echo et Delta ont poussé au milieu des cactus tout au bout d'une ligne droite barrée d'un poste de contrôle. Ils ont remplacé les cages à ciel ouvert du camp X-Ray, rendu aux herbes folles et aux rats géants, que les militaires donnent à voir sans restriction aux médias.

Aux camps 5 et 6, qui réunissent la majorité des détenus, la censure a été récemment renforcée. Le reflet de gardiens sur la vitre ne peut pas être photographié, pas plus qu'une ombre trop explicite, que les blindés stationnés ou que les éoliennes sur la colline. Le visage des détenus, visibles derrière une vitre sans tain, doit être éliminé de l'image, tout comme celui de leurs geôliers ou de tout autre militaire. Les journalistes sont immédiatement évacués quand, à leur passage, un prisonnier tambourine et hurle à la fenêtre de sa cellule.

"De quoi voulez-vous parler dont nous puissions en fait parler?" a demandé à l'AFP la générale Marion Garcia, commandante adjointe de la coalition armée qui dirige la prison, après avoir décliné plusieurs questions. Elle restera aussi muette sur le camp 7, le plus secret de Guantanamo, qui renferme une quinzaine de détenus de "grande valeur". Celui-là, "on n'en parle simplement pas".

 

Lire aussi

USA: 31 anciens généraux demandent la fermeture de Guantanamo

Le casse-tête d'Obama pour fermer l'« infâme » prison de Guantanamo

Les best-sellers de Guantanamo ? Le Coran et... « Fifty Shades of Grey » !

 

Pour mémoire

Un détenu de Guantanamo coûte 2,7 millions de dollars

 

Plus de douze ans après l'arrivée des vingt premiers détenus à Guantanamo, le 11 janvier 2002, la prison renferme encore 154 hommes sur les 779 qui y ont été incarcérés au total. La base navale américaine qui se trouve sur un territoire loué à Cuba depuis 1903, est connue dans le monde entier pour sa prison controversée, que le président Barack Obama ne parvient pas à fermer.
Ces...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut