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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Obama en Asie de l’Est, sur la corde raide

Lors de sa tournée régionale, le président américain doit éviter de braquer Pékin tout en cajolant des alliés parfois inquiets.

Le président Barack Obama en compagnie du Premier ministre japonais Shinzo Abe. Larry Downing/Reuters

Le président Barack Obama a entamé hier par le Japon une tournée en Asie, sans étape chinoise, durant laquelle il va devoir louvoyer entre des écueils historiques et géopolitiques régionaux qui compliquent singulièrement les ambitions américaines dans la région.
L'avion Air Force One s'est posé à l'aéroport de Tokyo Haneda. M. Obama en a descendu les marches avec entrain, avant d'être accueilli par l'ambassadrice américaine à Tokyo, Caroline Kennedy, et des responsables japonais. Japon, Corée du Sud, Malaisie et Philippines sont au programme de ce voyage compliqué pour le président américain qui avait dû annuler une précédente tournée en octobre dernier pour cause de paralysie budgétaire aux États-Unis. Comment rassurer ses alliés asiatiques sur l'engagement des États-Unis sans pour autant froisser la Chine ? Comment renforcer la relation vitale avec le Japon tout en tenant compte de l'irritation de Pékin ou de la Corée du Sud ? Pendant une semaine, le président américain va d'abord s'efforcer de réaffirmer sa volonté de rééquilibrer la politique étrangère américaine vers l'Asie. Mais il débarque au Japon dans un moment lourd d'actions symboliques : près de 150 parlementaires sont allés mardi au sanctuaire Yasukuni de Tokyo honni par la Chine et la Corée du Sud. Et la veille, le Premier ministre, Shinzo Abe, a fait déposer une offrande dans ce lieu de culte où sont honorés 2,5 millions de militaires tombés pour le Japon, mais aussi 14 criminels de guerre condamnés par les Alliés après la défaite nippone lors de la Seconde Guerre mondiale.
Sur le plan bilatéral, Barack Obama doit aborder à Tokyo les négociations d'un partenariat trans-Pacifique (TPP, 12 pays), qui prennent beaucoup de retard essentiellement du fait du refus japonais d'ouvrir son marché aux produits agricoles américains. Hier soir, un dîner dans un grand restaurant de sushis a eu lieu avec M. Abe, avant un sommet bilatéral aujourd'hui dans le cadre de cette visite d'État au Japon. Cette étape japonaise est d'autant plus délicate que les relations entre la Chine, important partenaire politique, commercial et financier des États-Unis, et le Japon, « protégé » de Washington qui y dispose de 50 000 soldats, sont exécrables depuis un an et demi en raison d'un conflit territorial en mer de Chine orientale à propos des îles Senkaku, un archipel inhabité contrôlé par Tokyo et revendiqué par Pékin sous le nom de Diaoyu.

Billard à sept bandes
Vendredi matin, le président américain est attendu en Corée du Sud, son autre grand allié régional qui, lui, est en première ligne face à l'imprévisible régime nord-coréen qui, selon des informations sud-coréennes, préparerait un quatrième essai nucléaire. Mais Séoul est brouillé avec Tokyo sur fond de haines historiques et, là aussi, de conflit maritime. En Malaisie, où il sera le premier président américain à se rendre depuis Lyndon Johnson en 1966, M. Obama s'entretiendra avec le Premier ministre, Najib Razak. Enfin, le 28 avril, il ira aux Philippines parler avec le président Benigno Aquino, dont le pays allié des États-Unis est lui aussi confronté aux prétentions maritimes de la Chine.
Dans cette partie de billard à sept bandes asiatiques, Barack Obama est sur la corde raide : il doit éviter de braquer Pékin, en disant que la politique régionale américaine ne vise pas à endiguer la Chine, tout en cajolant des alliés parfois inquiets. Et pour calmer d'emblée les tensions, la Chine, les États-Unis, le Japon et une dizaine d'autres pays d'Asie et du Pacifique ont signé un accord naval destiné à éviter que d'éventuels problèmes de communications entre navires de guerre ne dégénèrent en conflits. Ce « code pour les rencontres imprévues en mer », signé mardi dans la ville portuaire chinoise de Qingdao, doit réduire le risque que « se produisent des situations pouvant mener à des conflits sur les voies maritimes très fréquentées », a rapporté le quotidien d'État China Daily.
(Source : AFP)

Le président Barack Obama a entamé hier par le Japon une tournée en Asie, sans étape chinoise, durant laquelle il va devoir louvoyer entre des écueils historiques et géopolitiques régionaux qui compliquent singulièrement les ambitions américaines dans la région.L'avion Air Force One s'est posé à l'aéroport de Tokyo Haneda. M. Obama en a descendu les marches avec entrain, avant...

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