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À La Une - L'homme de la semaine

Un Irakien chiite ayant combattu en Syrie, candidat aux législatives

Faleh al-Khazali se présente sur la liste de Nouri al-Maliki, lors des élections législatives du 30 avril.

Faleh al-Khazali, candidat aux législatives sur la liste de l’État de droit du Premier ministre Nouri al-Maliki, affiche son engagement militaire en Syrie, aux côtés des forces du régime. AFP PHOTO/STR

Faleh al-Khazali a combattu en Syrie au côté du régime, contre les rebelles, en majorité sunnites. Aujourd'hui, ce chiite irakien brigue un siège de député en Irak, où le conflit syrien a exacerbé les tensions confessionnelles. Âgé de 39 ans, il se présente sur la liste de l’État de droit du Premier ministre Nouri al-Maliki, lors des élections législatives du 30 avril, dans la région de Bassora (sud).

 

Ce père de quatre enfants a commandé il y a 15 mois le premier groupe de combattants chiites irakiens s'étant rendus en Syrie "pour libérer le secteur (du sanctuaire chiite) de Sayyeda Zeinab des takfiris (sunnites extrémistes)", a-t-il expliqué dans un entretien à l'AFP.

Situé près de Damas, ce mausolée dédié à la fille de l'imam Ali est un lieu de pèlerinage extrêmement important pour les chiites. "Nous nous sommes rendus en Syrie (...) pour mener une guerre préventive visant à éradiquer" les extrémistes, ajoute M. Khazali, qui est fonctionnaire.

 

Le conflit en Syrie voisine, débuté en mars 2011 par une révolte pacifique qui s'est transformée en insurrection armée face à la répression menée par le régime, a fait plus de 150.000 morts, et des millions de déplacés et réfugiés.

Alors que la guerre civile a pris une tournure confessionnelle, avec d'un côté les rebelles, majoritairement sunnites, et de l'autre les forces du régime, dominé par les alaouites, une confession issue du chiisme, l'Irak n'a pas été épargné. Depuis début 2013, sur fond de tensions communautaires grandissantes, le pays est emporté dans une spirale de violences, renouant avec les niveaux connus en 2008, lorsqu'il sortait d'une guerre civile sanglante.

Des Irakiens des deux communautés sont partis combattre en Syrie, du côté des forces du régime pour les chiites, et de la rébellion pour les sunnites, notamment au sein du puissant groupe jihadiste Daech (L'État islamique en Irak et au Levant, EIIL), issu de la branche d'el-Qaëda en Irak et qui est désormais la cible d'autres groupes insurgés lui reprochant ses exactions et sa volonté d'hégémonie.

Le gouvernement irakien, dominé par les chiites, a adopté officiellement une position de neutralité, mais selon des observateurs, il serait en faveur du président Assad.

 

Faleh al-Khazali en habit militaire. Photo tirée de sa page Facebook

 

Lutte pour la 'sécurité nationale'

"J'ai été blessé à l’œil sur le front de Sayyeda Zeinab et je l'ai perdu. J'en suis fier, et je retournerai en Syrie si nécessaire", affirme fièrement M. Khazali, également blessé à la jambe droite.

Sur sa page Facebook, il ne fait aucun mystère de son engagement dans le conflit syrien. Des photos le montrent habillé en tenue de camouflage et sur l'une d'elles, légèrement floue, il semble tenir une kalachnikov dans chaque main. On le voit aussi allongé sur un lit d'hôpital, un bandage sur l’œil droit. "Notre sécurité nationale, en tant qu'Irakiens, requiert que nous allions (en Syrie) pour défendre nos lieux saints d'abord, et défendre l'Irak ensuite", affirme-t-il.

 

 

'Prêt à repartir'

De nombreux jihadistes étrangers ont rejoint la rébellion syrienne, initialement composée de déserteurs et de civils ayant pris les armes. Les forces syriennes ont elles-mêmes reçu l'appui de milliers de combattants du Hezbollah chiite libanais, qui ont contribué à des victoires majeures, mais aussi d'Irakiens, notamment.

Abou Ammar, rencontré à Bagdad, s'est ainsi rendu deux fois en Syrie pour combattre du côté du régime, à chaque fois pour plusieurs semaines. "Il existe des centaines de bureaux appartenant à des mouvements chiites à travers l'Irak, qui accueillent des recrues voulant combattre en Syrie", déclare-t-il à l'AFP. "Je suis prêt à repartir à la première occasion", ajoute-t-il, en soulignant avoir "combattu l'EIIL (ou Daech) et repoussé (ses combattants) à l'extérieur des environs du mausolée Sayyeda Zeinab".

 

Des images de chiites irakiens tués en Syrie sont suspendues dans les rues de Bagdad, tandis que sur les forums jihadistes s'affichent les photos de sunnites irakiens, ayant combattu du côté des rebelles ou de Daech.

A Najaf, au sud de Bagdad, "entre 10 et 15" chiites irakiens morts en Syrie sont enterrés chaque semaine dans le vaste cimetière entourant le mausolée de l'imam Ali, l'un des lieux les plus sacrés pour les chiites, explique Mahdi al-Assadi, qui dirige ce jour-là le service funéraire. Un secteur spécifique y est dédié aux "martyrs ayant lutté pour défendre le mausolée Sayyeda Zeinab".

 

 

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commentaires (5)

CELUI-LÀ QUI A COMBATTU DANS UN PAYS QUI N'EST PAS LE SIEN ET TUA DES GENS QU'IL NE CONNAIT MÊME PAS, QUEL AUTRE NOM QUE CELUI DE TERRORISTE PEUT-IL AVOIR ?

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 45, le 23 avril 2014

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Commentaires (5)

  • CELUI-LÀ QUI A COMBATTU DANS UN PAYS QUI N'EST PAS LE SIEN ET TUA DES GENS QU'IL NE CONNAIT MÊME PAS, QUEL AUTRE NOM QUE CELUI DE TERRORISTE PEUT-IL AVOIR ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 45, le 23 avril 2014

  • Et pas que Sett Zeinab , en Irak aussi des femmes sont venerees par l'Islam Chiite .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 36, le 23 avril 2014

  • Quel "Takhallôffe" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 29, le 23 avril 2014

  • MERCENAIRE... NON ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 27, le 23 avril 2014

  • Seyyeda Zeinab etait la fille de l'Imam Ali , donc une Femme veneree par les musulmans chiites .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 29, le 23 avril 2014

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