Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Algérie

Ali Benflis « ne reconnaît pas » les 81,53 % de Bouteflika

Le président sortant obtient un quatrième mandat et doit maintenant donner du contenu à sa promesse d'une « République rénovée ».

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui briguait un 4e mandat malgré ses ennuis de santé, a été réélu avec un score confortable de 81,53 % des voix à l'issue d'un scrutin boudé par la moitié des électeurs. Le taux de participation s'est établi à 51,7 %, en net recul par rapport à celui de 2009, estimé à 74 %. La veille, c'est en fauteuil roulant, aidé par un homme qui l'a accompagné jusque dans l'isoloir, que M. Bouteflika a voté au bureau de vote de l'école d'el-Biar, où il est arrivé entouré de ses frères, dont Saïd, à qui l'on prête d'immenses pouvoirs.
Le résultat, annoncé hier après-midi lors d'une conférence de presse par le ministre de l'Intérieur Tayeb Bélaïz, doit être confirmé par le Conseil constitutionnel, qui a un délai maximum de 10 jours pour examiner les éventuels recours. Le président élu doit ensuite prêter serment lors d'une cérémonie publique « en présence de toutes les hautes instances » et « entre en fonctions aussitôt après », selon la Constitution. Le ministre de l'Intérieur a assuré que le peuple avait « choisi en toute liberté dans un climat de transparence et de neutralité ». Selon lui, le peuple algérien a choisi M. Bouteflika « en reconnaissance de ce qu'il a fait pour lui avant et après l'indépendance » en 1962.
Ali Benflis ne partage pas le même avis. Le principal rival de M. Bouteflika, qui a recueilli 12,18 % des voix, a déclaré hier qu'il ne reconnaissait pas la victoire du président sortant. « La reconnaître c'est se rendre complice de la fraude », a-t-il déclaré dénonçant une « alliance entre la fraude, l'argent suspect et des médias vendus ».

Grogne sociale
À 77 ans et après quinze ans de pouvoir, M. Bouteflika doit maintenant donner du contenu à sa promesse d'une « république rénovée » et engager des réformes économiques qui doivent rendre son pays moins dépendant du pétrole. Il doit normalement s'atteler dès cette année à une révision de la Constitution dans le sens d'un « renforcement des libertés collectives et individuelles, des pouvoirs du Parlement et de ceux du Premier ministre », a expliqué récemment son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal. Selon lui, M. Bouteflika va enfin « donner le pouvoir à la génération de l'indépendance » dans ce pays de près de 40 millions d'habitants, jeunes dans leur écrasante majorité, et dont les principaux dirigeants sont pour beaucoup septuagénaires.
Mais, observe le politologue Rachid Tlemçani, « la reconduction de Bouteflika va consacrer la consolidation du statu quo ». « Sa réélection ouvrira la voie à une période d'instabilité qui sera marquée notamment par une grogne sociale qui va s'accentuer », car « le pouvoir incarné par Bouteflika ne sera plus en mesure d'acheter la paix sociale, comme il l'a fait durant les trois précédents mandats, en raison d'une probable baisse des revenus pétroliers du pays », estime-t-il.
(Source : AFP)

 

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui briguait un 4e mandat malgré ses ennuis de santé, a été réélu avec un score confortable de 81,53 % des voix à l'issue d'un scrutin boudé par la moitié des électeurs. Le taux de participation s'est établi à 51,7 %, en net recul par rapport à celui de 2009, estimé à 74 %. La veille, c'est en fauteuil roulant, aidé par un homme qui...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut