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Économie - Chine

Les voitures électriques, une alternative convaincante à la pollution ?

Quand Ariel Wang est allée choisir sa nouvelle voiture il y a quelques semaines, elle n'avait pas en tête la protection de l'environnement, bien que sa ville, Shanghai, suffoque de plus en plus dans un air irrespirable.
La comptable chinoise a jeté son dévolu sur une Audi Q5, un de ces 4x4 urbains (SUV) compacts en vogue dans la classe moyenne aisée dans ce pays devenu le premier marché automobile mondial. « On n'a pas vraiment réfléchi en termes de protection de l'environnement, tant que les émissions de la voiture ne crevaient pas les plafonds », reconnaît Mme Wang. « Je le vois plutôt ainsi : qu'on utilise une voiture ou un taxi, cela revient au même », ajoute la Shanghaïenne.
Son achat est doublement symbolique : d'abord parce que les 4x4 urbains se vendent comme des petits pains en Chine, où ils témoignent d'un statut social et d'une réussite personnelle. Ensuite parce que la marque Audi a particulièrement réussi à s'imposer sur le marché chinois, où elle a été l'un des premiers constructeurs haut de gamme à s'installer, attirant les responsables gouvernementaux et ralliant dans leur sillage les entrepreneurs du privé.
Le ralentissement du rythme de croissance de la Chine n'a eu qu'une faible incidence sur les ventes de véhicules, qui ont bondi de presque 14 % en 2013, à 22 millions d'unités.
Contrairement à la réalité dans beaucoup de pays européens, le faible niveau d'émissions polluantes est rarement mentionné en Chine parmi les arguments de vente d'une voiture.
Shanghai, capitale économique de la Chine, s'est longtemps crue relativement préservée des pics de pollution atmosphérique qui touchent régulièrement les régions industrielles du nord du pays, et notamment Pékin.
Mais tout cela a été ébranlé quand l'air s'est vraiment dégradé plusieurs jours d'affilée en décembre, durant lesquels les habitants se sont rués sur des masques respiratoires filtrants, tandis que les avions étaient cloués au sol par manque de visibilité. Une situation qui génère inquiétude et grogne, mais qui paradoxalement n'incite pas pour autant la population à limiter ses achats de véhicules à essence. Une frénésie que les autorités tentent de juguler en imposant un système de loteries pour l'acquisition des plaques d'immatriculation, qui limite les nouvelles arrivées de véhicules.
Après Pékin et Tianjin dans le Nord, et Canton et Guiyang dans le Sud, la ville touristique de Hangzhou, non loin de Shanghai, a annoncé le mois dernier l'instauration d'un tel dispositif : immédiatement, les clients se sont rués pour acheter une voiture avant que ne s'abatte le couperet du tirage au sort. Certains experts estiment que de telles restrictions auront des conséquences sur les ventes globales de voitures en Chine, d'autres en tempèrent l'impact. Quant au taux d'équipement de la Chine en voitures plus respectueuses de l'environnement, la déception est au rendez-vous.
L'an dernier, le gouvernement avait offert des subventions de 5 700 à 9 800 yuans (660 à 1 340 euros) aux Chinois prêts à s'équiper d'une voiture électrique, mais cela n'a pas vraiment motivé les foules.
Comme ailleurs, les acheteurs – souvent primo-acquérants – se méfient notamment du faible nombre de bornes de recharge existant sur le réseau routier.
Quelque 25 000 véhicules fonctionnant aux « énergies nouvelles » – une catégorie regroupant les voitures électriques et hybrides – se sont vendus ces deux dernières années en Chine, estime Cui Dongshu, secrétaire général adjoint de l'Association chinoise des véhicules de tourisme.
« Il s'agit vraiment d'un petit volume pour ce segment », a-t-il commenté.
Mais l'objectif des autorités est de parvenir à cinq millions de ces véhicules d'ici à 2020.
Le Salon automobile de Pékin, qui s'ouvre lundi, consacrera toutefois un peu d'espace aux véhicules verts, avec notamment Audi qui compte lancer un modèle hybride pour le marché chinois et le sud-coréen Hyundai qui va ouvrir en Chine un centre de recherche sur ce thème.
Le constructeur californien Tesla, spécialisé dans les véhicules électriques haut de gamme, a de son côté fait récemment une campagne de promotion remarquée de ses produits, mais les experts s'accordent pour dire qu'il s'attaque à un marché de niche.

(Source : AFP)

Quand Ariel Wang est allée choisir sa nouvelle voiture il y a quelques semaines, elle n'avait pas en tête la protection de l'environnement, bien que sa ville, Shanghai, suffoque de plus en plus dans un air irrespirable.La comptable chinoise a jeté son dévolu sur une Audi Q5, un de ces 4x4 urbains (SUV) compacts en vogue dans la classe moyenne aisée dans ce pays devenu le premier marché...

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