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Culture - Disparition

Gabo, ton œuvre est immortelle

Gabo, c'est le surnom que l'Amérique latine a donné à Gabriel Garcia Márquez. Lui qui fut son chroniqueur attitré et célébré et a produit une œuvre nobélisée, traduite dans presque toutes les langues et vendue à quelque 50 millions d'exemplaires.

Gabriel Garcia Márquez, l’un des plus grands écrivains de l’histoire de la littérature de langue espagnole. Tomas Bravo/Reuters/Files

C'est la veille du vendredi saint que Gabriel Garcia Márquez s'est éteint. Il faut dire que la chronique de sa mort avait déjà été annoncée en 1999 lorsque, suite à un cancer lymphatique, une rumeur a circulé sur l'imminence de sa mort. Mais l'automne du patriarche aura duré une quinzaine d'années. Des années au cours desquelles il est très peu apparu en public. Installé au Mexique depuis 1961, avec des périodes de séjour alternées à Carthagène (Colombie), Barcelone (Espagne) et La Havane, Garcia Márquez avait fait sa dernière apparition publique le 6 mars lorsqu'il était venu à la porte de sa résidence du sud de Mexico, où il vit depuis plus de 30 ans, pour recevoir des journalistes venus lui rendre visite pour son anniversaire.
Ces derniers jours, il se trouvait selon sa famille dans un état de santé « très fragile ». Le 8 avril, il avait quitté un hôpital de Mexico après y avoir subi huit jours de traitement pour une pneumonie.
Le quotidien mexicain El Universal, citant des « sources dignes de foi », avait indiqué en début de semaine que le cancer lymphatique dont avait été victime Gabriel Garcia Márquez il y a 15 ans était réapparu et s'étendait maintenant aux poumons, aux ganglions et au foie.
Mais cette version a été démentie deux jours plus tard, affirmant que l'écrivain avait « souffert d'une pneumonie à un âge avancé ».
De son côté, la famille de Gabriel Garcia Márquez avait précisé que ce dernier se trouvait dans un état de santé « très fragile » mais « stable » dans sa maison de Mexico, sans faire allusion à un cancer.
Le Colombien, considéré comme l'un des plus grands écrivains de l'histoire de la littérature de langue espagnole, est né le 6 mars 1927 à Aracataca, dans le nord du pays. Son père était télégraphiste, et sa mère issue de la bourgeoisie locale de cette région. Il étudie le droit qu'il délaisse ensuite au profit de la littérature. Il écrit des contes et travaille comme journaliste à El Espectador. Envoyé comme correspondant à Rome et Paris, il se retrouve sans emploi lorsque son journal ferme en 1956. Il voyage et écrit alors Les Funérailles de la Grande Mémé et Pas de lettre pour le colonel, adapté au cinéma par Arturo Ripstein. Son roman Cent ans de solitude sort en 1967 et reçoit un accueil enthousiaste. Il finance avec son prix littéraire Romulo-Gallos la campagne électorale du M.A.S. au Venezuela et collabore en 1974 à la fondation de l'hebdomadaire Alternativa en Colombie. La même année, il publie L'Automne du patriarche, un roman sur l'Amérique latine, la dictature et la folie du pouvoir, et qui se décompose en deux parties : d'un côté l'histoire officielle, de l'autre la vie réelle. En 1978, il crée la fondation Habeas qui lutte pour la libération des prisonniers politiques en Amérique du Sud, qui l'amène à rencontrer le pape et le roi d'Espagne en 1979. En 1981, son roman Chronique d'une mort annoncée est publié simultanément à Bogotá, Barcelone et Buenos Aires, à deux millions d'exemplaires. Gabriel Garcia Márquez est lauréat du prix Nobel 1982. La célèbre académie avait alors salué une œuvre « où s'allient le fantastique et le réel dans la complexité riche d'un univers poétique reflétant la vie et les conflits d'un continent ». Il relate ses Mémoires dans Vivre pour la raconter en 2002. Sympathisant du mouvement révolutionnaire, sa littérature au réalisme magique relève d'une tradition latino-américaine et le rapproche de Jorge Luis Borges et Isabel Allende.
Sa dernière œuvre, Mémoire de mes putains tristes, est parue en 2004.
« Les gens que l'on aime devraient mourir avec toutes leurs affaires », écrivait-il dans L'amour au temps du choléra. Heureusement que les géants de la littérature laissent derrière eux une œuvre monumentale. Et immortelle.

(Sources : AFP et autres)

Ses œuvres littéraires

Romans
– 1955 : Des feuilles dans la bourrasque
– 1961 : Pas de lettre pour le colonel
– 1962 : La Mala Hora
– 1967 : Cent ans de solitude
– 1975 : L'Automne du patriarche
– 1981 : Chronique d'une mort annoncée
– 1985 : L'Amour aux temps du choléra
– 1986 : L'Aventure de Miguel Littín, clandestin au Chili
– 1989 : Le Général dans son labyrinthe
– 1994 : De l'amour et autres démons
– 1997 : Journal d'un enlèvement

Nouvelles
– 1962 : Les Funérailles de la Grande Mémé
– 1972 : L'incroyable et triste histoire de la candide Eréndira et de sa grand-mère diabolique
– 1992 : Douze Contes vagabonds
– 2004 : Mémoire de mes putains tristes

Autres
– 1970 : Récit d'un naufragé
– 1982 : Une odeur de goyave
– 2002 : Vivre pour la raconter.

 

Les réactions

De nombreuses personnalités du monde politique et artistique ont exprimé leur tristesse à la mort de Márquez.
« Mille ans de solitude et de tristesse pour la mort du plus grand Colombien de tous les temps », a annoncé le président colombien Juan Manuel Santos sur son compte Twitter, en référence à son chef-d'œuvre Cent ans de solitude, décrétant un deuil national de trois jours.
« La Colombie entière est en deuil, puisqu'est parti le compatriote le plus admiré et le plus aimé de tous les temps », a ajouté Santos. « Il a été, et je n'exagère pas, le Colombien qui, dans toute l'histoire de notre pays, a porté le plus loin et le plus haut le nom de notre patrie », a-t-il poursuivi.
Dans un communiqué publié par la Maison-Blanche, le président américain Barack Obama a estimé que « le monde a perdu l'un de ses plus grands écrivains visionnaires, et l'un de mes préférés quand j'étais jeune ».
Le président mexicain Enrique Pena Nieto a exprimé ses condoléance au nom du Mexique en soulignant sur son compte Twitter que « né en Colombie, il avait fait depuis des décennies de Mexico son foyer, enrichissant ainsi notre vie nationale ».
L'ex-président américain Bill Clinton a loué le « don unique d'imagination, de clarté de pensée et d'honnêteté émotionnelle » de celui qui fut son ami « pendant plus de 20 ans ».
L'auteur brésilien Paulo Coelho a salué l'écrivain qui « a brisé le mur entre la réalité et la fantaisie, ouvrant la voie à toute une génération d'écrivains sud-américains ».

 

Ses principales citations

« On ne meurt pas quand on veut, mais seulement quand on peut. »
« ... Le secret d'une bonne vieillesse n'était rien d'autre que la conclusion d'un pacte honorable avec la solitude. »
« Il se portait mieux que nous tous, mais quand on l'auscultait on entendait les larmes bouillonner dans son cœur. »
« On n'est de nulle part tant qu'on n'a pas un mort dessous la terre. »
« Il était encore trop jeune pour savoir que la mémoire du cœur efface les mauvais souvenirs et embellit les bons, et que c'est grâce à cet artifice que l'on parvient à accepter le passé. »
« Tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, sans soupçonner que le vrai bonheur est dans la manière de gravir la pente. »
« Il est plus facile de contourner les grandes catastrophes conjugales que les minuscules misères de tous les jours »
« Les choses ont une vie bien à elles ; il faut réveiller leur âme, toute la question est là. »
« Il n'est plus grande gloire que de mourir d'amour. »
« Aucun fou n'est fou tant que l'on se plie à ses raisons. »

C'est la veille du vendredi saint que Gabriel Garcia Márquez s'est éteint. Il faut dire que la chronique de sa mort avait déjà été annoncée en 1999 lorsque, suite à un cancer lymphatique, une rumeur a circulé sur l'imminence de sa mort. Mais l'automne du patriarche aura duré une quinzaine d'années. Des années au cours desquelles il est très peu apparu en public. Installé au Mexique...

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